La deuxième bataille de France commence
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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industrielle à l'entraînement des troupes sur le terrain, la préhistoire du débarquement s'étend sur deux années et demie, jalonnéesde controverses serrées et d'âpres marchandages entre dirigeants britanniques et américains, civils ou militaires, sans parler de lapression insistante exercée par Staline pour l'ouverture d'un second front.
Avant d'aboutir à l'unité de vues et d'action qui prévaut à peu près au printemps 1944, il aura fallu une trentaine de mois denégociations, de plans constamment révisés, de rassemblement du matériel, d'exercices et de répétitions sur terre, sur mer et dansles airs.
C'est que s'affrontent là deux stratégies, deux conceptions de la bataille, deux philosophies de la guerre.
Du côté desAméricains, la doctrine régnante est celle de la guerre continentale et de la bataille frontale.
Pour eux, il s'agit, selon l'enseignement de Clausewitz et de Napoléon, de concentrer ses forces contre l'ennemi principal et dele réduire à merci en s'assurant en même temps une forte supériorité en matériel.
Par contre, ce qu'il faut éviter à tout prix, c'estde disperser ses ressources.
De là, l'idée de débarquer un corps de bataille à travers la Manche afin d'infliger à l'Allemagne uncoup fatal.
D'ailleurs, pour un pays comme les Etats-Unis, n'est-il pas plus rapide et d'un moindre coût de constituer une grandearmée terrestre que de mettre sur pied les forces amphibies qui seraient nécessaires à des opérations périphériques ?
Comme le déclare Wedemeyer, le meilleur cerveau stratégique américain, la victoire sur l'Allemagne ne sera obtenue qu'enanéantissant ses forces terrestres et en brisant sa volonté de combat.
S'il est vrai que l'aviation et la marine peuvent apporter pourcela une contribution importante, il reste que c'est seulement sur terre que l'on parviendra à " détruire l'ennemi dans sa citadelle ".Déduction logique : pour gagner la guerre, il faut une grande bataille sur le sol de l'Europe occidentale.
A l'opposé de cette doctrine, les Britanniques se sont faits les champions de la guerre de harcèlement et d'usure.
La premièretâche, selon eux, c'est d'affaiblir l'ennemi en multipliant les actions périphériques, partout où sont ses points faibles.
Stratégie decoups de bec, qui entend éviter de s'exposer prématurément à une rencontre avec les forces de la Wehrmacht, mais qui, aucontraire, impose le combat à l'adversaire sur le terrain que l'on a soi-même choisi en dispersant ses moyens tout en réservant laconfrontation pour l'ultime coup de boutoir.
De là la préférence des Anglais pour une stratégie méditerranéenne dirigée d'abord contre l'Italie, maillon fragile de l'Axe.
De làaussi leur tiédeur pour une attaque de la forteresse Europe à travers la Manche.
C'est pourquoi, alors que les Américains avaient imaginé, au printemps 1942, d'effectuer un débarquement en France en avril1943 avec trente divisions américaines et dix-huit divisions britanniques, soit un million et demi d'hommes transportés par septmille péniches de débarquement (opération Round up), et même de lancer éventuellement, dès l'automne 1942, cinq divisionspour établir une tête de pont sur le continent européen afin de soulager l'armée rouge (opération Sledgehammer), les Anglaisavaient manoeuvré habilement pour faire écarter ces projets et leur substituer un débarquement en Afrique du Nord (c'estl'opération Torch en novembre 1942), puis, après la conclusion victorieuse de la campagne de Tunisie, un débarquement enSicile (opération Husky de juillet 1943), suivi de l'assaut donné à la péninsule italienne (débarquement de Calabre et de Salerneen septembre 1943).
Mais au printemps 1943 s'est produit un tournant.
L'obstruction britannique aux propositions américaines a dû cesser.
Le pland'un débarquement à l'Ouest est adopté aux conférences anglo-américaines de Washington (mai 1943) et de Québec (août1943).
Confirmé lors du sommet Roosevelt-Churchill-Staline à Téhéran (novembre 1943), il se concrétise avec la nominationd'Eisenhower, quelques jours plus tard, à la tête de l'opération Overlord (nouveau nom donné à Round up).
Date prévue : le 1 er
mai 1944.
Lieu prévu : la côte du Calvados.
Dès lors, les préparatifs sont poussés activement et méthodiquement.
L'heure de labataille décisive approche.
Dès 1943, le choix pour Overlord s'était porté sur la Normandie.
Trois contraintes en effet devaient être prises en compte : lanécessité de débarquer sur des plages (l'échec sanglant du raid contre Dieppe en 1942 avait enseigné qu'il était vain de s'attaquerà des ports transformés en forteresses); l'obligation d'opérer sur des côtes situées dans la limite du rayon d'action de la chassebasée en Angleterre, c'est-à-dire des bouches de l'Escaut au Cotentin (ce qui excluait la Bretagne); le besoin de disposer assezrapidement d'un port en eau profonde (Cherbourg, en l'occurrence).
Très vite, on avait éliminé l'hypothèse d'un débarquement sur le littoral du Pas-de-Calais.
Solution tentante, à première vue, enraison de la brièveté de la traversée par mer et de la proximité des plaines donnant accès au coeur de l'Allemagne, en particulier àla Ruhr, un tel projet se heurtait à une objection majeure : la puissance des défenses allemandes entre Calais et Le Havre.
Enoutre, les ports du Kent, à la différence de ceux de la côte sud de l'Angleterre, se prêtaient mal à de larges concentrations.
Enrevanche, les plages normandes, moins fortifiées et relativement abritées des vents du large par le Cotentin, offraient, par leur.
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