La connaissance scientifique du vivant exige-t-elle que l'on considère l'organisme comme une machine ?
Publié le 22/07/2010
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Les sciences, au cours de l’évolution du vivant, ont tenté de schématiser la nature pour mieux la comprendre. Cette recherche aboutit au fait que le vivant est le résultat d’un enchainement logique d’évènements et des interactions de la nature. Cette vision, de mécanisme, qui ramène l’ensemble des phénomènes à une combinaison purement physique, est réductrice, car le vivant se dit de ce qui naît et meurt, et sa connaissance n’est pas celle de la vie mais des lois d’un être vivant. Il n’y a pas de connaissance de la vie, mais une connaissance scientifique possible des lois du vivant. De plus, le vivant est caractérisé par son originalité, et son fond inépuisable constitué de nombreuses potentialités. La connaissance scientifique du vivant exige-t-elle que l’on considère l’organisme comme une machine ? Si dans un premier temps, on étudie le vivant comme un objet de l’expérience scientifique, on peut alors, dans un second temps, le considérer comme une machine, et donc résumé à de simples lois physico-chimiques. Mais le vivant répond, dans un troisième temps, à une nécessité de survie, d’une originalité imprévisible comme finalité et hasard. Si le vivant est un objet du savoir scientifique, il répond alors à une science et des principes. Dans de nombreuses sciences, l’expérience a un caractère irremplaçable : c’est elle qui permet par exemple au physicien de connaître les propriétés d’un métal, de formuler des lois, ou au biologiste de connaître les réactions d’un organisme vivant. Il y a une physique comme mesure d'action et de réaction entre milieu et corps vivant comme mécanique des fluides qui étudierait les variations incessantes, la vie étant qualifiée par des états physiologiques. Les lois vitales et la physique sont des états physiologiques, un arrangement d’atomes comme production de corps à germes déterminés. Cela fait référence à un mécanisme, à une physique et ses lois associatives. La science a besoin d’un principe vital X, Y, Z dont la supposition facilite le calcul des phénomènes. Le principe doit pouvoir rendre compte des forces vivantes, des fonctions générales (sensibilité, nutrition) et particulières (digestion, menstruation). Alors le vivant répond à une expérimentation scientifique. L'observation des faits naturels et l'expérimentation qui produit l'observation des résultats sont les bases de la construction des théories scientifiques. Le rôle de l'expérience est la décision qui tranche, elle oriente par méthode inductive selon des instances et des prérogatives. L’expérience scientifique prend la forme de l’expérimentation, c'est-à-dire de l’expérience conduite avec méthode et réalisée à l’aide d’instruments. Ces instruments permettent d’observer, de mesurer, de calculer, de manière beaucoup plus précise que ne le font l’œil ou l’oreille. Ils sont des incarnations de théories. De même le laboratoire permet de réaliser des expériences dans des conditions stables. Le constat scientifique nous amène directement à idéaliser l’organisme comme un système autosuffisant qui vise sa propre conservation. La téléonomie de l’organisme est vue dans l’indépendance que celui-ci possède vis-à-vis de l’environnement, pouvant de façon autonome assurer sa croissance et sa reproduction. Il possède d’ailleurs des systèmes de défense contre les attaques du milieu. Le vivant est lu par la science, à travers la génétique, la biologie, la botanique ou encore la zoologie, tout cela grâce à des théories ou des lois naturelles et normales, des sciences inductives, des comportements ou des programmes. L’éthologiste éclaire ainsi le vivant à partir de son comportement, qui se manifeste comme un mouvement orienté, un ensemble de tendances qui dresse la carte des valeurs du vivant. . La chimie et la biologie avec la théorie cellulaire n'ont fait qu'incarner les corpuscules sans qualités et les conglomérats d'atomes de Démocrite et d'Epicure. C'est ainsi que le vivant peut être pensé dans sa permanence selon un chiffre ou un programme qui l'organise d'emblée et fondamentalement. De plus, toute théorie permet la découverte de phénomènes nouveaux. Tout ce qui est dans la nature résulte de l’évolution de paramètres et de lois. Le vivant est alors issu d’un mécanisme formé par un enchaînement logique d’évènements. Le vivant est donc la conséquence d’un organisme agencé comme machine. Dans une machine, le mouvement réglé des diverses parties aboutit à un effet d’ensemble, tel que par exemple, le mouvement d’aiguilles sur le cadran d’une montre. Pour cette raison, Descartes affirme que rien ne distingue essentiellement une machine d’un vivant, si ce n’est la perfection et la complication de ses fonctions qui en font une machine divine : entre un automate fabriqué par l’homme et un automate fabriqué par Dieu, il y aurait une différence de perfection. Mais en comparant le vivant à une machine, je me rends son fonctionnement plus intelligible. La neurologie, par exemple, quand elle décrit la trajectoire de l'influx nerveux, fait du système nerveux un réseau de câblages neuronaux. La cardiologie fait du cœur un jeu de valve avec son élasticité et son durcissement. On peut ainsi y décrire des vitesses des rythmes, la course d'énergies ou des fréquences. Le mécanisme institue des déclencheurs qui donnent forme, orientation et emplacement ainsi qu’enchaînement au réseau du vivant. Les scientifiques affirment que l’origine des déterminations du vivant se trouve dans un programme. Or, comme la nature moléculaire des gènes, porteurs de programme, n’est autre que celle des ADN et que ceux-ci peuvent être vus comme des messages codés inscrits dans un alphabet chimique où les lettres sont des molécules particulières. La biologie présente donc un nouveau modèle mécaniste. De plus, la vie ne comporte aucun composant matériel spécifique. Lorsque la chimie décompose les différents tissus végétaux ou animaux en éléments simples, elle le trouve le même carbone, le même oxygène, le même hydrogène que ceux qui entrent dans la composition des corps bruts. Le vivant est un système autosuffisant qui vise sa propre conservation dans l’harmonie la plus complète possible avec le milieu extérieur avec lequel il entretient des rapports d’échange incessants. Ce maintien est assuré par un agencement d’organes qui composent l’organisme. Chaque organe assure une fonction spécifique et la réunion des organes celle de la conservation de l’organisme. Ainsi, l’organisme constitue une machinerie dont l’aboutissement serait une forme de vie et sa durée. Mais la vie n'est pas indifférente au milieu, d'où la difficulté du mécanisme. Elle est un désir de métamorphose selon un vecteur d'imagination. Il y a génération et sexuation qui superposent des options équivoques au fait du vivant. De plus le vitalisme affirme que le vivant est animé d’une énergie propre, manifestant une force spécifique qui tend à maintenir l’organisation. Le vitalisme permet d’éviter le risque de la réduction du vivant à une machine, mais il superpose au déterminisme l’hypothèse d’une force occulte incompréhensible. Il y a donc une finalité interne à tout être vivant, car le vivant a quelque chose de rebelle au mécanisme. Le vivant a la spécificité qu’il est irréductible à la simple juxtaposition de ses éléments. Il est un système dont tous les éléments sont dans de tels rapports de dépendance interne que chaque partie est à la fois, moyen et fin, cause et effet, d’où la corrélation. Il y a une unité du vivant. Cette modalité d’être du vivant comme un tout organisé est une véritable difficulté pour l’explication mécaniste, car une telle unité ne peut se rencontrer dans une machine où seules les lois de la mécanique pourraient rendre compte. De plus, le vivant a une originalité qu’il est le seul à posséder. Cette originalité échappe au rationalisme scientifique : c’est un inventaire, une clinique, une incompressibilité algorithmique. Le vivant a développé des capacités qui lui sont propres comme la génération ou l’autorégulation, et dans une certaine mesure, l’autoréparation qui lui permette de se distinguer d’une machine. En effet, une montre ne sait pas engendrer une autre montre, ou réparer ses rouages quand ceux-ci sont défaillants. Ces capacités se retrouvent bien lors de la gestation chez les mammifères. C’est un dessein vital qui trace le plan de chaque être afin de donner la vie, et transmettre son programme et patrimoine génétique à un « œuf «. On retrouve la nécessité de survie dans la sélection naturelle de Darwin. Le vivant est une organisation du tout et des parties : un organe agit sur un autre dans le but d’un bon fonctionnement, d’une harmonisation du corps visant la perfection. Mais la connaissance scientifique a amené le fait que les lois du vivant reposent sur l’ADN. Le milieu parfois hostile à ces êtres vivants, leur impose une capacité d’adaptation à ce milieu. Cela entraîne des mutations génétiques de l’ADN dans le code génétique. Les mutations favorables à l’environnement sont conservées, tandis que les mutations défavorables entraînent la mort de l’espèce. La biologie d’un individu est alors une source d’intelligence, qui assure une adaptation de mieux en mieux effective à l’environnement. On pourrait supposer la présence d’un agent transcendant au corps qui se sert de celui-ci pour parvenir à un certain but. Le vivant est le siège d’un dualisme entre la matière et un certain esprit qui animerait cette matière. Il y une finalité, une nécessité du vivant, lui-même animé d’un vitalisme s’opposant au mécanisme absolu et réglé scientifiquement par calcul et expérience d’une machine. Le vivant peut être qualifié de machine divine, par ses capacités d’adaptation, d’autoréparation, et de perfection, le but des êtres vivants étant de survivre dans le milieu. Mais la vie, le vivant a également des valeurs qu’il convient de connaître. La religion, les mythes fondateurs, et la philosophie sont des récits qui rivent la vie à une morale. Si l’évolution est un hasard fixé, un accident, l’éthique reste un fait humain et l’éducation est plus importante. De plus, tout être vivant est destiné à mourir, la question de la mort est donc fondamentale. L’évolution traduit l’inexplicable, et la connaissance scientifique ne fait que constater des faits et prouver leur origine sans en élucider la cause première. La complexification croissante des espèces porte une cause inhérente à elle-même, dont on ne peut pas connaître la nature à travers les sciences expérimentales. La connaissance scientifique est alors inefficace lorsqu’il s’agit d’expliquer le vivant puisqu’elle démontre le système de l’organisme mais ne prouve pas son origine. La théorie du Big-bang propose un grand ensemble qui aurait réuni toute la matière qui aurait composé tout l’univers. Cet ensemble aurait explosé et aurait donné lieu au monde que nous connaissons aujourd’hui. Mais la découverte de galaxies datées d’un âge plus grand que le Big-bang remet en cause cette théorie. Cela montre que non seulement la connaissance scientifique a déjà beaucoup de travail à reconstruire la chaîne logique d’évènements qui nous mène vers l’actualité, mais qu’elle ne peut pas trouver l’instant zéro où tout aurait commencé, étant obligée de se placer à l’instant « zéro plus un «. On est alors amenés à supposer l’existence d’un être tout-puissant qui aurait tout créé à un instant donné. C’est ce que propose le créationnisme. Cet être, Dieu, est l’origine de tout et dont tout est création divine. Il faut alors faire appel à l’intuition comme moyen de dépassement de la réalité. Si le vivant résulte de l’agencement de la matière par l’âme, il résulte alors d’un organisme qui est déterminé par l’abstrait. Ainsi, on a pu voir qu’une forme de vie peut être considérée comme l’aboutissement d’une chaîne logique. L’organisme est ainsi un système neutre et unilatéral qui ne vise que sa conservation. Cependant, on voit que cet organisme et tout ce qui émane de lui n’est autre chose qu’un produit du milieu où il fonctionne. En fin, la manifestation d’un certain ordre de la matière traduit l’intervention d’une forme d’intelligence, qui pourrait être considérée comme une âme. Le dualisme entre âme et matière aboutirait à un organisme. Ainsi, puisque la connaissance scientifique est limitée dans la définition du vivant, elle nous n’exige pas de considérer l’organisme comme une machine. L’organisme serait alors le détenteur d’une intelligence et donc de nature divine.
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De plus le vitalisme affirme que le vivant est animé d'une énergie propre, manifestant une force spécifique qui tend àmaintenir l'organisation.
Le vitalisme permet d'éviter le risque de la réduction du vivant à une machine, mais ilsuperpose au déterminisme l'hypothèse d'une force occulte incompréhensible.
Il y a donc une finalité interne à toutêtre vivant, car le vivant a quelque chose de rebelle au mécanisme.
Le vivant a la spécificité qu'il est irréductible à la simple juxtaposition de ses éléments.
Il est un système dont tousles éléments sont dans de tels rapports de dépendance interne que chaque partie est à la fois, moyen et fin, causeet effet, d'où la corrélation.
Il y a une unité du vivant.
Cette modalité d'être du vivant comme un tout organisé estune véritable difficulté pour l'explication mécaniste, car une telle unité ne peut se rencontrer dans une machine oùseules les lois de la mécanique pourraient rendre compte.
De plus, le vivant a une originalité qu'il est le seul àposséder.
Cette originalité échappe au rationalisme scientifique : c'est un inventaire, une clinique, uneincompressibilité algorithmique.
Le vivant a développé des capacités qui lui sont propres comme la génération oul'autorégulation, et dans une certaine mesure, l'autoréparation qui lui permette de se distinguer d'une machine.
Eneffet, une montre ne sait pas engendrer une autre montre, ou réparer ses rouages quand ceux-ci sont défaillants.Ces capacités se retrouvent bien lors de la gestation chez les mammifères.
C'est un dessein vital qui trace le plande chaque être afin de donner la vie, et transmettre son programme et patrimoine génétique à un « œuf ».On retrouve la nécessité de survie dans la sélection naturelle de Darwin.
Le vivant est une organisation du tout etdes parties : un organe agit sur un autre dans le but d'un bon fonctionnement, d'une harmonisation du corps visantla perfection.
Mais la connaissance scientifique a amené le fait que les lois du vivant reposent sur l'ADN.
Le milieuparfois hostile à ces êtres vivants, leur impose une capacité d'adaptation à ce milieu.
Cela entraîne des mutationsgénétiques de l'ADN dans le code génétique.
Les mutations favorables à l'environnement sont conservées, tandisque les mutations défavorables entraînent la mort de l'espèce.
La biologie d'un individu est alors une sourced'intelligence, qui assure une adaptation de mieux en mieux effective à l'environnement.
On pourrait supposer laprésence d'un agent transcendant au corps qui se sert de celui-ci pour parvenir à un certain but.
Le vivant est lesiège d'un dualisme entre la matière et un certain esprit qui animerait cette matière.Il y une finalité, une nécessité du vivant, lui-même animé d'un vitalisme s'opposant au mécanisme absolu et régléscientifiquement par calcul et expérience d'une machine.
Le vivant peut être qualifié de machine divine, par sescapacités d'adaptation, d'autoréparation, et de perfection, le but des êtres vivants étant de survivre dans le milieu.Mais la vie, le vivant a également des valeurs qu'il convient de connaître.
La religion, les mythes fondateurs, et laphilosophie sont des récits qui rivent la vie à une morale.
Si l'évolution est un hasard fixé, un accident, l'éthiquereste un fait humain et l'éducation est plus importante.
De plus, tout être vivant est destiné à mourir, la question dela mort est donc fondamentale.
L'évolution traduit l'inexplicable, et la connaissance scientifique ne fait que constater des faits et prouver leurorigine sans en élucider la cause première.
La complexification croissante des espèces porte une cause inhérente àelle-même, dont on ne peut pas connaître la nature à travers les sciences expérimentales.
La connaissancescientifique est alors inefficace lorsqu'il s'agit d'expliquer le vivant puisqu'elle démontre le système de l'organismemais ne prouve pas son origine.
La théorie du Big-bang propose un grand ensemble qui aurait réuni toute la matièrequi aurait composé tout l'univers.
Cet ensemble aurait explosé et aurait donné lieu au monde que nous connaissonsaujourd'hui.
Mais la découverte de galaxies datées d'un âge plus grand que le Big-bang remet en cause cettethéorie.
Cela montre que non seulement la connaissance scientifique a déjà beaucoup de travail à reconstruire lachaîne logique d'évènements qui nous mène vers l'actualité, mais qu'elle ne peut pas trouver l'instant zéro où toutaurait commencé, étant obligée de se placer à l'instant « zéro plus un ».
On est alors amenés à supposer l'existenced'un être tout-puissant qui aurait tout créé à un instant donné.
C'est ce que propose le créationnisme.
Cet être,Dieu, est l'origine de tout et dont tout est création divine.
Il faut alors faire appel à l'intuition comme moyen dedépassement de la réalité.
Si le vivant résulte de l'agencement de la matière par l'âme, il résulte alors d'unorganisme qui est déterminé par l'abstrait.
Ainsi, on a pu voir qu'une forme de vie peut être considérée commel'aboutissement d'une chaîne logique.
L'organisme est ainsi un système neutre et unilatéral qui ne vise que saconservation.
Cependant, on voit que cet organisme et tout ce qui émane de lui n'est autre chose qu'un produit dumilieu où il fonctionne.
En fin, la manifestation d'un certain ordre de la matière traduit l'intervention d'une formed'intelligence, qui pourrait être considérée comme une âme.
Le dualisme entre âme et matière aboutirait à unorganisme.
Ainsi, puisque la connaissance scientifique est limitée dans la définition du vivant, elle nous n'exige pasde considérer l'organisme comme une machine.
L'organisme serait alors le détenteur d'une intelligence et donc denature divine..
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