Koutouzov, Mikhaïl

Koutouzov, Mikhaïl (1745-1813), feld-maréchal russe, qui repoussa l'invasion napoléonienne.

Né à Saint-Pétersbourg, Mikhaïl Ilarionovitch Koutouzov sortit diplômé de l'École d'artillerie de Dvorianstvo, où il enseigna par la suite les mathématiques avant d'être promu commandant de l'infanterie d'Astrakhan. Entre 1764 et 1774, il participa activement aux guerres de Pologne et de Turquie et se fit remarquer par des exploits militaires tant et si bien qu'en 1784, il fut nommé général de division. Après avoir occupé divers postes diplomatiques et administratifs, il se retira dans ses terres en 1802.

Rappelé en 1805 pour combattre les Français, il remporta la bataille de Dürrenstein, tandis qu'à Austerlitz ses conseils avisés ne portèrent pas leurs fruits et la bataille devint un échec cuisant pour la coalition austro-prussienne. En Moldavie, il réussit à encercler la totalité de l'armée turque et à la capturer. Le traité de Bucarest qui s'ensuivit fut favorable à la Russie.

En 1812, lorsque Napoléon I^er envahit la Russie (voir campagne de Russie), Koutouzov reçut la dignité de prince ainsi que le grade de commandant en chef. Il opta pour la retraite pour préserver son armée, mais le mécontentement de l'opinion publique l'incita à livrer la bataille de la Moskova, où il perdit la moitié de son armée. Il se retira. Les Français entrèrent dans Moscou mais, redoutant l'hiver, ils se retirèrent à partir d'octobre. À la bataille de Malo-Iaroslavets, Koutouzov n'eut qu'à leur couper la route du sud qu'ils empruntèrent, les forçant à repartir par une route déjà dévastée par leur premier passage. Il put ainsi les anéantir sans avoir à s'engager dans une pénible bataille. Il les poursuivit en Pologne, puis en Prusse où il mourut à Bunzlau le 28 avril 1813.

Léon Tolstoï a fait du maréchal Koutouzov l'un des héros de son roman la Guerre et la Paix.