Koufra, prise de

Koufra, prise de, première victoire de la France libre, le 1^er mars 1941, qui a permis l’occupation du Fezzan et la jonction avec les troupes anglaises en Libye.

Grâce au ralliement au général de Gaulle du gouverneur du Tchad, d’origine antillaise, Félix Éboué (août 1940), le général Leclerc organise une troupe pour aller combattre en Afrique du Nord. Celle-ci se compose de 350 Africains encadrés par une centaine d’Européens. Le but est autant politique que militaire, car il faut montrer aux Anglais et aux Américains que la France libre participe au combat à leurs côtés.

Le premier objectif est l’oasis de Koufra au sud-est du Fezzan, en Libye, occupée par l’Italie de Mussolini, soit 1 650 km de mauvaise piste dans le désert, dont une partie montagneuse. Après un raid de diversion sur la petite oasis de Mourzouck en janvier 1941, marqué par la mort du colonel Colonna d’Ornano, la colonne Leclerc se met en route pour Koufra, défendue par 300 Italiens.

Le 1^er mars, Leclerc dicte un ordre de capitulation à la garnison retranchée dans le fort de Koufra, et, à l’issue de sa reddition, prononce une allocution se terminant par ce qu’on a appelé le « Serment de Koufra « : « Nous ne nous arrêterons que quand le drapeau français flottera aussi sur Metz et Strasbourg. «

Organisée à partir d’Aozou dans le Tibesti, au nord du Tchad, l’occupation du Fezzan est réalisée dès le début de l’année suivante (prise de Ghadamès et jonction avec Tripoli le 26 janvier 1942).

Cette première victoire de la France libre est accomplie grâce à la participation d’une majorité de soldats africains. Toutefois, lors de la libération de la France, les troupes africaines ne seront pas autorisées à entrer dans les villes avec les soldats d’origine métropolitaine (Ajaccio, Marseille) en raison de la propagande raciste ennemie.