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Kostunica, l'homme de l'ombre

Publié le 17/01/2022

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5 octobre 2000 I L s'appelle Dragoljub - que l'on pourrait traduire par « cher mignon » - et monte paisiblement la garde sur la moquette râpée du hall d'entrée du Parti démocrate serbe (DSS), devenu le parti du président. Ce gros matou noir est joliment emblématique de la « révolution de soie » - velours a déjà été pris par Prague - qui en dix jours et trois heures a rendu l'espoir à la Yougoslavie. Si les adversaires de Vojislav Kostunica ont raconté, parmi un flot de calomnies le caricaturant en « valet de l'Occident », que le nouveau président élu possédait dix-sept félins, il se contente d'avoir chez lui deux chats et un chien. Juste retour des choses , la bonne intelligence de ses animaux de compagnie a fait dire à ses partisans qu'il serait capable de réconcilier les multiples communautés constituant un pays kaléidoscopique : Serbes, Monténégrins, Kosovars, Musulmans du Sandzak, Hongrois de Voïvodine, Tziganes, etc. Que de vertus ne prête-t-on pas au successeur de l'affreux Milosevic, le modeste « Kostu », drapé pour l'occasion dans l'étoffe des héros ! Comme si après avoir subi, durant dix ans, le joug d'un tyran belliqueux, le pays meurtri, brisé, exsangue, devait sanctifier son homme providentiel. L'examen de son caractère, de sa trajectoire et de ses premiers pas de réconciliateur donne-t-il raison à ce rassurant panégyrique ? Ce matin-là, devant le siège du Parti démocrate serbe - qu'on baptisa kombistranka , façon de dire que tous ses membres pouvaient tenir dans une fourgonnette - , une voiture banale s'arrête, un quinquagénaire plutôt massif en descend, seul, et, les bras ballants, pénètre dans l'immeuble décrépi. La légende Kostunica vient de nous frôler. De visu se confirme une kyrielle d'anecdotes édifiantes. Kostunica répugne à occuper le palais blanc d'où régnait Milosevic et s'obstine jusqu'ici à dormir dans l'appartement de quatre pièces qu'il a hérité de ses parents, au coeur des vieux quartiers de Belgrade. Kostunica n'aurait fait rouvrir le palais de la présidence, devenu fantôme, que pour donner une certaine solennité à ses premières entrevues diplomatiques. Kostunica n'est pas pressé de délaisser sa poussive Yugo Zastava blanche, hors d'âge, au profit d'une limousine plus protocolaire. C'est un fait entendu et confirmé, Kostunica n'a rien d'un politicien m'as-tu-vu. Et « l'homme de la situation » est le contraire d'un opportuniste. En dix ans de carrière politique, l'intransigeant Kostunica a préféré rester isolé et ultraminoritaire plutôt que de sacrifier à des alliances compromettantes - notamment avec Vuk Drajkovic, leader populiste et imprévisible du Mouvement du renouveau serbe -, même lors des grandes manifestations anti-Milosevic de 1996-1997, au risque de se voir marginalisé. Surtout, à aucun moment il n'a frayé ni composé avec les communistes ou leurs succédanés. C'est après avoir milité dans des comités pour les droits civiques que Kostunica a sauté le pas vers la politique. Auparavant, il avait poursuivi de brillantes études, soutenant sa minithèse de baccalauréat sur « la problématique éthique dans l'oeuvre d'Albert Camus » , obtenant sa maîtrise de droit à vingt-deux ans, et un doctorat de sciences juridiques à trente. Nommé assistant à la faculté de droit de Belgrade, il renonça vite à une carrière d'universitaire. « En 1974, le professeur dont il était l'assistant, Mihaïlo Djuric, un hégélien, a été révoqué et mis en prison pour s'être livré à une critique du titisme oppresseur des nationalistes, se souvient Slobodan Vitanovic, ancien professeur de littérature française à Belgrade. Kostunica s'est alors solidarisé avec lui et a quitté l'université pour rejoindre l'Institut de philosophie et de sciences sociales, avec un salaire dérisoire. Surtout, en 1989 il a été le seul à refuser sa réintégration, comme professeur, par le nouveau régime Milosevic . » Sa mise au placard lui ayant donné le goût de la recherche, Kostunica a collaboré à de nombreuses revues et publié plusieurs ouvrages tels que Le Système politique du capitalisme et Pluralisme ou monisme de partis , devenant un spécialiste du droit constitutionnel. Si le style c'est l'homme, celui-ci apparaît introverti, terne, taciturne, rigide. De fait, l'énigmatique « Dr K. » ne rit presque jamais. Mais, outre que les circonstances ne prêtent guère à l'hilarité, on pourrait discerner, au-delà de la gravité, une latente mélancolie, terriblement humaine, dans le regard, à la Snoopy, du nouveau président, qui avoue un pessimisme propice à des phases dépressives. L'homme qui aime les chats aurait sans doute mieux aimé encore les enfants si, comme le confie pudiquement une de ses proches, « le ciel avait permis qu'il en eût » . C ETTE possible fêlure intime explique-t-elle son entêtement à ne rien laisser filtrer de sa vie personnelle ? Il faut soumettre ses proches à la question pour apprendre qu'il a longtemps joué au basket dans une équipe amateur de haut niveau - pas moyen cependant de lui faire ressortir une photo avec quelques stars yougoslaves du ballon rond -, qu'il a une passion pour les antiquités, que ses auteurs favoris sont Camus, Montherlant et Pinter. De son épouse, depuis 1976, Zorica Radovic, on apprendra tout juste qu'elle est de cinq ans sa cadette, qu'elle a, comme lui, le titre de docteur en droit, et qu'elle le soutient efficacement sans jamais apparaître sous les projecteurs. Svetlana Stojanovic est l'une des Belgradoises qui connaît le mieux le nouveau président, fils unique d'un juge qui fut officier dans l'armée royale. « Nous étions ensemble au lycée Beogradska II, lui en terminale, moi en troisième, raconte cette traductrice littéraire, membre du comité exécutif du DSS. Et, des années plus tard, en 1990, il se souvenait bien de moi lorsque je suis revenue à ses côtés au moment de la création du Parti démocrate (DS), derrière Micunovic . La même année, il fut élu au Parlement serbe, où il siégea jusqu'en 1997. » Des rivalités et des dissensions s'étant déclarées avec Zoran Djidjic, le numéro deux bis, qui réussira à prendre les rênes du DS, Kostunica fit scission, en 1992, pour créer le DSS, qui ne dépassa jamais 7 % aux élections. Cet été, Djindjic - plus médiatique mais handicapé par ses origines bosniaques et sa germanophilie -, sut mettre en veilleuse ses fortes ambitions pour jouer, avec Kostunica l'inattendu, la carte d'un candidat neuf et intègre et assumer le rôle de directeur de campagne de l'opposition coalisée. La fulgurante ascension de « Voja » n'est évidemment pas fortuite et s'est largement appuyée sur une campagne électorale à l'occidentale, ponctuée de nombreux sondages. D'abord, il y eut une affiche en noir et blanc avec deux yeux : « Qui peut vous regarder droit dans les yeux ? Kostunica. » Et puis une seconde vague d'affichage laissa apparaître la bouche et un nouveau slogan : « Qui peut parler aujourd'hui au nom de nous tous ? Kostunica. » Maître d'oeuvre paradoxal de cette campagne « de notoriété » : l'agence Incognito qui avait déjà touché au marketing politique mais travaille aussi pour les multinationales. Nemad Milic, son jeune directeur, confirme les réticences du candidat à se mettre en scène et exhibe volontiers les spots télévisés, messages radio, autocollants et badges rivalisant d'inventivité, mais refuse d'indiquer le montant du budget. Alors que les Américains affirment avoir injecté des millions de dollars pour soutenir l'ensemble de la mouvance démocratique, M. Milic se contente d'affirmer que « cela représente 0,5 % de ce qu'ont dépensé les autres, car chacun autour de nous a accepté de travailler à la limite de la rentabilité dans un enthousiasme miraculeux » . Kostunica ayant en serbo-croate la même racine étymologique que « noyau », la prune, fruit populaire dont on fait la slivovic, a été choisie comme emblème. Sur ses affiches, Milosevic, menton relevé et drapé dans le drapeau national, a pris un sérieux coup de vieux. A travers une campagne de terrain intense, sans gardes du corps ni gilet pare-balles, Kostunica est surtout allé au contact d'une population désespérée, qui lui criait : « Sauve- nous ! », et s'est progressivement senti investi d'une mission. Ceux qui l'accompagnaient témoignent de sa « transfiguration » et évoquent avec émotion une « scène biblique » lorsqu'à Mitrovica, enclave serbe du Kosovo, il fit stoïquement front à une pluie de tomates, d'oeufs et de pierres, et implora ses compatriotes de ne pas se déchirer. Il n'est pas un tribun mais le sait et en a fait une force : « Je ne suis pas un grand orateur pour m'adresser à la masse mais vous n'êtes pas la masse ; vous êtes le peuple qui souffre comme moi. » Et son manque de charisme se dissipa lorsqu'il prêta serment avec une impressionnante dignité. Kremna, le Nostradamus serbe, l'avait prédit : l'homme capable de sauver le pays porterait le nom de son village. Or les ancêtres de Vojislav sont originaires de Kostunici, en Sumadija profonde, et c'est le grand-père, nommé Damjanovic, qui aurait changé son patronyme. Mysticisme de bazar, cette troublante coïncidence n'en a pas moins fait signe. Celui qui a si souvent dit non voue quasiment un culte à Charles de Gaulle et ne cache pas sa francophilie. Ce n'est pas un hasard si, par téléphone, il a vite noué des relations privilégiées avec Hubert Védrine, Lionel Jospin et Jacques Chirac, auquel il a vanté les mérites de la « révolution démocratique » en se référant à... Tocqueville. Parce qu'il s'est opposé à un socialisme dévoyé, Kostunica a le profil d'un bourgeois conservateur, voire traditionaliste - durant sa campagne il a rencontré quelques patriarches orthodoxes - , et une monarchie constitutionnelle à la britannique aurait été pour lui un idéal. Le prince héritier Alexandre, qui parle à peine le serbo-croate, ne doit pourtant pas se faire d'illusions. « La fidélité de Kostunica aux principes démocratiques est inébranlable » , affirme M. Vitanovic. L A question de son nationalisme, souvent qualifié de « modéré », reste centrale. Pas idéologue, plutôt patriote par un mélange de grands sentiments et de grands principes, il a toutefois eu la légèreté de se laisser photographier un fusil Kalachnikov dans les mains au Kosovo en 1998. Certains le présentent comme l'ami du chef de guerre Radovan Karadjic, en soulignant que son principal grief à l'encontre de Milosevic portait sur la perte de pans entiers d'une illusoire grande Serbie sans faire l'économie de guerres meurtrières. En d'autres temps, Kostunica reprochait surtout au Croate Tito d'avoir fragilisé son pays en donnant un statut d'autonomie au Kosovo et à la Voïvodine. Madeleine Albright a pourtant reconnu que cet adversaire des accords de Dayton, qui n'a cessé de condamner vigoureusement « les bombardements criminels des forces de l'Otan » , n'avait rien d'un « nettoyeur ethnique » . Les ambiguïtés d'un personnage aussi entier que secret ont été en partie levées par ses premières déclarations publiques - réitérées au sommet européen de Biarritz -, qui laissent entrevoir des positions assez réalistes. Sans être un homme de compromis, cet européen convaincu semble prêt à composer, tant son désir est vif de rejoindre la communauté internationale et de profiter d'une aide indispensable au redressement économique. A propos du Kosovo, il réclame l'application stricte de la résolution 1244, et se résigne à voir sa souveraineté réelle perdue « pour longtemps » . Pour le rétif Monténégro - où l'étoile du pro-occidental Milo Djukanovic pâlit à mesure que scintille celle du président -, il envisage un référendum d'autodétermination, quitte à substituer une confédération Serbie- Monténégro à l'actuelle fédération bancale (600 000 Monténégrins pour 10 millions de Serbes). Enfin, vis-à-vis du Tribunal international de La Haye, qu'il qualifia naguère « d'outil politique monstrueux au service de l'administration américaine » , il se déclare désormais ouvert à la discussion mais préférerait poursuivre « sur place » et sans urgence l'ancien dictateur, auquel il ne veut pas donner un rôle de victime. Au lendemain de la poussée insurrectionnelle du 5 octobre, Kostunica n'a pas hésité à partir seul, en jeep, avec Nebojsa Pavkovic, chef d'état-major de l'armée, pour rencontrer une heure durant et pour la première fois de sa vie un Slobodan Milosevic contraint de reconnaître sa défaite au cours d'un sidérant huis clos. Auparavant, avec un remarquable sens de l'Etat de droit, il avait refusé sans hésitation le piège d'un second tour illégitime. Indiscutable légaliste, pétri de l'esprit des lois - en 1981, il a traduit les textes fondateurs du libéralisme américain -, Kostunica s'est fixé pour première urgence de jeter les bases d'une nouvelle Constitution. Il a promis d'organiser ensuite de nouvelles élections transparentes d'ici dix-huit mois, avant de rendre les clés du pouvoir. Ses amis, conscients de l'immensité de la tâche à accomplir pour remettre sur les rails le pays à la dérive - près de la moitié de la population est au chômage, le salaire mensuel moyen n'atteint pas 350 francs -, trouvent le délai bien court et espèrent qu'il unira pour plus longtemps son destin d'ex-homme ordinaire à celui d'un peuple qui aspire à une certaine normalité.

« Svetlana Stojanovic est l'une des Belgradoises qui connaît le mieux le nouveau président, fils unique d'un juge qui fut officierdans l'armée royale.

« Nous étions ensemble au lycée Beogradska II, lui en terminale, moi en troisième, raconte cette traductricelittéraire, membre du comité exécutif du DSS.

Et, des années plus tard, en 1990, il se souvenait bien de moi lorsque je suisrevenue à ses côtés au moment de la création du Parti démocrate (DS), derrière Micunovic .

La même année, il fut élu auParlement serbe, où il siégea jusqu'en 1997.

» Des rivalités et des dissensions s'étant déclarées avec Zoran Djidjic, le numérodeux bis, qui réussira à prendre les rênes du DS, Kostunica fit scission, en 1992, pour créer le DSS, qui ne dépassa jamais 7 %aux élections.

Cet été, Djindjic - plus médiatique mais handicapé par ses origines bosniaques et sa germanophilie -, sut mettre enveilleuse ses fortes ambitions pour jouer, avec Kostunica l'inattendu, la carte d'un candidat neuf et intègre et assumer le rôle dedirecteur de campagne de l'opposition coalisée. La fulgurante ascension de « Voja » n'est évidemment pas fortuite et s'est largement appuyée sur une campagne électorale àl'occidentale, ponctuée de nombreux sondages.

D'abord, il y eut une affiche en noir et blanc avec deux yeux : « Qui peut vousregarder droit dans les yeux ? Kostunica.

» Et puis une seconde vague d'affichage laissa apparaître la bouche et un nouveauslogan : « Qui peut parler aujourd'hui au nom de nous tous ? Kostunica.

» Maître d'oeuvre paradoxal de cette campagne « denotoriété » : l'agence Incognito qui avait déjà touché au marketing politique mais travaille aussi pour les multinationales.

NemadMilic, son jeune directeur, confirme les réticences du candidat à se mettre en scène et exhibe volontiers les spots télévisés,messages radio, autocollants et badges rivalisant d'inventivité, mais refuse d'indiquer le montant du budget.

Alors que lesAméricains affirment avoir injecté des millions de dollars pour soutenir l'ensemble de la mouvance démocratique, M.

Milic secontente d'affirmer que « cela représente 0,5 % de ce qu'ont dépensé les autres, car chacun autour de nous a accepté detravailler à la limite de la rentabilité dans un enthousiasme miraculeux » .

Kostunica ayant en serbo-croate la même racineétymologique que « noyau », la prune, fruit populaire dont on fait la slivovic, a été choisie comme emblème.

Sur ses affiches,Milosevic, menton relevé et drapé dans le drapeau national, a pris un sérieux coup de vieux. A travers une campagne de terrain intense, sans gardes du corps ni gilet pare-balles, Kostunica est surtout allé au contact d'unepopulation désespérée, qui lui criait : « Sauve- nous ! », et s'est progressivement senti investi d'une mission.

Ceux quil'accompagnaient témoignent de sa « transfiguration » et évoquent avec émotion une « scène biblique » lorsqu'à Mitrovica,enclave serbe du Kosovo, il fit stoïquement front à une pluie de tomates, d'oeufs et de pierres, et implora ses compatriotes de nepas se déchirer.

Il n'est pas un tribun mais le sait et en a fait une force : « Je ne suis pas un grand orateur pour m'adresser à lamasse mais vous n'êtes pas la masse ; vous êtes le peuple qui souffre comme moi.

» Et son manque de charisme se dissipalorsqu'il prêta serment avec une impressionnante dignité. Kremna, le Nostradamus serbe, l'avait prédit : l'homme capable de sauver le pays porterait le nom de son village.

Or lesancêtres de Vojislav sont originaires de Kostunici, en Sumadija profonde, et c'est le grand-père, nommé Damjanovic, qui auraitchangé son patronyme.

Mysticisme de bazar, cette troublante coïncidence n'en a pas moins fait signe. Celui qui a si souvent dit non voue quasiment un culte à Charles de Gaulle et ne cache pas sa francophilie.

Ce n'est pas unhasard si, par téléphone, il a vite noué des relations privilégiées avec Hubert Védrine, Lionel Jospin et Jacques Chirac, auquel il avanté les mérites de la « révolution démocratique » en se référant à...

Tocqueville.

Parce qu'il s'est opposé à un socialismedévoyé, Kostunica a le profil d'un bourgeois conservateur, voire traditionaliste - durant sa campagne il a rencontré quelquespatriarches orthodoxes - , et une monarchie constitutionnelle à la britannique aurait été pour lui un idéal.

Le prince héritierAlexandre, qui parle à peine le serbo-croate, ne doit pourtant pas se faire d'illusions.

« La fidélité de Kostunica aux principesdémocratiques est inébranlable » , affirme M.

Vitanovic. L A question de son nationalisme, souvent qualifié de « modéré », reste centrale.

Pas idéologue, plutôt patriote par un mélangede grands sentiments et de grands principes, il a toutefois eu la légèreté de se laisser photographier un fusil Kalachnikov dans lesmains au Kosovo en 1998.

Certains le présentent comme l'ami du chef de guerre Radovan Karadjic, en soulignant que sonprincipal grief à l'encontre de Milosevic portait sur la perte de pans entiers d'une illusoire grande Serbie sans faire l'économie deguerres meurtrières.

En d'autres temps, Kostunica reprochait surtout au Croate Tito d'avoir fragilisé son pays en donnant un statutd'autonomie au Kosovo et à la Voïvodine.

Madeleine Albright a pourtant reconnu que cet adversaire des accords de Dayton, quin'a cessé de condamner vigoureusement « les bombardements criminels des forces de l'Otan » , n'avait rien d'un « nettoyeurethnique » . Les ambiguïtés d'un personnage aussi entier que secret ont été en partie levées par ses premières déclarations publiques -réitérées au sommet européen de Biarritz -, qui laissent entrevoir des positions assez réalistes.

Sans être un homme decompromis, cet européen convaincu semble prêt à composer, tant son désir est vif de rejoindre la communauté internationale etde profiter d'une aide indispensable au redressement économique.

A propos du Kosovo, il réclame l'application stricte de larésolution 1244, et se résigne à voir sa souveraineté réelle perdue « pour longtemps » .

Pour le rétif Monténégro - où l'étoile du. »

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