Junot, Jean-Andoche

Junot, Jean-Andoche (1771-1813), général français.

Aide de camp de Napoléon Bonaparte pendant la campagne d’Égypte, commandant de l’armée du Portugal (où il a été battu par les Britanniques), Jean-Andoche Junot, duc d’Abrantès, a fini par sombrer dans la folie.

Né à Bussy-le-Grand (en Bourgogne), au sein d’une famille bourgeoise, Jean-Andoche Junot commence des études de droit puis entre dans le bataillon des volontaires de la Côte-d’Or où, très populaire pour sa bravoure, il est surnommé « Junot la Tempête «. Sergent de grenadiers, rapidement remarqué par Bonaparte lors du siège de Toulon, il est nommé officier et aide de camp du futur empereur. Ayant suivi son général dans les campagnes d’Italie puis d’Égypte, où il se distingue à Saint-Jean-d’Acre, il est nommé général de brigade. Général de division en 1801, commandant de la place de Paris, il commence à faire preuve d’une excessive prodigalité et, mécontent de n’avoir pas fait partie de la première promotion de maréchaux, s’éloigne de l’empereur. Nommé ambassadeur au Portugal, il revient en France pour participer à la bataille d’Austerlitz, puis est nommé gouverneur de Paris en 1806.

Couvert de dettes, affichant sa liaison avec Caroline Murat (sœur de l’empereur Napoléon), Jean-Andoche Junot reçoit l’ordre de quitter la capitale et prend la tête de l’armée chargée d’achever la conquête du Portugal. Après une campagne victorieuse qui lui vaut d’être nommé gouverneur du Portugal (novembre 1807) et de recevoir le titre de duc d’Abrantès, il doit affronter les Britanniques. Vaincu à Vimeiro, le 21 août 1808, par Wellesley (futur duc de Wellington), il est contraint de signer la capitulation des troupes françaises à Sintra, le 30 août.

Jean-Andoche Junot fait ensuite la guerre en Espagne, au cours de laquelle il combat à Saragosse. Après la campagne d’Autriche (1809), il retourne au Portugal, où il participe à l’expédition placée sous les ordres de Masséna laquelle, destinée à chasser les Britanniques, se solde par un échec. Pendant la campagne de Russie, Junot fait preuve d’un coupable et incompréhensible attentisme et, après la bataille de Valoutina (19 août 1812), est relevé de son commandement. Nommé gouverneur des Provinces-Illyriennes, il étonne par un comportement de plus en plus incohérent et est rapatrié en France. De passage chez son père, à Montbard, il se jette d’une fenêtre et succombe des suites de ses blessures.

Jean-Andoche Junot a épousé en 1800 Laure Permon (1784-1838), laquelle a laissé d’intéressants Mémoires sur le Premier Empire.