journée du 9 thermidor an II
Publié le 11/02/2013
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1 | PRÉSENTATION |
journée du 9 thermidor an II, journée décisive de la Révolution française, qui a vu la chute du régime dictatorial de Maximilien de Robespierre. Date charnière, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) a singulièrement marqué la fin de la Convention montagnarde, ou République jacobine, lorsque les anciens maîtres de l’échafaud (les « robespierristes «) ont été victimes de la guillotine.
Le 9 thermidor an II a immédiatement été célébré par la Convention thermidorienne (troisième et dernière période de la Convention nationale) ; célébré par Barère de Vieuzac comme une nouvelle journée de victoire de la Liberté, comme une « révolution de la Convention « faisant écho à la « révolution du peuple « des 31 mai-2 juin 1793 — journées insurrectionnelles qui avaient permis la mise en place du régime de Robespierre ; célébré également par Collot d’Herbois, le président de la Convention, comme une ultime rupture et un épisode fondateur de la Révolution : « C’était une insurrection contre la tyrannie… Elle aura sa place dans l’histoire, cette insurrection qui a sauvé la patrie «.
2 | LES CAUSES DU 9 THERMIDOR |
En juillet 1794, la Révolution a atteint, pour nombre de révolutionnaires, ses principaux objectifs : l’abolition des privilèges n’a pas été remise en cause depuis sa proclamation durant la nuit du 4 août 1789 ; la séparation de l’Église et de l’État est effective depuis l’adoption de la Constitution civile du clergé (12 juillet 1790) ; la République est le régime en vigueur que même la mort du roi Louis XVI n’a pu ébranler. Alors, lorsque les victoires militaires des révolutionnaires (notamment celle de Fleurus, le 26 juin 1794) éloignent le spectre d’une invasion des monarchies européennes, les députés de la Convention nationale refusent de légitimer plus encore le régime de Terreur mis en place par Maximilien de Robespierre. Forts d’un appui nouveau du peuple qui aspire à la paix intérieure, les députés de la Plaine — soutenant jusqu’alors le gouvernement montagnard — osent abandonner l’« Incorruptible « Maximilien de Robespierre.
3 | LE JOUR DE LA CHUTE DE ROBESPIERRE |
Depuis plusieurs semaines, Maximilien de Robespierre, membre prestigieux du Comité de salut public, s’aliène le Comité de sûreté générale en boycottant les séances de ce dernier comme celles de la Convention nationale. Le 8 thermidor an II (26 juillet 1794) pourtant, il prend la parole à la tribune de la Convention ; il y dénonce une « horde de fripons « distillés dans les rangs de l’assemblée (accusation non nominative de corruption et de manipulation parmi les députés et les membres du Comité de sûreté générale). À cette attaque virulente, une première réponse ne se fait pas attendre, par la voix de Joseph Cambon. Les adversaires du maître de la Terreur se réunissent ensuite dans la soirée afin de préparer une offensive concertée.
Le lendemain, le 9 thermidor, le « robespierriste « Saint-Just est interrompu dans son allocution par Jean-Lambert Tallien — que Robespierre a exclu des Jacobins quelques semaines auparavant — puis par Billaud-Varenne qui parle de régime tyrannique. L’offensive parlementaire se poursuit lorsqu’une huée de cris se met à couvrir le nouveau discours de Robespierre. Par les actions de Tallien, de Billaud-Varenne, de Fouché et de Louchet, l’Incorruptible est mis en arrestation, ainsi que son frère Augustin, Saint-Just, Couthon et Lebas. À ce moment, le maître de la Terreur imagine que les sans-culottes vont s’insurger pour lui venir en aide. Et en effet, une fois la séance levée, le tocsin est sonné à la demande de membres de la Commune de Paris ; le club des Jacobins se déclare également en insurrection, et seize des quarante-huit sections de la Commune envoient des hommes soutenir les robespierristes. Grâce à la pression de la rue, les députés sont libérés et se rassemblent à l'Hôtel de Ville. Mais les sans-culottes — sans doute lassés par la radicalisation de la Terreur — se dispersent vers une heure du matin, le 10 thermidor. La Convention revient à la charge, mettant Robespierre et ses partisans hors la loi. Alors que les gendarmes investissent l'Hôtel de Ville dans la nuit, la confusion règne dans le bâtiment ; Lebas se suicide tandis que Robespierre — blessé à la mâchoire par un coup de pistolet —, Saint-Just et Couthon tombent aux mains des conventionnels. Épurés, le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale demandent conjointement au Tribunal révolutionnaire de faire justice.
Le 10 thermidor et les jours qui suivent, 106 députés, dont Robespierre, passent sur l’échafaud ; le dernier partisan avéré de l’Incorruptible, le vice-président du Tribunal révolutionnaire Coffinhal, meurt guillotiné le 18 thermidor.
4 | LE GLAS DE LA RÉVOLUTION ? |
Les rivalités entre le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale, les rivalités internes au Comité de salut public, la faiblesse du mouvement sectionnaire au sein de la Commune de Paris et, dans le cadre économique d'une crise profonde, la lassitude probable des sans-culottes devant la radicalisation de la « Grande Terreur «, les tensions au sein même de la Montagne entre modérés (réels ou de circonstance) et radicaux expliquent sans doute la passivité des partisans de Robespierre lors de sa mise en accusation. Le peuple semble las du radicalisme et des débordements du régime révolutionnaire. D’ailleurs, parmi les accusateurs de Robespierre, il y a paradoxalement une majorité de Montagnards, dont la moitié fait partie en l'an III des « derniers Montagnards «.
Moment clé dans l'histoire révolutionnaire, le 9 Thermidor marque un tournant décisif au même titre que la prise de la Bastille, la nuit du 4 août ou la proscription des Girondins. Plus encore, pour nombre de révolutionnaires (et à leur suite d’historiens), le 9 Thermidor, c’est surtout la fin de la Révolution. Après cette date s’évapore en effet l’utopie d’une République démocratique et égalitaire (le suffrage universel est remplacé par le suffrage censitaire) ; la « République de la Vertu « rêvée par Robespierre cède la place aux élans les plus modérés lors de la « réaction thermidorienne «, période durant laquelle revendications royalistes et / ou glissement vers le césarisme — dont Napoléon Bonaparte se fait bientôt le héraut — s’épanouissent progressivement.
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