journée du 10 août 1792 (histoire)
Publié le 11/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
journée du 10 août 1792, grande journée insurrectionnelle de la Révolution française au cours de laquelle les Parisiens ont pris d’assaut le palais des Tuileries et mis fin à la monarchie constitutionnelle.
2 | D’UN CONTEXTE AGITÉ À « LA PATRIE EN DANGER « |
Depuis la déclaration de guerre d’avril 1792, la France est envahie de toutes parts par une coalition des monarchies européennes ; le manifeste du duc de Brunswick, publié le 25 juillet, a maladroitement placé le roi dans le camp des traîtres en menaçant Paris de « subversion totale « si la famille royale est maltraitée par les révolutionnaires. De surcroît, la situation économique est catastrophique et des émeutes frumentaires éclatent, notamment à Paris et à Carcassonne.
Le 11 juillet 1792, l’Assemblée législative déclare « la patrie en danger «, et la levée en masse des volontaires amène à Paris de nombreux et ardents patriotes. Furieux de l’incapacité suspecte des généraux souvent issus de l’ancienne armée monarchique, les patriotes sont très influencés par la propagande républicaine véhiculée par le club des Jacobins dominé par Maximilien de Robespierre et par une presse révolutionnaire incisive marquée par les journaux de Jean-Paul Marat (l’Ami du peuple) et de Jacques Hébert (le Père Duschesne) ; une effervescence générale agite les 48 sections parisiennes de la Commune de Paris. Depuis la suspension du maire, le très populaire Jérôme Pétion, les sections ont, par des députations de plus en plus agressives envoyées à la Législative, clairement annoncé leur souhait d’une transformation institutionnelle.
Un directoire secret est constitué le 29 juillet, en dehors du contrôle des Jacobins ou des grands ténors révolutionnaires, par les plus décidés des révolutionnaires parisiens (Santerre, Lazowski, Westermann). Le 3 août, 47 sections sur 48 demandent à l’Assemblée la déchéance du roi, demande réitérée trois jours plus tard.
3 | L’INSURRECTION DU 10 AOÛT ET LA CHUTE DE LA MONARCHIE |
Devant les atermoiements de la Législative, l’insurrection éclate. Le 9 août 1792, à minuit, le tocsin sonne dans tout Paris ; à 3 heures, la Commune se déclare insurrectionnelle depuis l’Hôtel de Ville et prend le commandement de la Garde nationale parisienne. Louis XVI se réfugie à l’Assemblée en laissant les défenseurs des Tuileries (sans instructions) face à l’assaut des Parisiens : la bataille, meurtrière, fait 400 victimes du côté des Parisiens, ces derniers, une fois le feu cessé, massacrent les gardes suisses qui ont défendu le palais.
Simultanément, l’Assemblée vote la déchéance du roi qui est enfermé à la prison du Temple avec sa famille : la monarchie est morte, alors que la Législative reprend l’initiative en décrétant la convocation d’une Convention nationale pour décider des nouvelles institutions de la France.
Génératrice de deux instances qui vont marquer de façon décisive l’évolution de la Révolution, la Commune insurrectionnelle de Paris et la Convention nationale, la journée du 10 août 1792 est également un coup de force extrêmement violent perpétré par des conspirateurs exaltés ; elle devient très vite l’un des moments les plus discutés de cette période. Elle n’en a pas moins permis la naissance de la Ire République en France.
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