Joumblatt, Walid
Publié le 10/04/2013
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Joumblatt, Walid (1947- ), homme politique libanais, de confession druze, dirigeant du Parti socialiste progressiste (PSP).
À la mort de son père, Kamal Joumblatt assassiné en 1977, Walid Joumblatt, né à Beyrouth, doit gérer un double héritage : confessionnel d’abord, en assurant la représentation de la communauté druze qui lui est en partie contestée par le clan Yazbackis dominé par la famille Arslan ; politique ensuite, la disparition de son père ayant privé le PSP ainsi que le Mouvement national de sa force mobilisatrice.
La position de Walid Joumblatt ne tient pas seulement au facteur héréditaire. Il a gagné « ses galons « d’homme politique en dirigeant les combattants druzes contre les milices chrétiennes lors de la guerre du Chouf de 1983. L’offensive voulue par le président Gemayel se solde par un échec, et les populations chrétiennes connaissent un exode qui les contraint à quitter la région. Le Chouf devient ainsi une enclave quasi autonome où l’administration druze se substitue à un État défaillant. Cette victoire militaire permet à Walid Joumblatt de positionner son parti dans une logique de gouvernement. Il est nommé, en 1989, sous la présidence de Gemayel, ministre des Travaux publics dans le gouvernement conduit par Selim Hoss. Sous la bannière du Front de lutte nationale, il contrôle la représentation druze au Parlement — le vote de 5 des 8 députés druzes lui est acquis. Il se positionne ainsi dans le camp des alliés de Hafez al-Assad s’opposant aux maronites et à l’armée du général Michel Aoun. Démissionnaire de gouvernement en 1991, il est appelé de nouveau aux affaires en 1992 afin de gérer la question des populations déplacées. Outre la délicate question palestinienne, ce portefeuille ministériel lui vaut la responsabilité du retour dans la région du Chouf des personnes qui ont dû fuir à la suite de la guerre de 1983.
Walid Joumblatt a ainsi su préserver l’héritage politique de son père et faire de la communauté qu’il représente un acteur de poids de la vie libanaise malgré sa faible représentativité au sein de la population.