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Italie, campagne d' (1859) - Histoire

Publié le 13/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Italie, campagne d' (1859), campagne de Napoléon III en Italie contre l’Autriche-Hongrie.

2   NAPOLÉON III ET LA QUESTION ITALIENNE

En 1859, trois ans après sa victoire en Crimée, Napoléon III cherche un nouveau succès diplomatique et militaire, afin d’asseoir son empire tout en remettant en cause l’Europe issue du congrès de Berlin de 1815. Il est vrai que les élections de 1857 ont été marquées par une percée des républicains et l’empereur a besoin d’une action de prestige qui lui permettrait également de souligner sa politique favorable aux unités nationales.

L’Italie, à la recherche de son unité, semble un terrain d’action idéal. Cependant Napoléon III se trouve face à une épineuse équation : satisfaire l’opinion française pro-italienne tout en ménageant ses alliés catholiques, opposés à cet interventionnisme.

Les événements permettent à l’empereur de préparer avec habileté l’intervention en Italie contre l’Autriche. Le 14 janvier 1858, il est victime de l’attentat d’Orsini. Exploités contre les républicains à travers la loi de sûreté générale du 27 février, l’attentat et le procès qui s’ensuit servent également de point de départ à la préparation des chancelleries et de l’opinion publique à l’intervention italienne. Tandis que plusieurs journaux, dont le Siècle et la Presse, mènent campagne pour l’intervention, Napoléon III rencontre le comte de Cavour à Plombières, le 21 juillet 1858. En échange de la rétrocession de Nice et de la Savoie, il promet une aide au Piémont pour reconstruire, contre l’Autriche, un État fédéral italien.

La tension diplomatique avec l’Autriche s’accroît. Elle aboutit à un incident lors d’une réception officielle, le 1er janvier 1859. La crise s’aggrave encore avec le mariage du prince Jérôme et de Clotilde de Savoie (30 janvier). La propagande impériale s’appuie, enfin, sur la publication, en février, de la très officieuse brochure Napoléon III et l’Italie. Finalement, le 27 avril 1859, l’Autriche envahit préventivement le Piémont de Victor-Emmanuel II.

3   UNE GUERRE–ÉCLAIR

En réponse à l’agression autrichienne, le 3 mai 1859, la France vient au secours des Italiens — selon les termes de l’accord de Plombières — et déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie. Napoléon III prend le commandement des troupes. Les soldats français font montre de leur vaillance lors des batailles de Montebello (20 mai) et de Magenta (4 juin). Mais le 24 juin, la bataille de Solférino, meurtrière, confuse et non décisive, sème le doute.

Le 11 juillet, l’empereur conclut brusquement les pourparlers de paix de Villafranca avec l’empereur François-Joseph. Confirmée par le traité de Zurich le 10 novembre, la paix n’accorde au Piémont que la Lombardie, bien peu au regard de ce que les Italiens escomptaient après la déclaration de Napoléon en janvier — il entendait en effet « chasser les Autrichiens de toute l’Italie «. Pour sa part, indigné, le comte de Cavour donne immédiatement sa démission.

4   UNE VICTOIRE NAPOLÉONIENNE

La rapidité avec laquelle l’armistice est signé s’explique d’abord par les faiblesses de l’armée française, malmenée à Solférino. En outre, Napoléon III craint une alliance austro-prussienne susceptible de prendre la France à revers sur le Rhin. Enfin, la pression hostile du courant catholique français freine ses ardeurs bellicistes. Du reste, Napoléon, qui a quitté Paris sous les vivats d’une opinion enthousiaste, y rentre le 15 août en héros.

En décembre 1859, l’Empereur conseille au pape Pie IX à travers une nouvelle brochure officieuse, le Pape et le Congrès, d’accepter le démembrement de ses États et le rattachement des territoires insurgés de la Romagne au Piémont. Dès ce rattachement, la France reçoit, comme prévu, la Savoie et Nice (traité de Turin, 24 mars 1860) ; plébiscitées les 15 et 23 avril 1860, les population savoyardes et niçoises votent massivement pour l’intégration à la France.

Ayant ainsi élargi le territoire national et contribué au lancement de l’unité italienne, Napoléon III sort grandi de l’épreuve. En dépit des faiblesses militaires apparues, la campagne d’Italie est un des sommets de sa politique extérieure.

5   UNE ÉTAPE ESSENTIELLE DANS LA FORMATION DE L’UNITÉ ITALIENNE

Pour l’Italie, la campagne marque l’accélération du Risorgimento (unification de la péninsule). Certes, contrairement aux espoirs des unitaristes, la Lombardie a finalement été rétrocédée à l’Autriche et la Vénétie est restée dans l’Empire austro-hongrois. Toutefois, cette deuxième guerre d’indépendance, après celle du « Printemps des peuples « de 1848-1849, génère un fort mouvement républicain et nationaliste unitaire en Toscane et Émilie, dans les Marches et en Ombrie ; l’unification italienne est en marche ; elle aboutit, en 1861, à la création du royaume d’Italie unifié.

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