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Istiqlal

Publié le 04/04/2013

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Istiqlal, parti nationaliste marocain fondé en 1944 qui, après avoir milité pour l’indépendance du Maroc, entre dans l’opposition en 1963 avant de se rallier au régime dans les années quatre-vingt.
Issu de la scission de l’Action marocaine en 1937, l’Istiqlal fondé en 1944 par les ex-membres de ce parti nationaliste publie le Manifeste pour l’indépendance (Istiqlal en arabe) qui constitue l’acte fondateur de ce parti.
Il mène une agitation politique en faveur de l’indépendance qui se traduit par l’organisation des émeutes de Casablanca (décembre 1952) et de l’insurrection de Fès (septembre 1953-mars 1954). En outre, il fomente un attentat contre Muhammad Ibn’ Arafa surnommé le « sultan des Français «. Il soutient le sultan Mohammed V jusqu’à l’indépendance acquise en 1956. Appelé à former un gouvernement en 1958, l’Istiqlal ne résiste pas aux querelles intestines et se disloque en 1960 entre une aile droite dirigée par Allal al Fasi et Belafrej qui conserve le nom du parti, tandis que l’aile gauche dirigée par Mehdi Ben Barka s’organise en parti autonome sous le nom d’Union nationale des forces populaires (UNFP).
Affaibli par ces dissensions, l’Istiqlal rompt avec le trône occupé par Hassan II, en 1963, et se trouve écarté du pouvoir. En 1965 il revendique la fin de l’état d’exception qui ouvre une période durant laquelle le nouveau souverain concentre entre ses mains l’essentiel du pouvoir, désavouant ainsi l’action des partis. Rejeté dans l’opposition, l’Istiqlal constitue avec l’UNFP le Front national dans le but d’une participation plus active à la vie politique (1970).
Au milieu des années soixante-dix, l’Istiqlal est associé au pouvoir dans le gouvernement dirigé par Ahmed Osman et devient le second parti marocain. Il soutient le roi dans le conflit du Sahara-Occidental et se rallie au régime dans les années quatre-vingt pour contrer le fondamentalisme islamiste et l’extrême-gauche. Cette association au pouvoir se marque d’une adhésion populaire en baisse lors des élections de 1983 et de 1984, qui rejette le parti dans l’opposition, sans pour autant que celui-ci s’allie aux divers appels visant à fédérer l’opposition de gauche. Il est vrai que celle-ci se méfie de l’Istiqlal, notamment l’USFP (Union socialiste des forces populaires) qui craint que, sous couvert d’unionisme, la seule volonté de l’Istiqlal consiste à retourner au gouvernement.
Pourtant, l’année 1992 marque la constitution d’une nouvelle alliance entre ces deux formations politiques en vue de faire pression en faveur d’un changement institutionnel. Un projet de révision de la Constitution marocaine proposé par le roi aboutit à la constitution d’un bloc démocratique, associant l’Istiqlal, l’USFP et trois autres formations d’opposition. Malgré les avancées démocratiques contenues dans le projet de révision, les partis du bloc démocratique appellent à l’abstention lors du vote référendaire, sans que cette consigne de vote ne vienne modifier le résultat de cette consultation, au cours de laquelle le corps électoral s’est prononcé à une écrasante majorité en faveur de cette modification institutionnelle. Les élections, qui ont pu avoir lieu depuis lors, ont confirmé l’audience de la coalition d’opposition, qui n’est devenue une coalition de gouvernement qu’au début de l’année 1998. Avec la désignation de M. Youssoufi au poste de Premier ministre en mars 1998, ce sont six membres du parti de l’Istiqlal qui ont fait leur entrée au gouvernement à des postes clés (planification, énergie et mines, santé publique et communication).
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