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israélo-arabe, conflit

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

israélo-arabe, conflit, conflit opposant, depuis la création de l’État d’Israël, en 1948, l’État hébreu à ses voisins arabes et à la communauté palestinienne dans les territoires occupés.

2   LA NAISSANCE DE L’ÉTAT HÉBREU

Depuis 1917 et la déclaration d’Arthur James Balfour, ministre des Affaires étrangères britannique, les populations juives de Palestine sont dans l’attente de la constitution d’un État juif indépendant reconnu par le monde entier. En 1920, la Grande-Bretagne est mandatée par la Société des Nations (SDN) pour administrer la Palestine, afin de favoriser l’établissement d’un foyer national pour les Juifs de Palestine. L’expression suscite l’hostilité des sionistes et celle des États arabes voisins. Pour les premiers, la formule de « foyer national « reste fort éloignée de leurs aspirations, et ce d’autant plus que dans l’esprit de la puissance mandataire, s’il existe dorénavant un foyer national en Palestine, celui-ci n’est pas destiné à devenir un foyer pour le peuple juif. Pour les populations arabes, l’existence d’une communauté juive qui se structure comme un quasi-État, au-delà même du fait national qui n’existe pas encore, est perçue comme une provocation supplémentaire de l’impérialisme colonial des Occidentaux, imposant une présence étrangère sur le sol arabe. La période du mandat britannique est marquée par de multiples conflits nourris, de part et d’autre, par des nationalismes intransigeants, qui vont se muer en conflit d’États à États lorsqu’en 1948, Israël proclame son indépendance en application du plan de partage de la Palestine élaboré en 1947 sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU).

3   1948 : UNE GUERRE D’INDÉPENDANCE

Le rejet d’Israël par les nations arabes se manifeste sur le terrain militaire, dès le lendemain de la déclaration d’indépendance. Le 15 mai 1948, les troupes égyptiennes, syriennes, libanaises et celles de la Transjordanie envahissent le nouvel État. Cette agression concertée transforme en guerre les multiples actions de guérilla qui ont lieu depuis 1947. La lutte contre le « péril sioniste « sert également à fédérer les nations arabes, par ailleurs divisées. La rapide victoire escomptée n’est pas au rendez-vous : les armées arabes sont défaites et contraintes d’accepter un armistice en 1949.

Le rapport de force militaire crée un climat politique qui s’oppose à un apaisement des relations israélo-arabes. Le plan onusien de 1947, partageant la Palestine, était destiné à créer sur ce territoire deux États : l’un juif, l’autre arabe, en faveur des Palestiniens. Ce dernier n’a pas vu le jour. La défaite arabe donne lieu à deux réactions qui vont entretenir un niveau de tension qui porte en germe les conflits à venir. Israël voit validée sa politique de défense : les États arabes ont tenté, dès le premier jour, de s’opposer à la création d’un État juif. Dès lors, cette attitude légitime le refus de l’État hébreu de voir les Palestiniens revendiquer leur droit à une terre et justifie la politique d’expulsion des Palestiniens. Du côté arabe, l’humiliation de la défaite (les Palestiniens évoquent la création d’Israël et la défaite de 1949 sous le terme de Nakbah qui signifie la grande catastrophe) entretient, avec une intensité renouvelée, le rejet des Juifs, qui devient un élément fondamental de la légitimité des gouvernements et de la cohésion de la nation arabe.

L’armistice, conclu avec les Arabes en février 1949, laisse subsister deux problèmes dont la seule existence explique les conflits à venir : l’État hébreu ne dispose pas de frontières reconnues, les Palestiniens vaincus par Israël deviennent des réfugiés sans terre. La seule question des revendications territoriales alimente la tension entre Juifs et Arabes.

4   LES GUERRES DES FRONTIÈRES

Le nationalisme arabe connaît une vigueur nouvelle avec l’arrivée au pouvoir en Égypte de Nasser. L’opération de nationalisation du Canal de Suez, si elle a entraîné une défaite militaire de l’Égypte, a contraint Israël à se retirer du Sinaï et de Gaza. Ce repli territorial israélien est utilisé par Nasser pour accentuer et radicaliser son discours nationaliste qui se pare d’accents guerriers. Le conflit ouvert est déclenché à l’initiative d’Israël. La guerre des Six-Jours (du 5 au 10 juin 1967) s’achève par une recomposition territoriale à l’entier avantage d’Israël qui pénètre dans le Sinaï, contrôle la bande de Gaza, toute la Cisjordanie et occupe des positions stratégiques sur les hauteurs du plateau du Golan. Le monde arabe, humilié par ce nouveau revers, adopte une ligne intransigeante vis-à-vis d’Israël qu’il se refuse à reconnaître et avec lequel il ne veut pas engager de négociations de paix. Israël, en retour, adopte une attitude intransigeante identique, en refusant de se soumettre à la résolution 242 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies qui prévoit la restitution des territoires nouvellement occupés en échange d’une paix durable.

Si la guerre du Kippour de 1973 (du 6 au 24 octobre) aboutit à redessiner, une fois encore, les frontières d’Israël (qui perd une portion de territoire du Sinaï, avant restitution complète à la suite des accords de Camp David) et permet aux Arabes d’effacer l’humiliation du précédent conflit, la question des frontières se double d’un problème nouveau : la question palestinienne.

5   LA QUESTION PALESTINIENNE

Les territoires palestiniens, occupés depuis 1967, font l’objet d’une colonisation israélienne qui implante villages et populations et multiplie les mesures vexatoires contre les « Palestiniens d’Israël « devenus des citoyens de seconde zone. La défense de la cause palestinienne va alors devenir, pour les régimes arabes nationalistes, un argument politique permettant d’asseoir leur légitimité. Le conflit israélo-arabe devient alors une « guerre de l’intérieur « opposant Israël à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) créée en 1964 et dirigée depuis 1967 par Yasser Arafat.

La signature des accords de Camp David entre Israël et l’Égypte reste sans effets sur l’attitude de l’OLP vis-à-vis de l’État hébreu qui multiplie les actions terroristes à partir du territoire libanais, ce qui engendre l’opération « Paix en Galilée « qui conduit au massacre du camp palestinien de Sabra et Chatila.

5.1   La première Intifada et le projet d’un État palestinien indépendant

La nécessité d’un processus de paix s’impose et trouve une première concrétisation avec l’accord israélo-libanais de 1983 et jordano-palestinien de 1985. Toutefois, ces avancées sont insuffisantes pour empêcher un soulèvement des populations palestiniennes des territoires occupés en 1987, qui prend le nom d’Intifada ou de « guerre des Pierres «. Il s’agit tout autant de voir se concrétiser l’espoir, vieux de 50 ans, de connaître une terre palestinienne autonome, que de protester contre les colonisations juives qui ont lieu sur ces territoires. La répression menée par l’armée israélienne, qui ne vient pas à bout de ce soulèvement, va paradoxalement relancer le processus de paix.

L’OLP saisit là sa chance de se présenter comme le seul représentant du peuple palestinien. Yasser Arafat amende la Charte de l’OLP qui énonçait expressément la destruction de l’État d’Israël. Devenu selon sa propre expression « caduc «, le texte de l’ancienne Charte est révisé, afin de reconnaître expressément le droit à Israël de vivre en sécurité à l’intérieur de ses frontières, ainsi que les résolutions 242 et 338 de l’ONU sur la partition de la Palestine.

5.2   Les accords de Washington

Les négociations s’engagent alors, selon une base de négociations qui propose la paix en échange de territoires pour les Palestiniens. Elles aboutissent à la signature des accords de Washington, négociés à Oslo, le 13 septembre 1993. Depuis cette date, une « autonomie « a été accordée en faveur de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, administrée par une autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat. Les avancées du processus de paix se heurtent encore à des hostilités de part et d’autre, l’autonomie ne s’étant pas concrétisée par la constitution d’un État palestinien indépendant. Toutefois, il a le mérite d’avoir mis un terme à 50 ans de conflits entre les deux parties.

5.3   La crise du processus de paix et la seconde Intifada

Cependant les différents Premiers ministres qui se sont succédé à la tête d’Israël (Benyamin Netanyahou, Ehoud Barak et Ariel Sharon) et Yasser Arafat n’ont pu faire avancer le processus de paix. Bien au contraire, l’échec des sommets successifs, l’impossibilité de trouver un accord concernant le retour des réfugiés palestiniens, le statut du futur État palestinien et de la ville de Jérusalem, et la montée des partis radicaux, en Palestine comme en Israël, ont conduit à une reprise de la violence. À l’automne 2000, à la suite de la visite d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des Mosquées, une seconde Intifada voit le jour. L’escalade continue en 2001 avec l’intervention de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le bouclage des Territoires occupés et les attentats des extrémistes palestiniens. Le processus de paix amorcé à Oslo paraît moribond, même si, périodiquement, la diplomatie essaie de reprendre ses droits comme le montre le vote en mars 2002 de la résolution 1397 par le Conseil de sécurité de l’ONU, sur proposition des États-Unis, qui expose « la vision d’une région dans laquelle deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte à l’intérieur de frontières reconnues et sûres «.

Cette « vision « se concrétise en avril 2003 avec la présentation au gouvernement israélien et à l’Autorité palestinienne — représentée par le nouveau Premier ministre Mahmoud Abbas — d’une « feuille de route « établie par un groupe de médiateurs — États-Unis, ONU, Union européenne et Russie — qui prévoit la fin des violences, le gel de la colonisation juive dans les Territoires occupés et la création d’un État palestinien d’ici à 2005. L’application de la feuille de route est lancée au mois de juin, lors du sommet d’Aqaba (Jordanie), qui réunit, sous le parrainage du président américain George W. Bush, Ariel Sharon et Mahmoud Abbas — Yasser Arafat est confiné dans son quartier général de Ramallah depuis décembre 2001. Tandis que le Premier ministre palestinien se prononce en faveur de la fin de l’Intifada armée et s’engage solennellement à lutter contre le terrorisme, son homologue israélien s’engage à démanteler les colonies sauvages établies dans les Territoires palestiniens. Toutefois, la reprise des attentats terroristes par les organisations radicales palestiniennes, tels le Hamas et le Djihad islamique, et les représailles militaires israéliennes plongent de nouveau le processus de paix dans l’impasse.

La mort de Yasser Arafat, en novembre 2004, qui n’était plus considéré comme un « interlocuteur valable « pour des négociations de paix aux yeux des États-Unis et d’Israël, et l’élection de Mahmoud Abbas à la présidence de l’Autorité palestinienne en janvier 2005, permettent d’envisager une nouvelle donne. Considéré comme un dirigeant modéré et pragmatique, le nouveau leader palestinien bénéficie du soutien des « parrains « du processus de paix, ainsi que des signes d’ouverture provenant du nouveau gouvernement d’union nationale israélien mis en place en janvier 2005 par Ariel Sharon. L’espoir de paix renaît alors que les 21 implantations juives de la bande de Gaza (ainsi que 4 des 120 colonies de Cisjordanie) sont évacuées par l’armée israélienne en août 2005, dans le cadre d’un plan de désengagement initié par Israël et visant à la fois à « améliorer sa sécurité et à redynamiser le processus de paix avec les Palestiniens «.

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