ils fondèrent le Front patriotique qui lutta contre le pouvoir blanc

Joshua Nkomo (1917- ) fonde le National Democra‑

tic Party en 1957 et Robert Mugabe (1924- ) en

devient le secrétaire en 1960. Leur entente ne dure guère et, en 1963, Mugabe devient secrétaire de l'Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) tan­dis que Nkomo fonde de son côté l'Union populaire africaine du Zimbabwe (ZAPU) en 1961. Ils subissent le même sort à partir de 1964, lorsque leurs partis res­pectifs sont interdits: tous deux sont emprisonnés dix années durant.

En décembre 1974, tous les dirigeants nationalistes sont libérés. Mais, dès 1975, les frères ennemis s'opposent à nouveau. Le ZANU et le ZAPU s'affrontent dans de violents combats à Harare.

lm Smith, à la tête du pays, ne veut pas d'un partage proportionnel du pouvoir qui favoriserait trop les Afri­cains de race noire. Les nationalistes entrent alors dans la guérilla. Au même moment, la Rhodésie subit des pressions britanniques, américaines et onusiennes visant à répartir équitablement le pouvoir. En 1977, après avoir refusé un plan britannique de redistribution du pouvoir, Jan Smith négocie un accord avec les mo­dérés africains. Aussitôt, le Front patriotique repré­senté par Mugabe et Nkomo, unis dans une même lutte, rejette cet accord; l'ONU fait de même. Bientôt, c'est l'effondrement du pouvoir blanc (1979), et la dissolution des Chambres. En 1980, peu après l'indé­pendance, Mugabe obtient la majorité aux élections de février et devient Premier ministre. Il invite Nkomo à se joindre à lui dans un gouvernement de coalition. Deux ans plus tard, les luttes intestines reprennent. Mugabe se sépare de Nkomo, après que celui-ci ait comploté un coup d'Etat. Nkomo se réfugie alors au Botswana. En 1987, les deux frères ennemis se retrou­vent et pactisent. Nkomo obtient la vice-présidence