Île-de-France (région historique)

Île-de-France (région historique), région du nord de la France, située au cœur du Bassin parisien, entre la Seine, l’Oise et la Marne, dans la région administrative d’Île-de-France.

Occupant le centre d’un bassin sédimentaire, les reliefs de l’Île-de-France sont essentiellement tabulaires. La Beauce, la Brie et le Vexin français sont des plateaux calcaires où les altitudes dépassent exceptionnellement 200 m, et que recouvrent de vastes épandages de limons. Les cours d’eau — la Seine et ses affluents (Loing, Essonne, Yvette en rive gauche ; Yerres, Marne et Oise en rive droite) — ont creusé dans ces reliefs des vallées parfois encaissées. Dans l’est, au sud de la Brie et parallèlement au cours de la Seine, les couches géologiques se redressent pour façonner un escarpement, la cuesta ou côte de l’Île-de-France.

Le climat de l’Île-de-France se caractérise par des hivers doux, des printemps et des automnes humides. Seule la Beauce, au sud-est, est un peu plus sèche, les collines normandes l’abritant des vents humides. L’urbanisation importante de la région parisienne explique que les températures moyennes annuelles y soient légèrement supérieures au reste de la région.

Paris compte 2,15 millions d’habitants et la population de la région parisienne dépasse 9 millions. La prépondérance de Paris explique la taille relativement modeste des autres villes de l’Île-de-France. La mise en place de cinq villes nouvelles (Marne-la-Vallée, Melun-Sénart, Saint-Quentin-en-Yvelines, Évry et Cergy-Pontoise) vise précisément à réduire ce déséquilibre.

À l’origine, l’Île de France s’étendait sur une partie des actuels départements de la Seine-Saint-Denis, du Val-d’Oise et de l’Oise. Ce territoire fit partie de la province gauloise de Belgique, et fut alors peuplé par les Bellovaques, les Suessions, les Silvanectes, les Meldes et les Parisii. Avec l’établissement de la paix romaine, elle appartint à la Lyonnaise pour sa partie méridionale et à la Gaule Belgique pour le nord. Syagrius s’y installa avant d’être délogé par les Francs, Clovis l’ayant vaincu à la bataille de Soissons (486) puis fait assassiner. Conformément à la tradition franque, les possessions de Clovis furent divisées entre ses fils, et pendant longtemps le territoire de l’Île-de-France fut tantôt divisé tantôt réunifié. Il passa sous l’autorité de Pépin le Bref puis de ses successeurs, avant d’être érigé en comté avec la mise en place de la féodalité. Ce fut le berceau de la famille capétienne.

Les premiers comtes, appelés Robertiens, furent Robert le Fort, qui défendit la région contre les Normands, puis Eudes, qui arrêta ces mêmes Normands à Paris en 886, et Robert I^er. Tous disputèrent le trône aux Carolingiens, et l’occupèrent par intermittence. Le comté fut érigé en duché et le titre de duc des Francs et de comte de Paris passa à Hugues le Grand en 943. Surnommé le « faiseur de rois «, celui-ci favorisa l’élection des deux derniers Carolingiens tout en exerçant la réalité du pouvoir. En 987, son fils Hugues Capet fut élu roi en remplacement du dernier Carolingien.

Cette dynastie se maintint sur le trône de France en ligne directe jusqu’à Charles IV le Bel (1328), d’abord par élection puis par hérédité, chaque roi ayant, dès Hugues Capet, pris l’habitude de faire sacrer son fils de son vivant. À la différence des rois mérovingiens et carolingiens, les Capétiens privilégièrent donc l’héritage unique, source de stabilité politique ; ces petits seigneurs surent peu à peu étendre leurs possessions à tout le royaume. Sous Hugues Capet, le duché de France était peu étendu et émietté. Il s’étendait essentiellement de Senlis à Compiègne (Valois), mais comprenait aussi des territoires autour de Pontoise et de Poissy et le comté d’Orléans.

Avec l’expansion du domaine royal au Gâtinais, au comté de Melun, à celui de Sens, à Paris, à une partie du Vexin, au comté de Dreux et plus tard à Bourges, l’appellation d’Île-de-France s’étendit à toute l’actuelle région parisienne et son histoire se confondit donc très vite avec celle du royaume. De même, le dialecte parlé en Île-de-France, le français, devint la langue dominante dans le royaume de France. La supériorité politique acquise par la région lui permit de rayonner dans tous les domaines. Ce fut en Île-de-France que naquit l’art gothique, comme l’atteste la présence dans la région des plus majestueuses cathédrales de ce style : Saint-Denis, Notre-Dame-de-Paris, Laon, Beauvais, Soissons, Meaux, etc. La région joua toujours le rôle de capitale, même si, au XVI^e siècle, les rois lui préférèrent un temps le Val de Loire. Aussi y trouve-t-on de nombreuses demeures royales, comme le château de Fontainebleau, Saint-Germain-en-Laye, Senlis, Versailles ou le Louvre, ainsi que la nécropole des rois de France à Saint-Denis, et d’autres réalisations architecturales, comme le château de Vaux-le-Vicomte.