il rêvait de voir le jour où serait élu le premier président des Etats-Unis d'Europe

Paul-Henri Spaak (1899-1972) était un homme politique belge possédant une véritable stature internationale.

Doté d'une grande intelligence et d'un talent excep-tionnel d'orateur, il plaida pour une alliance de l'Europe occidentale. La reconnaissance internationale ne tarda pas et il présida la première session de l'Assemblée générale de l'ONU en 1946.

Paul-Henri Spaak se posa en ardent défenseur de l'idée européenne. Il reste, à l'instar de Jean Monnet et de Robert Schuman, l'une des grandes figures de la construction européenne. Il fut successivement prési-dent de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe (1949-1951) et de la CECA (1952-1954) avant d'être nommé au poste de secrétaire général de l'OTAN de 1957 à 1961. Entre-temps, il présida le comité d'experts chargé de préparer les négociations qui aboutiront à la création de la CEE.

Il se heurta en maintes occasions à de Gaulle, tout comme Hallstein et Mansholt, deux autres Européens convaincus. Le noeud des conflits incessants entre ces grands hommes est le concept de supranationalité ar¬demment défendu par Mansholt et Hallstein alors que de Gaulle veut une "Europe des Etats". Paul-Henri

Spaak parvient à obtenir du général de Gaulle les con-cessions nécessaires pour éviter l'éclatement de l'Europe. Il le convainc de revenir sur la décision fran-çaise de ne plus siéger au Conseil, décision connue sous le nom de la politique de la "chaise vide".