Devoir de Philosophie

il était l'un des rares pragmatiques modérés de la Chine communiste

Publié le 29/10/2014

Extrait du document

chine

 

Chou En-lai (1898-1976) est omniprésent dans l'his­toire politique chinoise du XXe siècle. Dès 1927, il est membre du Bureau politique du parti communiste. Sa conception se heurte à celle de Mao dans la mesure où il défend l'action du prolétariat ouvrier et néglige les paysans. L'histoire lui donnera tort. Cependant, il rejoint Mao sur bien des points et sera l'un de ses principaux soutiens tout au long de leurs longues car­rières communes. Il fait avec lui la Longue Marche, réorganise les débris de l'armée communiste pour en faire l'Armée rouge chinoise. En 1949, il devient Pre­mier ministre et ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement communiste de l' après‑

guerre, alors que Mao en est le président. Chou En-lai s'impose comme porte-parole de la Chine à l'extérieur et est, entre autres, l'artisan du rapprochement sino-soviétique alors que se déroule la guerre de Corée. Avec Nehru, il est la figure dominante de la conférence de Bandung en 1955.

La raison de ce prestige international tient à son prag­matisme. Peu dogmatique, Chou En-lai cherche avant tout la stabilité politique et économique de son pays. Son profil modéré lui permet d'échapper aux purges insensées de la révolution culturelle. Lorsque celle-ci dérape réellement, l'armée, avec son appui, reprend le contrôle du pays, laissé pendant quatre ans en proie à la rage et la violence d'une jeunesse libérée de ses garde-fous.

 

Chou En-lai n'en a pas fini avec le pouvoir. Il impose, à l'encontre de Lin Piao, sa conception politique du retour à la stabilité après les événements traumatisants de la révolution culturelle. En 1971, il fait d'ailleurs échouer un attentat manigancé par le dauphin de Mao contre ce dernier. Il favorise également le rapproche­ment sino-américain, jugeant périlleuse la menace so­viétique aux frontières du Nord-Ouest. Sa politique est couronnée par la venue de Richard Nixon à Pékin en 1972. Enfin, comprenant la nécessité d'une modernisation de la Chine, Chou En-lai favorise le retour de Teng Hsiao-ping à l'avant-plan. A sa mort en 1976, peu de temps après celle de Mao, la Chine souffrira de l'absence de ce pragmatique à l'aura légendaire. Elle plonge alors dans les luttes intestines pour le pouvoir.

Liens utiles