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Il en rougit le traître... Théophile de Viau et Edmond Rostand

Publié le 22/02/2012

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Théophile de Viau, poète du XVIIe siècle, qui eut des ennuis avec la justice, écrivit une pièce intitulée Pyrame et Thisbé (1617) dans laquelle figuraient ces deux vers : «Le voilà ce poignard qui du sang de son maître S'est souillé lâchement : il en rougit le traître ! » L'enflure du trait qui confinait au ridicule eut le mérite de faire passer ces vers à la postérité. Edmond Rostand s'en souviendra dans son Cyrano de Bergerac (1897). Il y fait allusion dans la tirade des nez. Dans cette tirade, Cyrano montre à celui qui s'est moqué de son nez tout ce qu'il aurait pu dire s'il avait un peu de lettres et d'esprit : « Ah ! non ! c'est un peu court jeune homme ! On pouvait dire... Oh ! Dieu! ... bien des choses [en somme. En variant le ton, — par exemple, tenez : Agressif : "Moi, monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse!" Amical : "Mais il doit tremper dans votre tasse ! Pour boire, faitez-vous fabriquer un hanap !" Descriptif : "C'est un roc ! c'est un pic ! [... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... C'est une péninsule !" Pratique: "Voulez-vous le mettre en loterie? Assurément, monsieur, ce sera le gros lot !" Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot: "Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître !" »

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