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il a laïcisé l'Etat et a lancé son pays sur la voie du socialisme autogestionnaire

Publié le 29/10/2014

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Habib Bourguiba (1903- ) fut à la tête de la Tunisie

de 1956 à 1987.

Il s'orienta très tôt vers la politique et devint rapide‑

ment un combattant de l'indépendance tunisienne, rai‑

son pour laquelle il séjourna à plusieurs reprises dans les geôles françaises (1934-1936, 1938-1942). Ses conceptions laïques provoquèrent l'éclatement du parti Destour au sein duquel il militait depuis ses débuts.

Le Néo-Destour, fondé par Bourguiba en 1934, plus populiste, combattit activement pour l'indépendance de la Tunisie tout en s'opposant au traditionalisme et à l'inspiration religieuse du vieux Destour. Condamné par les autorités gaullistes à rester sous résidence sur­veillée jusqu'en 1946, Bourguiba fut de nouveau arrêté puis assigné à résidence de 1954 à 1956. Malgré ou à cause de cela, il fut l'âme de la révolte tunisienne et Mendès France dut l'accepter en tant qu'interlocu­teur lors des négociations de 1956 qui offrirent l'indé­pendance à la Tunisie.

Nommé président du Conseil tunisien cette même an­née, il s'empressa de déposer le bey (1957) pour deve­nir président de la République. Malgré son antago­nisme envers la France, il fit figure de modérateur au sein des pays musulmans. Il fut notamment partisan d'une solution négociée avec Israël, ce qui provoqua la colère de Nasser. Quinze ans plus tard, il offrira néan­moins son soutien à Arafat et à ses partisans lorsque ces derniers furent chassés de Beyrouth.

Bourguiba, entre-temps devenu président à vie, mit sur pied un ensemble de réformes (abolition de la polygamie, vote des femmes, laïcisation de l'Etat) qui lui attira de nombreux ennemis dans les milieux reli­gieux. Les orientations socialistes, inspirées du sys­tème autogestionnaire yougoslave, ne portèrent guère leurs fruits alors que le pouvoir se sclérosait. Grèves,

émeutes et renouveau de l'intégrisme religieux mar­quèrent la fin du "règne" de Bourguiba. Il fut déposé par son Premier ministre, Ben Ali, en novembre 1987 alors qu'il avait 84 ans.

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