Hugo Chavez, le révolutionnaire converti
Publié le 17/01/2022
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Il s'indigne d'être contraint de préciser qu'il garantira les libertés individuelles et qu'il n'a aucun plan pour restreindre la libertéd'expression, de réunion ou de rassemblement.
"Mon chemin depuis que je suis sorti de prison montre que de telles attaques nese fondent que sur des rumeurs malveillantes."
Il ne se réclame d'aucun modèle.
Il ne croit qu'à l'histoire du Venezuela.
Il s'accorde quelques emprunts et, après avoir lorgnéjusqu'en 1995 vers un "changement radical, total de modèle", propre à toutes les révolutions, il se contente aujourd'hui de récuserle néolibéralisme outrancier pour vanter les mérites de la troisième voie, telle que la présente le chef du gouvernement britannique,Tony Blair.
Il se reconnaît évidemment "dans un chef militaire, le père de l'indépendance vénézuélienne, Simon Bolivar".
Sesadversaires également.
Ses partisans voient en lui le sauveur, celui qu'ils attendaient depuis si longtemps.
Et les 60 % de miséreux ou de pauvres dupays, les recalés des classes moyennes, ruinés ou acculés par une économie dépressive, attendent des miracles, des vrais etrapidement.
Depuis l'annonce de sa candidature et la succession des enquêtes d'opinion prédisant sa victoire, un vent de panique s'estemparé des états-majors politiques traditionnels et des milieux d'affaires.
Après les élections régionales et législatives du 8novembre, la Bourse de Caracas a plongé de 6,5 % à l'annonce des résultats de la coalition de partis qu'il dirige, le Pôlepatriotique, qui a obtenu près d'un tiers des sièges au congrès et huit postes de gouverneur.
Une broutille, comparée aux 45 % dechute qui, l'été dernier, ont suivi l'effondrement des cours du pétrole, la richesse principale du pays, puisque l'or noir fournit plusde 50 % des ressources du budget de l'Etat.
Pendant que le peuple exulte, les adversaires d'Hugo Chavez redoutent les mesures que pourrait prendre ce baroudeur para,héros d'une gauche insurrectionnelle, fraîchement converti aux vertus de la démocratie.
Il a entretenu le flou sur ses intentions,trop occupé à unir les voix de ceux qui attendent tout de lui.
Charismatique, Hugo Chavez porte avec ostentation, dans lesmeetings populaires, son béret rouge, emblème de ses supporters dans les rues de Caracas et du pays.
A l'occasion de sesprestations télévisées, celui que ses supporters appellent "le commandant" se contente, à la manière d'un Castro recevant le pape,d'un simple costume civil.
De la même manière, il utilise deux discours.
Le premier, "pour les masses", consiste en une dénonciation récurrente, aussi facilequ'efficace, de ses adversaires "unis dans une corruptocratie".
Ceux qui s'adressent aux élites et à la communauté internationale,sont plus subtils.
Il veut avant tout rassurer les Etats-Unis, dont le Venezuela est le premier fournisseur pétrolier, et les autres paysdont la présence est indispensable pour couvrir les besoins en capitaux qu'exige la situation économique.
Aussi, tout en raillant les "corrompus", lors des derniers jours de la campagne, alors que sa victoire paraissait de plus en pluscertaine, il s'est voulu apaisant.
Il a assuré, par exemple, qu'il "garantira la sécurité politique et juridique" dont les investisseursétrangers ont besoin.
Décrit comme "autoritaire, violent et inflexible" par ses détracteurs, il montre, selon un diplomate en poste à Caracas, "unegrande capacité d'écoute et d'attention".
Pour ses proches, il est un homme "ouvert conciliant, intelligent, sensible et drôle".
Ledirecteur de The Americas Group, Howard Glicken, un conseiller du vice-président américain Al Gore, le décrit dans une notedu 16 septembre adressée à l'ambassadeur des Etats-Unis à Caracas, John Maisto, comme étant "attentif aux critiques et tout àfait disposé à modifier ses positions de telle sorte qu'elles n'altèrent pas les relations avec les Etats- Unis ".
Le lobbyer américain vante la curiosité intellectuelle et la réceptivité de cet homme qu'il décrit par ailleurs comme "peusophistiqué ou extrêmement éduqué".
Il le juge "malléable et réceptif", au point de recommander aux autorités américainesd'engager un dialogue avec lui, alors qu'il est interdit de visa d'entrée sur le territoire américain, en raison de son passé deputschiste et des similitudes qu'il présente avec un autre dirigeant des Caraïbes, toujours au pouvoir.
Hugo Chavez sait que son charisme, né dans l'opposition, se heurtera rapidement à la réalité des contraintes de l'exercice dupouvoir.
La dégradation de la situation économique est telle que sa marge de manoeuvre sera réduite.
Avec une démagogiesincère, il annonce qu'il prendra des mesures urgentes.
Il se dit certain que le mouvement qui est en route va au-delà de lui-même."Nous sommes en train de construire, dit-il , un mouvement social national qui n'est pas celui de Hugo Chavez, mais qui regroupeun ensemble de forces du pays."
Il cite l'histoire pour expliquer que les leaders qui tombent sont individuels.
Lui se dit certain qu'il ne tombera pas, parce qu'il estle dirigeant d'un mouvement puissant.
"Je crois aux miracles, par exemple, à celui de la résurrection d'un peuple", lance-t-il à lafoule avant d'évoquer "le rêve collectif qui n'existait plus dans ce pays depuis quarante ans"..
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