Hudson, Compagnie de la baie d'
Publié le 09/02/2013
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Hudson, Compagnie de la baie d', société anglaise de négoce de fourrure fondée en 1670, lorsque Charles II, roi d'Angleterre, accorda une charte au prince Rupert, son cousin de Bohème, et à dix-sept autres nobles et gentilshommes, leur donnant ainsi un monopole commercial sur la région arrosée par les fleuves qui se jettent dans la baie d'Hudson.
La compagnie s'appelait à l'origine la Compagnie des aventuriers de l'Angleterre trafiquant dans la baie d'Hudson. Dans ce vaste territoire, qui fut vite connu sous le nom de terre de Rupert, la compagnie avait le pouvoir d'établir des lois, d'imposer des pénalités pour toute infraction aux règlements établis, d'ériger des forts, de constituer une marine de guerre et de déclarer la guerre aux populations indigènes ou de maintenir la paix. La compagnie disposait d'un capital initial de 110 000 livres, ce qui, pour l'époque, représentait une somme colossale.
Pendant presque un siècle, ce monopole ne fut jamais remis en question. En 1749, la compagnie ne disposait que de quatre ou cinq forts côtiers et ne comptait pas plus de 120 employés. Le commerce annuel, bien qu'éminemment rentable, consistait uniquement à échanger trois ou quatre cargaisons de marchandises britanniques contre un poids à peu près égal de fourrures et de peaux. Cette même année, une demande fut déposée, mais en vain, auprès du Parlement britannique pour révoquer la charte sous prétexte que les pouvoirs qu'elle octroyait n'avaient pas été utilisés.
Après cette période, le développement de la compagnie s'accéléra. Les conflits avec les Français à propos du commerce des fourrures, qui étaient nés dès l'implantation de la Compagnie de la baie d'Hudson et qui avaient dégénéré en guerre ouverte en faveur de la compagnie en 1713, cessèrent avec la conquête britannique du Canada en 1763. L'acquisition du Canada permettant d'accéder aux territoires de la compagnie aussi bien par le sud que par la mer, les échanges se développèrent considérablement. Au cours des conflits avec les Français de 1778 à 1783, la Compagnie fut suffisamment puissante pour supporter une perte de 500 000 livres. Cependant, un si lucratif monopole ne put se maintenir bien longtemps. Des trappeurs indépendants et même des compagnies concurrentes s'infiltrèrent bientôt sur le marché, en partant de la région des Grands Lacs jusqu'à la rivière Saskatchewan en direction des montagnes Rocheuses. En 1783, fut ainsi fondée à Montréal la Compagnie du Nord-Ouest, qui entra en compétition féroce avec la Compagnie de la baie d'Hudson. Les années suivantes, l'approvisionnement en fourrures fut menacé car le massacre des bêtes avait également lieu pendant la période de reproduction. En fin de compte, en 1821, les deux compagnies fusionnèrent. Elles disposaient alors d'un territoire total qui s'étendait, par une licence, de l'océan Arctique au nord à l'océan Pacifique à l'ouest. En 1838, la Compagnie de la baie d'Hudson acquit de nouveau les droits exclusifs de ce commerce dans la zone pour une période de vingt et un ans. À l'expiration de cette nouvelle licence en 1859, cependant, le monopole commercial fut aboli et le marché de la région s'ouvrit à tout entrepreneur. Les dommages que la compagnie revendiqua pour droits acquis et droits de propriété restèrent toutefois impayés jusqu'en 1870, date à laquelle la terre de Rupert fut achetée par le dominion du Canada en échange d'une indemnité de 300 000 livres et d'une cession de 2 835 000 ha de terres. La compagnie conservait ses forts et ses comptoirs mais abandonnait tous ses privilèges de monopole.
Au début du XXe siècle, quelques parts du territoire de la compagnie furent vendus. Ce territoire représente actuellement environ 810 000 ha. Les revenus provenant de ces ventes vinrent s'ajouter au capital de la compagnie et lui permirent de faire de nouveaux investissements dans d'autres domaines. Au cours de la Première Guerre mondiale, la Compagnie de la baie d'Hudson dirigea une flotte de paquebots comptant plus de 300 bâtiments, et transporta nourriture et munitions pour le compte des gouvernements français et belges. Devenue canadienne en 1970, la compagnie diversifia ses activités dans l'exploitation des ressources naturelles, l'immobilier et la distribution. Ainsi elle créa une chaîne de grands magasins dans l'ouest du Canada. Les plus importantes succursales se trouvent à Winnipeg, Saskatoon, Calgary, Edmonton, Vancouver et Victoria. La Beaver House, l'entrepôt de la Compagnie de la baie d'Hudson à Londres, devint un centre du commerce international de la fourrure. Récemment, la compagnie a étendu ses activités commerciales de fourrure à l'extérieur du Canada, plus particulièrement en Russie, et a laissé un peu de côté la vente au détail. Sous la pression des militants des sociétés protectrices des animaux et à cause de facteurs économiques, la compagnie a fermé la dernière de ses boutiques de vente au détail en 1991.
Liens utiles
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