Histoire de la guerre du Péloponnèse [Thucydide]

Histoire de la guerre du Péloponnèse [Thucydide], œuvre de l’historien grec Thucydide écrite à partir de 431 av. J.-C.

L’Histoire de la guerre du Péloponnèse fait le récit de la guerre qui oppose les cités hégémoniques d’Athènes et de Sparte. Mais, alors que la guerre du Péloponnèse se déroule de 431 av. J.-C. à 404 av. J.-C., l’ouvrage se termine brutalement — en plein milieu d’une phrase — en 411 ; sans doute Thucydide avait-il l’intention de terminer son récit après la fin du conflit. La mort l’a probablement surpris avant qu’il ait eu le temps de mettre la dernière main à son projet.

Divisé en huit livres, l’ouvrage de Thucydide présente un grand intérêt historiographique et historique. Le premier volume retrace les origines du conflit et donne un résumé de l’histoire grecque ; les trois livres suivants décrivent la période qui se situe entre le début de la guerre du Péloponnèse et l’année 423 ; le cinquième volume relate les faits survenus au cours de la trêve qui suit la paix de Niaz (traité signé en 421) ; le sixième et le septième racontent l’expédition et la déroute de l’armée athénienne en Sicile et le dernier, inachevé, rapporte les événements survenus entre l’été 413 et 411. Par-delà l’intérêt que présente le récit lui-même du conflit, l’ouvrage retient particulièrement l’attention par la quarantaine de harangues de contemporains qu’il comporte — comme le célèbre discours de Périclès sur la démocratie —, harangues dont la validité historique est légitimement contestée.

Habile mélange de connaissances directes — l’auteur prend de nombreuses notes durant le conflit auquel il prend part —, de recherches et d’analyses fondées sur une comparaison minutieuse de documents, l’Histoire de la guerre du Péloponnèse est une œuvre historique de premier plan. Selon ses propres termes, Thucydide recherche avant tout la vérité et l’exactitude des faits, si l’on veut que l’histoire revête quelque utilité ; il n’accepte la tradition orale que si elle a fait l’objet de vérifications minutieuses. Il souligne également l’importance de l’observation directe des faits, ainsi que ce qu’il appelle leur « vraisemblance «. Mêlant brillance et austérité, son style, dans lequel la concision est de rigueur, sert de modèle à ses successeurs, comme Salluste et Tacite.

Plusieurs historiens ont tenté de reprendre le récit des événements là où celui de Thucydide s’interrompt, notamment Xénophon et Théopompe de Chios (leurs ouvrages portent tous deux le nom d’Helléniques).

L’Histoire de la guerre du Péloponnèse a été traduite en latin par l’humaniste italien Lorenzo Valla en 1452 et imprimée, dans cette même langue, en 1513.