hispano-américaine, guerre
Publié le 13/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
hispano-américaine, guerre, conflit opposant l’Espagne aux États-Unis en 1898, à propos de Cuba placée sous tutelle espagnole.
Depuis 1895, l’île de Cuba est agitée de soubresauts, les rébellions des patriotes cubains contre la domination espagnole ne cessant de se multiplier. Celles-ci trouvent leur origine dans l’incapacité de l’Espagne à mettre en œuvre les réformes promises aux Cubains en 1878, après l’échec de la première guerre d’indépendance, qui a duré dix ans, déclenchée par l’effondrement du marché du sucre. Cependant, l’entrée en guerre des États-Unis ne s’explique pas seulement par la volonté désintéressée de débarrasser l’île du joug espagnol : « cette guerre de libération « dissimule également des ambitions colonialistes américaines.
2 | LE CONTEXTE DE L’INTERVENTION AMÉRICAINE |
Une forte réaction à l’affrontement qui oppose l’Espagne aux insurgés cubains se développe aux États-Unis, motivée autant par des considérations économiques qu’humanitaires. La brutalité avec laquelle les Espagnols traitent les Cubains est rendue publique par le biais d’articles qui paraissent dans le New York World et le New York Journal, dirigés respectivement par Joseph Pulitzer et William Randolph Hearst. L’ampleur des dommages susceptibles d’être portés aux intérêts américains suscite également des inquiétudes. L’opinion publique américaine favorable à une intervention aux côtés des insurgés cubains trouve un écho au Congrès, mais les présidents Grover Cleveland et William McKinley s’opposent fermement à toute action. En 1897, une tentative de règlement du cas cubain est menée par le Premier ministre espagnol Práxedes Mateo Sagasta. Cet accord prévoit une autonomie partielle pour Cuba, et l’engagement de mettre fin aux cruautés dont les habitants de l’île sont victimes. Les insurgés continuent cependant à réclamer l’indépendance totale.
La crise ne semble pas trouver d’issue. Seul un « incident « va précipiter l’entrée des États-Unis dans un conflit qui devient alors inévitable. En décembre 1897, le navire de guerre américain Maine est envoyé dans le port de La Havane pour protéger les sujets et intérêts américains. La nuit du 15 février 1898, le cuirassé explose dans des conditions mystérieuses faisant deux cent soixante victimes. À la suite de cet événement, perçu comme une provocation, le sénateur Redfield Proctor, du Vermont, prononce un discours, en mars 1898, dans lequel il décrit les conditions de vie inhumaines qu’il a pu observer à Cuba. Le 20 avril, le président McKinley approuve une résolution du Congrès appelant à un retrait immédiat des Espagnols de Cuba et, le 24 avril, la guerre est déclarée contre le gouvernement espagnol. Les résolutions du Congrès font état de nobles ambitions : il s’agit de libérer Cuba et non de prendre possession d’une colonie.
3 | ACTIONS MILITAIRES |
Le rapport de force entre les belligérants est inégal, et joue au détriment des Espagnols. Le 1er mai 1898, la flotte espagnole, ancrée dans la baie de Manille aux Philippines, est détruite par les forces navales américaines. Le 1er juillet, les troupes américaines percent les défenses de la ville de Santiago, à Cuba, et le 3 juillet, une escadre est détruite alors qu’elle tente de forcer le blocus américain du port de Santiago. D’autres forces américaines occupent Porto Rico et, le 18 juillet, le gouvernement espagnol est contraint de proposer un accord de paix.
4 | LES CONSÉQUENCES DE LA GUERRE |
Selon les termes du traité de paix signé à Paris le 10 décembre 1898, l’Espagne abandonne ses prétentions sur Cuba et cède sa souveraineté sur Porto Rico et l’île de Guam (aujourd’hui les îles Mariannes) aux États-Unis, tandis que les Philippines font l’objet d’un marchandage pour une somme de 20 millions de dollars. Les États-Unis occupent militairement Cuba : la république n’y sera proclamée qu’en 1902.
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