Hezbollah
Publié le 04/04/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Hezbollah (en arabe, « parti de Dieu «), parti politique chiite libanais et groupe militaire prônant l’établissement d’une république islamique au Liban. Le Hezbollah est désigné comme un mouvement terroriste par de nombreux pays occidentaux.
2 | FONDATION ET OBJECTIF |
En juin 1982, au cours de la guerre civile libanaise, Israël envahit le Liban et s’allie à l’une des factions chrétiennes dans le conflit qui l’oppose à plusieurs autres factions, en majorité musulmanes. D’autres puissances, dont la Syrie et quelques nations occidentales, vont également intervenir, directement ou indirectement, dans le conflit. Un groupe de religieux musulmans chiites, dirigé par Muhammad Hussein Fadlallah, fonde alors, principalement en réponse à l’invasion israélienne, le Hezbollah, issu d’une scission de la principale faction chiite, Amal (Afwak al-Muqaqimah al-Lubnaniyya, ou milices de résistance libanaises).
L’objectif du parti est de promouvoir la religion musulmane chiite et de combattre l’influence occidentale au Liban. Les principes politiques et théologiques de ces militants s’inspirent de la révolution islamique iranienne, qu’ils espèrent voir triompher au Liban. Le Hezbollah représente une alternative plus radicale que le mouvement Amal, qui souhaite également obtenir un pouvoir plus grand pour les musulmans chiites libanais.
3 | GUÉRILLA ET ATTENTATS |
Au début de l’année 1983, les combattants du Hezbollah lancent une guérilla qui oblige Israël à se retirer presque entièrement du Sud-Liban. En avril, un premier commando suicide détruit l’ambassade américaine à Beyrouth, puis, en octobre, un autre lance une attaque contre la caserne du corps des Marines américains située dans la ville. Cet attentat, qui fait plus de 300 morts, précipite le retrait américain du Liban. Dans les deux cas, la presse dénonce la participation du Hezbollah aux attentats. Au cours des années suivantes, le groupe est apparemment impliqué dans l’enlèvement de plusieurs Occidentaux résidant au Liban, ce qui entraîne le départ des derniers membres de la communauté occidentale du pays. Le groupe aurait reçu l’aide des gouvernements iranien et syrien pour plusieurs de ces opérations.
4 | UNE NOUVELLE ORIENTATION |
4.1 | Participation électorale |
À la fin des années 1980, deux événements modifient l’orientation du Hezbollah. Le premier est le cessez-le-feu qui intervient dans la guerre Iran-Irak, restée longtemps dans l’impasse. La fin du conflit, qui n’a finalement rien rapporté aux deux adversaires, contraint l’Iran à abandonner son projet d’une révolution islamique en Irak et dans d’autres pays du Moyen-Orient. En outre, la fin de la guerre civile libanaise en 1990 marque le retour progressif du pays vers un pouvoir parlementaire. À la suite de ces deux événements, la plupart des dirigeants du Hezbollah se déclarent en faveur d’un combat politique plutôt que de seules actions militaires. Le mouvement présente des candidats aux élections de 1992 et 1996, auxquelles il obtient 12 puis 10 sièges. Il poursuit néanmoins ses opérations de guérilla contre Israël, qui ne manque pas de contre-attaquer depuis la « zone de sécurité « qu’il maintient dans le Sud-Liban. Cette poursuite de la résistance vaut au Hezbollah une popularité croissante au sein des chiites, particulièrement chez ceux qui ont dû fuir leur foyer pour échapper aux combats et se sont installés dans les taudis de Beyrouth. En avril 1996, les États-Unis parrainent un accord entre Israël et le Hezbollah pour éviter que des actions ne viennent mettre en péril le processus de paix engagé entre les Israéliens et les Palestiniens.
Le Premier ministre israélien, Ehoud Barak, ayant annoncé qu’il retirerait l’armée israélienne du Liban où elle subit des pertes importantes, le Hezbollah redouble ses attaques. L’armée israélienne procède alors à un retrait précipité en mai 2000, ce qui donne au Hezbollah une image de vainqueur parmi la population libanaise. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans un discours prononcé le 26 mai, appelle les différentes communautés musulmanes et chrétiennes du Liban à s’unir pour reconstruire le Liban de demain. L’organisation islamiste assure qu’elle n’a pas l’intention de se substituer à l’État. En revanche, elle exige l’évacuation par Israël des hameaux de Chebaa, un territoire occupé par Israël depuis 1967 mais qui, selon l’ONU, est en territoire syrien, ainsi que la libération des détenus libanais en Israël. Aux élections de 2000, le Hezbollah obtient 8 sièges de députés. Les incidents entre l’armée israélienne et le Hezbollah continuent de se multiplier, ce qui plonge le pays dans une situation difficile. En réponse à une attaque du Hezbollah contre les hameaux de Chebaa, Tsahal bombarde ainsi, pour la première fois depuis 1982, les positions syriennes au Liban, détruisant une station-radar le 14 avril 2001.
Financé principalement par l’Iran, le Hezbollah agit également au niveau social, en gérant des hôpitaux, des écoles, des orphelinats. Il possède en outre une station de télévision et de radio ainsi qu’un journal.
4.2 | Participation gouvernementale |
L’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005, précipite le pays dans une grave crise politique. Alors que la Syrie est suspectée d’être à l’origine de cet attentat, la population se mobilise pour manifester son opposition au gouvernement ; une page de l’histoire du Liban se tourne avec le retrait de l’armée syrienne fin avril 2005, après vingt-neuf années de présence. Des élections législatives sont organisées aux mois de mai et juin 2005. Si l’opposition anti-syrienne remporte la majorité absolue au Parlement, la coalition pro-syrienne Hezbollah-Amal gagne les 23 sièges à pourvoir au Liban-Sud. Le nouveau Premier ministre, Fouad Siniora, forme un gouvernement de 24 membres, auquel prend part pour la première fois le Hezbollah. Ayant toujours refusé toute participation gouvernementale, le Hezbollah choisit cette fois de renforcer sa présence sur le terrain politique, dans un contexte politique profondément modifié par le retrait syrien, afin de lutter contre son image de mouvement terroriste. Il obtient le ministère de l’Énergie, tandis que le ministère du Travail et le ministère des Affaires étrangères sont attribués à des personnalités apparentées au Hezbollah.
Il n’en abandonne pas pour autant le combat : une opération commando lancée le 12 juillet 2006 sur la frontière israélo-libanaise, qui se solde par la mort de huit soldats israéliens et l’enlèvement de deux autres, provoque une riposte israélienne sans précédent depuis 1982. Face à l’intensité de l’offensive de l’armée israélienne, les combattants du Hezbollah font preuve d’une grande pugnacité en parvenant à riposter aux bombardements israéliens et à atteindre plusieurs localités du nord d’Israël. À l’issue d’un mois d’affrontements, auxquels met fin un cessez-le-feu fixé le 14 août par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, le Hezbollah n’est que relativement affaibli. Atteint dans ses bastions, avec des pertes humaines estimées entre 220 et 370 morts selon l’armée israélienne — alors qu’il en signale seulement une soixantaine —, et repoussé vers le nord — l’armée libanaise se déployant le long de la frontière —, il conserve des capacités militaires et logistiques considérables. S’attribuant une « victoire divine «, il n’entend pas désarmer ses combattants et peut s’appuyer sur sa force de mobilisation.
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- Le Hezbollah est une organisation politico-terroriste libanaise.
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- Le Hezbollah est de tendance pro-iranienne