Henri IV (de France)
Publié le 09/02/2013
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1 PRÉSENTATION Henri IV (de France), (1553-1610), roi de France (1589-1610) et de Navarre (1572-1610).
Chef des huguenots pendant les guerres de religion, Henri IV a affermi la monarchie catholique une fois réalisée la pacification du royaume — en particulier avec l'édit de Nantes ; premier souverain de la dynastie des Bourbons, il est resté dans l’imagerie collective comme le plus populaire des rois de France.
2 UN PRINCE DE SANG Né à Pau, le 14 décembre 1553, Henri est le fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, reine de Navarre. Après avoir passé sa jeunesse dans le Béarn, il est élevé, dès l'âge de huit ans, à la cour de France, avec ses cousins Valois, et reçoit l'éducation d'un parfait gentilhomme. Sa mère lui dispense une éducation calviniste.
2.1 Le chef du parti protestant Dès 1569, Henri devient le chef du parti huguenot à La Rochelle, sous la tutelle de Gaspard de Coligny, lors de la troisième guerre de religion (1568-1570). Son mariage, le 18 août 1572 à Paris, avec Marguerite de Valois, sœur de Charles IX et d'Henri III, est décidé, après le traité de Saint-Germain, en signe d'apaisement entre les deux communautés religieuses. Une semaine plus tard a lieu le massacre de la Saint-Barthélemy : Henri de Navarre sauve sa vie en abjurant sa foi et en se laissant convertir de force au catholicisme. Retenu comme otage au Louvre, à la cour, pendant trois ans, il parvient à s'enfuir (février 1576), retrouve ses États du Sud-Ouest, abjure la religion qu'on lui a imposée et prend la tête des armées protestantes, avec lesquelles il guerroie.
2.2 L’héritier de la couronne de France En 1584, la mort du duc d'Anjou (dernier frère du roi) fait d’Henri de Navarre l'héritier direct de la couronne de France. La menace de voir monter sur le trône un roi hérétique ranime la Sainte Ligue, menée par les Guise, qui s'allient au roi d'Espagne. Le roi Henri III doit laisser Paris aux ligueurs en 1588, et finit par faire assassiner les Guise, dont il craint les ambitions. Il se réconcilie ensuite avec Henri de Navarre, qu'il reconnaît comme son successeur légitime peu avant d'être assassiné par un catholique, le 1er août 1589. Mais les catholiques ne reconnaissent pas Henri, devenu Henri IV, comme leur souverain et reprennent les armes pour imposer leur candidat, le cardinal de Bourbon, son oncle. Ils trouvent un appui chez Philippe II d'Espagne, dont les visées personnelles sont d'obtenir la couronne de France pour sa fille Isabelle, petite-fille d'Henri II.
3 LE ROI HENRI IV DE FRANCE 3.1 La pacification du royaume Henri IV s'impose par des victoires sur la Ligue à Arques (21 septembre 1589) ainsi qu'à Ivry (14 mars 1590) ; il assiège Paris, qui est finalement secouru par une armée de Philippe II établie aux Pays-Bas espagnols. Henri exploite habilement les dissensions existant entre les membres de la Ligue — révélées lors de leurs états généraux tenus en 1593 —, le patriotisme français, avivé par les menées espagnoles et le désir d'un retour à la légitimité monarchique. Il désarme ses adversaires en abjurant sa foi calviniste à la basilique de Saint-Denis, le 25 juillet 1593 (la légende en a retenu le fameux : « Paris vaut bien une messe ! «). Henri IV est enfin sacré à Chartres (24 février 1594) et fait son entrée royale dans Paris le 22 mars 1594. Il reçoit la même année l'absolution pontificale.
Toutefois les catholiques intransigeants de la Ligue, dirigés par Mayenne, frère des Guise, et les Espagnols poursuivent la guerre. Mayenne, battu en juin 1594, finit par se soumettre ainsi que le duc de Mercœur, qui tenait la Bretagne (mars 1598). La paix avec l'Espagne est obtenue par le traité de Vervins (2 mai 1598) qui confirme celui de Cateau-Cambrésis, signé un mois plus tôt.
L'édit de Nantes (13 avril 1598) réalise la pacification religieuse du royaume, accordant de vastes privilèges aux protestants, et met un terme aux guerres de religion.
3.2 La restauration de l’autorité royale Henri IV peut alors travailler à restaurer l'État et le pouvoir monarchique, et surtout à reconstruire la France, déchirée par plus de trente ans de guerre civile. D'un caractère bonhomme et simple, il sait se rallier les Français grâce à son autorité, qu'il affirme avec fermeté également contre les nobles. Il est aidé dans son entreprise par des conseillers choisis pour leur valeur, ex-ligueurs ou huguenots. Le principal d'entre eux, le duc de Sully, reste toujours protestant. Le plus important de ses ministres après Sully est Villeroy, ancien ligueur, homme de robe, véritable ministre des Affaires étrangères. Ce personnel politique stable est à l'origine des grandes familles ministérielles de l'Ancien Régime.
3.3 La prospérité du royaume La restauration de l'autorité royale et la paix ramènent assez rapidement une certaine prospérité dans le royaume. Henri IV, secondé par Sully, réorganise les finances et favorise le développement économique de la France. L'agriculture, plus particulièrement, mais aussi l'industrie et le commerce sont encouragés. Le système selon lequel les fonctionnaires des Finances et du judiciaire achètent leurs offices (héréditaires) à la couronne est officialisé en 1604 par l'édit de la Paulette. La politique de travaux publics est particulièrement importante et durable : Sully fait refaire routes et chemins, aménage les voies navigables, fait construire des ponts.
Jusqu'en 1609, ces mesures sont accompagnées par une politique extérieure favorable à la paix — cherchant toutefois à isoler l'Espagne. Cependant, en 1610, Henri IV, qui dispose d'une armée entièrement réorganisée par Sully, décide de lancer la guerre contre les Habsbourg dont les armées occupent Clèves et Juliers depuis le début de l'année. Le roi s'apprête à rejoindre son armée lorsqu'il est assassiné par Ravaillac, un catholique fanatisé, le 14 mai 1610, rue de la Ferronnerie à Paris.
Dans le domaine des arts et des lettres, Henri IV a surtout favorisé l'histoire et reconstitué une bibliothèque royale, mais il est avant tout un grand promoteur de l'urbanisme et un grand bâtisseur : on lui doit, à Paris, le Pont-Neuf, la place Dauphine, la place Royale, l'hôpital Saint-Louis. Il a fait transformer les palais royaux et a fait construire des châteaux à ses maîtresses.
3.4 Héritage du vert galant Les passions du « vert galant « dans ce domaine sont bien connues : une fois son premier mariage annulé en 1599, il a épousé l'Italienne Marie de Médicis, dont il a eu six enfants : le dauphin Louis (futur Louis XIII), Élisabeth (future reine d'Espagne), Christine, Nicolas, Gaston (futur duc d'Orléans) et Henriette-Marie (bientôt sur le trône d'Angleterre). Ses maîtresses les plus célèbres sont Gabrielle d'Estrées (avec laquelle il a eu trois enfants) et Henriette d'Entragues.
Le courage, la vaillance, l'autorité dont a fait preuve Henri IV, tout comme sa promptitude à faire du principe religieux un avantage politique, lui ont permis de bénéficier d'une place particulière dans l'histoire de la France. Non seulement il a restauré l'ordre et la prospérité dans son royaume en ruines, mais il a également veillé à ce que la monarchie demeure catholique et absolutiste.
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