Henri III (de France)

Henri III (de France) (1551-1589), roi de France (1574-1589).

Dernier des Valois, Henri III a été l’un des chefs de la lutte contre les huguenots durant les quatre dernières guerres de Religion.

Né à Fontainebleau et troisième fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, Henri duc d’Anjou est élevé à Blois et à Amboise et reçoit une éducation soignée de son précepteur Jacques Amyot. Parallèlement, devenu lieutenant général à la mort d’Anne de Montmorency (1567), il acquiert une excellente réputation de prince guerrier grâce à ses faits d’armes aux batailles de Jarnac et de Moncontour (1569). En 1573, les intrigues de sa mère lui permettent d’être élu roi de Pologne. En mai de l’année suivante, alors que le royaume est en proie à une cinquième guerre de Religion, il revient en France pour succéder à son frère Charles IX.

Incapable de s’imposer alors qu’une guerre civile déchire la France, il écoute un temps les conseils du parti des « politiques « — catholiques modérés favorables à une réconciliation avec les protestants —, et signe l’édit de Beaulieu ou paix de Monsieur (mai 1576) qui satisfait les revendications huguenotes. Hostiles à cet édit, les ultra-catholiques, dirigés par le duc Henri de Guise, forment alors une Sainte Ligue à Péronne (juin 1576). Henri III, dont le pouvoir est menacé, désavoue l’édit de Beaulieu, se déclare chef de la Ligue et reprend la guerre contre les protestants, guerre qui se conclut par la paix de Bergerac (septembre 1577).

Si après l’édit de Nérac en 1579 — qui clôt la septième guerre —, le roi ordonne la dissolution de la Ligue, l’apaisement n’est que provisoire. La lutte religieuse se fait plus violente à partir de 1584, lorsque la mort du jeune duc d’Alençon, frère du roi, fait du protestant Henri de Navarre (futur Henri IV) l’héritier présomptif de la Couronne. Henri III n’a en effet pas eu d’enfants de Louise de Lorraine, à laquelle il préfère ses « mignons « — l’homosexualité du roi a d’ailleurs nourri la contestation de son pouvoir.

Dès 1585, Henri, sous la pression de la Ligue, exclut Henri de Navarre de la succession et abolit tous les privilèges accordés aux huguenots. En 1586 et 1587, la huitième guerre dite des « trois Henri « oppose Henri III à Henri de Guise, d’une part, et Henri de Navarre, d’autre part. Battu à Coutras en 1587 (défaite du duc de Joyeuse), Henri III est ensuite contraint de fuir Paris au cours de la journée des Barricades qui rend le duc de Guise maître de la ville (12 mai 1588). En septembre, afin de se débarrasser de l’emprise du duc de Guise, le roi le fait assassiner lors des états généraux de Blois ; mais ce meurtre ne fait qu’exacerber les passions : la Ligue nomme le duc de Mayenne lieutenant général du royaume et prononce la déchéance du monarque.

Henri III est contraint de s’allier à Henri de Navarre. Ensemble, les deux cousins tentent de reprendre Paris, mais au cours du siège de la capitale, Henri III est assassiné, le 1^er août 1589 à Saint-Cloud, par un moine dominicain, Jacques Clément. Avant de mourir, le lendemain, le dernier des Valois reconnaît Henri de Navarre comme son successeur.