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Helsinki, accords d'

Publié le 04/04/2013

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Helsinki, accords d', nom donné à une série d'accords internationaux conclus lors de la première Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), qui s'ouvrit le 3 juillet 1973 à Helsinki. Celle-ci comprenait trente-cinq participants : les États-Unis, l'URSS, le Canada et tous les États européens sauf l'Albanie. Trois grands domaines de discussion figuraient à l'ordre du jour : les questions relatives à la sécurité en Europe (à la demande des Soviétiques), la coopération dans les domaines de l'économie, de la science, de la technique et de l'environnement, et la coopération dans les domaines humanitaires et autres (incluse dans les discussions à la demande des Occidentaux en contrepartie du volet sur la sécurité).

La première session de la conférence s'acheva le 1er août 1975, en pleine période de détente, par la signature des accords d'Helsinki, qui n'étaient pas un traité au sens juridique du terme, mais plutôt des engagements politiques, fixant entre les États un catalogue de principes et de règles de conduite. L'« Acte final «, ou déclaration d'Helsinki, avait pour objectif d'apaiser les tensions nées de la guerre froide ; il prévoyait la reconnaissance par les États occidentaux des frontières des pays de l'Est telles qu'elles avaient été établies à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais l'inviolabilité des frontières par la force ne signifiait pas leur intangibilité, comme l'exigea la République fédérale d'Allemagne qui ne voulait pas voir écartée l'hypothèse d'une réunification pacifique. Le deuxième volet du traité prévoyait le renforcement de la coopération économique et culturelle, ainsi que le développement des échanges éducatifs, qui s'intensifièrent effectivement après 1975, y compris pendant la « guerre fraîche «, des années 1980-1984. Le troisième volet du traité (le plus important), accepté par tous les signataires, concernait le respect des droits de l'homme, notamment la liberté de pensée et de religion, et les contacts entre les personnes.

L'Acte final permit par la suite de faire davantage pression pour le respect des droits de l'homme dans les pays du pacte de Varsovie. Il fournit un levier politico-légal pour combattre la politique répressive des régimes communistes de l'Est, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur : les mouvements de dissidence (par exemple les signataires de la Charte 77) prirent au mot les dirigeants communistes, leur demandant de respecter les accords, et en profitèrent pour se relier à des organismes internationaux comme Amnesty International. L'URSS se retrouvait contrainte par le système dont elle avait été l'initiatrice : sous Brejnev, elle nia les manquements qui lui étaient reprochés et souligna les injustices des pays occidentaux, mais sous Gorbatchev, le souci de l'URSS de s'insérer dans la communauté internationale et d'être perçue comme un partenaire correct la contraignit à jouer le jeu de la CSCE, et donc à rendre compte de sa politique en matière de droits de l'homme. Loin d'avoir capitulé devant l'URSS en reconnaissant les frontières du bloc de l'Est, les pays occidentaux réussirent ainsi à mettre légalement les dignitaires soviétiques en accusation, contribuant ainsi à affaiblir psychologiquement et moralement un régime déjà usé de l'intérieur. Ces pressions peuvent être considérées comme en partie responsables des révolutions démocratiques qui secouèrent le bloc de l'Est à partir de 1989 et qui s'achevèrent par la chute du Parti communiste soviétique en août 1991 et l'éclatement de l'Union soviétique.

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