Harriet Smithson

1800-1854

Naquit en Irlande et se consacra très jeune à l'art dramatique qu'elle exerça d'abord dans le Royaume-Uni, mais c'est à Paris, à l'Odéon, en 1827, aux côtés de Kemble, qu'elle remporta ses premiers grands succès : “ Sa gloire, dit Berlioz, éclata subitement un soir comme un brillant météore... L'amour m'apparut alors dans le buisson ardent d'un Sinaï, au milieu des tonnerres et des éclairs... Il me terrassa, je tombai prosterné... mon cœur et tout mon être furent envahis par une passion cruelle, acharnée. ” Cependant, ce n'est que quelques années plus tard que les sentiments du musicien furent couronnés par un mariage le 3 octobre 1833 ; cette union ne fut pas exempte d'orages tumultueux : “ Il y a eu des désespoirs de la part d'Henriette, écrivait déjà Berlioz à Ferrand en août 1833 ; je lui ai répondu en m'empoisonnant à ses yeux. Cris affreux d'Henriette, désespoir sublime, rires atroces de ma part ! émétique ! ipécacuana ! vomissements de deux heures ! J'ai été malade pendant deux jours et j'ai survécu. ” La rupture définitive eut lieu en 1840 : “ La jalousie folle, inextinguible ” de Mme Berlioz, jalousie à laquelle pendant longtemps son époux n'avait, selon lui, donné aucun sujet, se justifiait alors par son départ pour des concerts à l'étranger, en compagnie de la chanteuse Marie Recio qu'il devait épouser après la mort de sa femme en 1854. — “ Je viens de voir mourir ma femme Henriette qui, malgré tout, m'était toujours si chère ”, écrit-il le 11 mars à Liszt qui lui répondit : “ Elle t'inspira, tu l'as aimée, tu l'as chantée, sa tâche était accomplie ”