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Hannah Arendt : l'événement est surgissement

Publié le 08/08/2014

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Hannah Arendt :

l'événement est surgissement

Selon Hannah Arendt, le recours aux rapports de causalité, légitime dans les sciences de la nature, est mystificateur dès lors qu'il s'agit d'histoire. En effet, l'historien peut bien, une fois que l'événement s'est produit, lui chercher des causes, proches ou lointaines, pour l'expliquer. Mais ce n'est possible qu'après coup : l'histoire n'autorise aucune prédiction. C'est donc que l'événement historique ne se réduit jamais à l'ensemble de ses causes, et ne peut nullement en être déduit. Bien plus : ce n'est qu'à la lumière de l'événement lui-même que ces « causes « peuvent être perçues et regroupées. C'est donc « l'événement qui éclaire son propre passé «. Il y a événement historique chaque fois que surgit quelque chose d'irréductible et d'inédit suf¬fisamment décisif pour réorganiser l'ensemble de ce qui l'a précédé pour en faire ses « causes «. Le caractère déterminant de l'événement, c'est sa capacité à éclairer son propre passé et à le rendre intelligible. « Chaque fois que survient un événement assez important pour éclairer son propre passé, l'histoire apparaît. « L'histoire n'est donc pas ce dans quoi se produisent des évé¬nements, une trame ou un cadre inerte à l'intérieur duquel — desquels — des événements vien¬draient se succéder : l'événement est le surgissement même de l'histoire qui vient interrompre la monotonie de l'existence quotidienne. L'événement est donc toujours un commencement, qui réorganise tous les éléments antérieurs en une configuration originale en ouvrant une nou¬velle histoire : « L'histoire est un récit qui ne cesse de commencer mais ne finit jamais. « (H. Arendt) •

Contingence Est dit contingent ce qui pourrait indif­féremment être ou n'être pas, c'est-à-dire ce dont la non-existence n'implique aucune contradiction.

Événement Étymologiquement, l'événement désigne ce qui survient, ce qui surgit, l'émergence d'un phé­nomène imprévisible ou en tout cas dont l'appari­tion n'était pas visiblement inscrite dans le cours des choses qui précédaient.

 

Fait Désigne pour le sens commun ce à quoi la pensée est confrontée et qui lui résiste de manière irréductible (« c'est un fait« ; « les faits sont là «). Une réflexion épistémologique, y compris en histoire, laisse au contraire apparaître le fait comme une construction, comme ce qui doit être établi par une démarche rationnelle (positum en latin ; le fait est ce qui doit être posé, établi).

Nécessité Le nécessaire désigne ce qui ne pourrait sans contradiction ne pas être, ou être autrement. Présenter l'histoire comme nécessaire, c'est-à-dire comme un enchaînement de processus rationnels, c'est faire de l'événement en histoire une simple appa­rence. Inversement, faire de l'événement l'essence de l'histoire, c'est la rendre opaque à l'effort de com­préhension rationnelle. I

arendt

« Les sujets • Est-ce l'homme qui fait l'histoire, ou l'histoire qui fait l'homme ? 1.

Les hommes font seuls leur histoire ...

Il.

.

..

mais ils ne la font qu'à partir de conditions héritées du passé, de ce que l'histoire a fait d'eux.

(Marx) Ill.

Les hommes sont donc les acteurs, non les auteurs de l'histoire .

(Sartre) • En quoi consiste le travail de l'historien ? 1.

L'historien a-t-il pour tâche de présenter une époque de l'extérieur, avec la plus grande neutralité possible ...

Il.

..

.

ou de faire revivre cette époque en nous y plongeant et en essayant de nous en rendre autant que possible contemporains ...

Ill.

...

ou bien d'expliciter le lien qui rattache et sépare en même temps notre époque de telle autre époque passée ? • Qu'est-ce qui appartient à l'histoire? 1.

Ce qui appartient à l'histoire, est-ce ce qui est révolu, dépassé ..

.

Il .

...

ou au contraire ce qui fait date, ce qui entre dans l'histoire en y laissant une marque sinon définitive, du moins durable ? Ill.

Appartient à l'histoire ce qui continue d'agir alors même qu'il a déjà disparu.

VOCABULAIR E Contingence Est dit contingent ce qui pourrait indif­ féremment être ou n'être pas, c'est-à-dire ce dont la non-existence n'implique aucune contradiction .

Événement Ëtymologiquement, l'événement dés igne ce qui survient, ce qui surgit, l'émergence d'un phé­ nomène imprévisible ou en tout cas dont l'appari­ tion n'était pas visiblement inscr ite dans le cours des choses qui précédaient.

Fait Désigne pour le sens commun ce à quoi la pensée est confrontée et qui lui résiste de manière irréductible ( « c' est un fait »;« les faits sont là» ).

Une réflexion épistémologique, y compris en histoire, laisse au contraire apparaître le fait comme une construction, comme ce qui doit être établi par une démarche rationnelle (positum en latin ; le fait est ce qui doit être posé, établi).

Nécessité Le nécessaire désigne ce qui ne pourrait sans contrad iction ne pas être, ou être autrement.

Présenter l'histoire comme nécessaire, c'est-à -dire comme un enchaînement de processus rationnels, c'est faire de l'événement en histoire une simple appa­ rence.

Inversement , faire de l'événement l'essence de l'histo ire, c'est la rendre opaque à l'effort de com­ préhens ion rationnelle .

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