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Hailé Sélassié Ier

Publié le 23/02/2013

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Hailé Sélassié Ier (1892-1975), dernier empereur d'Éthiopie (1930-1936, 1941-1974). Fils du ras Makonnen, gouverneur de la province du Harar, il succéda à son père sous le nom de ras Tafari. En 1916, le successeur de l'empereur Ménélik II et cousin du ras Tafari, Lidj Yasou, fut écarté du pouvoir pour avoir manifesté ses sympathies à l'égard de l'Allemagne et de la Turquie, après une révolte fomentée par les Britanniques. L'impératrice Zaoditou, fille de Ménélik II, désigna le ras Tafari comme héritier du trône et régent. L'ancien élève des missionnaires français entreprit la modernisation du pays et se rapprocha des démocraties occidentales. En 1923, l'Éthiopie adhérait à la Société des Nations (SDN), l'esclavage était aboli en 1924 et, en 1928, le ras Tafari signait le pacte Briand-Kellog.

Cette même année, il prit le titre de négus (roi) déjà porté par les souverains du royaume d'Aksoum, soulignant ainsi qu'il se plaçait dans la lignée des précédents empereurs, considérés comme les descendants directs de la reine de Saba et du roi Salomon. Lorsque Zaoditou mourut, en avril 1930, le négus se fit proclamer empereur, sous le nom d'Hailé Sélassié, qui signifie « Puissance de la Trinité «.

En 1931, Hailé Sélassié accorda une constitution à ses sujets. Bien que limitée, elle établissait un parlement et un système judiciaire. Cependant, l'empereur continua à concentrer les pouvoirs. Sa politique s'opposant aux intérêts commerciaux et économiques des Italiens, avec lesquels un accord avait pourtant été signé en 1928, ceux-ci envahirent l'Éthiopie en 1935. Hailé Sélassié résista puis fit appel, en vain, à la Société des Nations. Le 1er mai 1936, il s'exila en Grande-Bretagne. Il ne revint à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, qu'en mai 1941 avec les troupes franco-britanniques. Jouissant d'un grand prestige à l'extérieur, Hailé Sélassié Ier fonda, en 1963, l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Mais dès 1960, il dut faire face à une contestation croissante à l'intérieur du pays. En 1955, il avait certes fait réviser la constitution, laquelle prévoyait même l'instauration du suffrage universel. La libéralisation du régime, cependant, demeurait limitée dans les faits. Outre le mécontentement grandissant au sein de l'armée et des manifestations étudiantes, la popularité de l'empereur fut entamée, dans les années 1970, par la corruption gouvernementale, la révolte du Front de libération de l'Érythrée et, en 1973, la famine qui décima le centre et le nord-ouest du pays. Incapable de réagir à ces événements, Hailé Sélassié fut renversé par un soulèvement mené par Hailé Mariam Mengistu, en septembre 1974. Il ne fut cependant jamais officiellement destitué tant le prestige attaché à son nom demeurait grand. Sa mort fut annoncée à Addis-Abeba le 27 août 1975. Il a probablement été assassiné.

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