GRIGNAN, Françoise-Marguerite de Sévigné, Mme de

Sa mère la marquise de Sévigné, jeune veuve, l’élève, l’éduque, lui apprend le latin et l’italien. Blonde, elle est, dit son cousin Bussy-Rabutin, “ la plus belle fille de France ” ; présentée à la Cour en 1652, elle paraît dans les ballets de Benserade, et certains essayent, dit-on, de la jeter dans les bras du roi. La Fontaine lui dédie sa fable du Lion amoureux. En 1669, elle épouse un gentilhomme perclus de dettes, le marquis de Grignan, qui l’emmène dans son gouvernement provençal. C’est alors que commence la longue correspondance entre la mère et la fille. Malheureusement, on ne possède plus ses lettres, détruites par sa propre fille, mais seulement celles de Mme de Sévigné. Enserrée dans un amour maternel excessif, jaloux, elle aime sincèrement sa mère, sans être l’ingrate qu’on a dit. Mais les deux femmes se supportent mal, quand elles sont rassemblées : la faute en revient sans aucun doute à la passion désordonnée de la mère.