Greenpeace, affaire
Publié le 05/04/2013
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Greenpeace, affaire, affaire politique survenue en 1985 et qui, en mettant en cause la France et ses services secrets, a entraîné une détérioration des relations franco-néo-zélandaises.
Alors que ses passagers s'apprêtent à faire route vers l'atoll de Mururoa, pour aller protester contre les essais nucléaires français dans le Pacifique, le Rainbow Warrior, un bateau de l'organisation écologique indépendante, Greenpeace, est détruit par une bombe, dans le port d'Auckland, le 10 juillet 1985. Cet attentat coûte la vie à un photographe portugais qui se trouvait sur le navire au moment de l'explosion.
L'affaire prend très vite une tournure politique, avec les révélations du journal Le Monde, qui met en cause des agents des services secrets français, le commandant Alain Mafart et le capitaine Dominique Prieur, dits « les faux époux Turenge «, qui sont arrêtés peu après par la police néo-zélandaise. Le scandale suscité par l'implication de la France dans cet attentat est très important et met en péril l'existence même du gouvernement de Laurent Fabius. En effet, non seulement l'amiral Lacoste, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est limogé, mais le ministre de la Défense, Charles Hernu, se voit contraint de démissionner, afin d'enrayer une crise politique majeure qui pourrait s’étendre jusqu'au chef de l'État. Dans le même temps, la justice néo-zélandaise condamne les faux époux Turenge à dix ans de réclusion, tandis que l'image de la France dans cette région du Pacifique, est durablement ternie. Cependant en juillet 1986, les deux agents secrets voient leur peine allégée, n'étant plus condamnés qu'à trois ans d'assignation à résidence sur l'atoll de Hao ; Dominique Prieur, enceinte, rentre même en France dès 1986. Quant au Rainbow Warrior, son épave est repêchée puis coulée dans la baie de Matauri, afin de devenir un habitat de vie sous-marine.
Après avoir été contrainte de présenter des excuses publiques, la France a dû verser, en dédommagements, 2,3 millions de francs à la famille du photographe portugais, 8,1 millions de dollars à Greenpeace et 9 millions de dollars à la Nouvelle-Zélande pour obtenir la libération des faux époux Turenge. Il faudra néanmoins attendre la visite à Wellington, en 1991, du Premier ministre français, Michel Rocard, pour que les relations entre les deux pays redeviennent normales.
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