funk
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La basse novatrice de Larry Graham, inventeur du slap, une technique inédite permettant de produire des lignes de
basses claquantes et percussives en tirant et frappant alternativement les cordes, y est omniprésente.
Comme
William « Bootsy » Collins, le jeune bassiste surdoué de James Brown, Larry Graham se lance après ces
enregistrements dans une carrière solo de bassiste qui, difficilement concevable dans un autre genre, témoigne de la
faveur de cet instrument — éminemment rythmique — dans le funk.
3.2 George Clinton
La seconde formation, à l’influence autrement considérable, est conduite par le chanteur -compositeur George Clinton
sous le nom générique de P -Funk, qui rassemble ses deux groupes, Parliament et Funkadelic.
À la tête d’une
impressionnante « tribu » de musiciens, souvent transfuges du groupe de James Brown (comme « Bootsy » Collins,
le tromboniste Fred Wesley ou le saxophoniste Maceo Parker), George Clinton y distille son exceptionnelle créativité.
Parliament se réserve les tonalités plus « soul » des cuivres, tandis que Funkadelic privilégie un « funk-rock »
psychédélique dont le guitariste Eddie Hazel (influencé par Jimi Hendrix) se fait le héraut à force de longs solos
planants qui n’ont rien à envier à ceux des hard rockers.
Outre des musiciens communs, Parliament et Funkadelic partagent un humour dévastateur et surréaliste, comme en
témoignent notamment les titres interminables des chansons « Aqua Boogie (A
Psychoalphadiscobetabioaquadoloop) » et « Promentalshitbackwashpsychosis Enema Squad (The Doo-Doo
Chasers) ».
La richesse sonore inépuisable des deux groupes continue en outre, aujourd’hui encore, d’alimenter les
emprunts sous forme de citations musicales (les samples) des rappeurs.
4 LES HÉRITIERS : INFLUENCES ET RENOUVEAU DU FUNK
4.1 Une reconnaissance immédiate et transversale
À la suite de James Brown, de nombreux groupes s’illustrent, le temps d’un unique succès ou tout au long d’une
discographie plus généreuse: Dyke & the Blazers (« Funky Broadway - Part I », 1967), The Isley Brothers (« It’s
Your Thing », 1969), Charles Wright & the Watts 103
rd Street Rhythm Band (« Express Yourself », 1970), Kool & the
Gang (« Jungle Boogie », 1973), Tower of Power (« So Very Hard To Go », 1973), Earth, Wind & Fire (« Shining
Star », 1975), Ohio Players (« Love Rollercoaster », 1976) ou encore The Commodores (« Brick House », 1977).
Ces
formations contribuent à étendre la popularité d’un genre alors en pleine expansion.
Son influence gagne jusqu’au jazz, avec Miles Davis ( On the Corner, 1972) et Herbie Hancock ( Head Hunters, 1973),
et au rock, avec Jimi Hendrix (« Little Miss Lover », 1967), les Rolling Stones (« Doo Doo Doo Doo Doo
(Heartbreaker) », 1973), Led Zeppelin (« The Crunge », 1973), David Bowie (« Fame », 1974), Talking Heads
(« Psycho Killer », 1977) ou encore Queen (« Another One Bites the Dust », 1980).
Par un singulier mouvement inverse, on en trouve même la trace jusqu’en Afrique ( voir musique d’Afrique noire), où
le chanteur -compositeur Fela Kuti, surnommé le « James Brown nigérian », produit une discographie originale d’afro-
beat qui mêle notamment à la musique traditionnelle nigériane des éléments « funky ».
4.2 Du funk au disco
Le funk contribue aussi à la naissance du disco, dont les bases rythmiques, qui lui sont empruntées, sont redéfinies
dans un sens davantage dansant, à destination du large public américain séduit par l’émergence des night-clubs.
Fondateurs de Chic, groupe emblématique du genre, le guitariste Nile Rodgers et le bassiste Bernard Edwards en
composent les grands tubes : « Le Freak » (1978) de Chic, « We Are Family » (1979) de Sister Sledge, « Upside
Down » (1980) de Diana Ross.
Les sonorités de ces morceaux sont à leur tour sollicitées par des artistes aussi divers
que David Bowie, Jeff Beck, INXS, Duran Duran, Grace Jones ou Madonna.
4.3 Les nouveaux hérauts du funk.
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