Front de libération nationale kanak socialiste [FLNKS]
Publié le 04/04/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Front de libération nationale kanak socialiste [FLNKS], mouvement politique créé en septembre 1984, regroupant plusieurs organisations favorables à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
2 | LA PRINCIPALE FORCE INDÉPENDANTISTE |
Fondé le 24 septembre 1984, le FLNKS est issu du Front indépendantiste qui regroupait, depuis 1979, les principales formations indépendantistes. Le FLNKS est composé à l’origine de l’Union calédonienne (UC), du Front uni de libération kanak (FULK), de l’Union progressiste mélanésienne (UPM), du Parti socialiste calédonien (PSC) et du Parti de libération kanak (PALIKA), auxquels s’ajoutent plusieurs autres petites formations et syndicats.
Dirigé par Jean-Marie Tjibaou, le FLNKS adopte tout d’abord une attitude radicale, refusant de participer aux divers scrutins électoraux dans l’île et tentant d’obtenir le soutien de l’Organisation des Nations unies (ONU). Cette ligne dure se traduit par de violents incidents qui opposent ses militants aux anti-indépendantistes et aux gendarmes. Le paroxysme de la violence est atteint en 1988, avec la prise d’otages organisée par un « comité de lutte « local du FLNKS, à Ouvéa, qui s’achève par la mort de dix-neuf militants et de deux gendarmes. Dès lors, les indépendantistes s’engagent dans la voie des négociations avec le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) de Jacques Lafleur et le gouvernement de Michel Rocard, qui aboutissent à la signature des accords de Matignon en juin 1988. Mais ces accords, qui gèlent la question de l’indépendance pendant dix ans, suscitent de vives dissensions au sein du FLNKS, provoquant notamment le départ du FULK et de plusieurs petites formations. Peu après, Jean-Marie Tjibaou est assassiné, en mai 1989, par des extrémistes kanaks.
3 | ENTRE RADICALISME ET MODÉRATION |
Succédant à Tjibaou, Paul Néaoutyine est alors confronté à de croissantes dissensions entre les deux principales composantes du FLNKS : l’UC, de loin la formation la plus ancienne et la plus importante, qui défend une ligne modérée et envisage l’indépendance par étapes, et le PALIKA, dont est issu Néaoutyine, au discours plus radical. Ainsi en 1993, le FLNKS décide de participer à nouveau aux élections nationales en présentant des candidats aux législatives, mais, dans le même temps, il se retire du comité de suivi des accords de Matignon. L’opposition entre ceux qui privilégient la recherche d’un équilibre entre les provinces du Nord, des îles et du Sud, et ceux qui veulent l’indépendance immédiate, s’aggrave à mesure que se rapproche l’échéance du référendum prévu par les accords de Matignon en 1998.
L’arrivée à la tête du FLNKS de Roch Wamytan, considéré comme un modéré, modifie le rapport de force au détriment des extrémistes. Cependant l’année suivante, l’UC se radicalise avec le remplacement de son dirigeant François Burck par Bernard Lepeu. Dès lors le débat se focalise autour de la question minière. En effet, sous l’impulsion de l’UC, le FLNKS entend faire de la construction d’une usine de nickel — la principale richesse de l’archipel, dans la région Nord, dominée par les Kanaks — le préalable à toute négociation sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Mais cette ligne est contestée non seulement par le PALIKA, qui préfère intégrer la revendication minière dans une discussion politique globale, mais aussi par les militants modérés de l’UC, qui engagent, dès 1997, des négociations avec le RPCR. Un accord sur le nickel est cependant trouvé en 1997, ouvrant la voie à la reprise des discussions sur l’après accords de Matignon.
Conscient que le corps électoral restera majoritairement européen jusque dans les années 2020, de nombreux responsables du FLNKS se rallient à l’idée de différer l’indépendance, préférant de substantiels transferts de compétences, même si la police, la défense et les affaires étrangères restent du ressort de l’État français. Aussi le FLNKS accepte-t-il de signer les accords de Nouméa en mai 1998, qui, tout en reconnaissant la spécificité du peuple kanak et les torts de la colonisation, repoussent une nouvelle fois la question de l’indépendance, un référendum étant prévu vers 2015-2020. Mais cette signature n’a pas pour autant ressoudé les rangs du FLNKS, qui connaît une nouvelle scission avec la création de la Fédération des comités de coordination des indépendantistes (FCCI) qui regroupe les modérés de l’UC. En mai 1999, aux élections des trois assemblées de province et du Congrès du territoire, le FLNKS, devancé par le RCPR, remporte 18 sièges et obtient une majorité de députés indépendantistes dans les assemblées de la province Nord et des îles Loyauté. En mai 2004, il conserve la majorité dans l’assemblée de la province Nord et gagne 8 sièges au Congrès (18 pour l’ensemble des indépendantistes).
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