Front de libération nationale corse [FLNC]
Publié le 04/04/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Front de libération nationale corse [FLNC], organisation politique née en 1976, revendiquant l'indépendance de la Corse, au besoin par la lutte armée et les attentats, et divisée depuis la fin des années quatre-vingt en plusieurs tendances rivales.
2 | LA CRÉATION DU FLNC |
Né au lendemain du drame d'Aleria qui, en août 1975, a entraîné la mort de deux policiers, le Front de libération nationale corse (FLNC) voit le jour le 5 mai 1976. Il est le fruit de la fusion de deux mouvements clandestins : le Fronte paesanu corsu di liberazione (Front paysan pour la Corse libre, FPCL) et Ghiustizia Paolina. Cette naissance témoigne à la fois d'une volonté de la mouvance nationaliste de s'organiser et d'un engagement progressif dans la voie de la violence. Le choix de la lutte armée a pour but de « populariser les revendications vitales : reconnaissance du peuple corse, sauvegarde de son identité ; enseignement obligatoire de sa langue, préservation de son patrimoine, développement de son économie «. Dès lors se multiplient les attentats et les plasticages — les « nuits bleues « — tant sur l'île que sur le continent.
L'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 donne lieu à une première trêve, rompue l'année suivante, malgré le statut particulier octroyé à la Corse dans le cadre de la décentralisation. La reprise des attentats entraîne le gouvernement à décider la dissolution du FLNC le 5 janvier 1983. Entré dans la clandestinité, le mouvement nationaliste se dote en 1987 d'une vitrine légale, A Cuncolta naziunalista, qui entend défendre les thèses indépendantistes lors des divers scrutins électoraux. Cependant, au-delà des actions terroristes menées contre les intérêts de l'État et des capitaux privés, le FLNC ne tarde pas à se diviser sur la stratégie à conduire.
3 | LE FLNC DIVISÉ |
À la suite d'un vaste mouvement de protestation et de grève dans l'île en 1989, contre la vie chère, une première scission s'opère. Se situant clairement à gauche à la différence d'A Cuncolta, un groupe de militants du FLNC entre en dissidence et fonde Accolta naziunale corsa qui se double d'une organisation armée, Resistenza. Mais la principale cassure intervient en 1990, au sujet du statut proposé par le ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe. La majorité d'A Cuncolta refuse les offres de dialogue de l'État ainsi que de statut et se dote d'une branche armée, le FLNC-« canal historique «. La minorité forme le Mouvement pour l'autodétermination (MPA) avec pour branche clandestine le FLNC-« canal habituel «. Ces derniers, favorables à l'ouverture de négociations, acceptent une trêve des attentats.
4 | LE FLNC EN CRISE |
Dès lors l'histoire des diverses branches du FLNC n'est qu'une longue suite de dissensions successives, d'attentats ponctués par des trêves plus ou moins longues, à chaque arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement en métropole. Progressivement, la violence se radicalise. Les nationalistes, de plus en plus coupés de la population corse, ont recours pour financer leur action à l'impôt révolutionnaire, prélevé auprès des commerçants et des industriels travaillant dans l’île. La lutte pour le pouvoir économique et divers attentats tenant plus du banditisme que de l'action politique contribuent à jeter le discrédit sur les différents FLNC au moment où une guerre fratricide éclate entre le MPA, l'ANC et A Cuncolta. L'assassinat d'une quinzaine de militants nationalistes entre 1995 et 1997 par des mouvements rivaux multiplie les dissidences, encore aggravées par l'attitude du FLNC-« canal historique « qui tente de négocier à deux reprises avec les ministres de l'Intérieur Charles Pasqua en 1994 et Jean-Louis Debré en 1995. Des anciens de l’ANC et du MPA se rapprochent en 1995 pour fonder Corsica Viva, en réaction à la guerre fratricide entre militants, et donnent naissance à une nouvelle organisation clandestine, le FLNC, créée le 5 mai 1996, soit vingt ans après le premier FLNC. De son côté, le FLNC-« canal habituel «, en proie à de nombreuses défections, décide en 1997 son autodissolution au profit de la lutte du MPA, se situant uniquement sur le terrain politique. Depuis lors, les différents FLNC, en butte à la désapprobation grandissante de la population autochtone, se sont trouvés de plus en plus isolés (cet isolement s’est notamment accru dans la période qui a suivi l’assassinat en février 1998 du préfet de région Claude Érignac), François Santoni, considéré comme l’un des principaux dirigeants du « canal historique «, ayant même appelé à un abandon de la lutte armée.
Les discussions entre les élus corses et le gouvernement aboutissent aux accords de Matignon (juillet 2000) qui trouvent une traduction parlementaire dans le projet de loi relatif à la Corse élaboré en 2001. Dans un contexte qui semble apaisé, François Santoni est assassiné en Corse-du-Sud en août 2001, presque un an jour pour jour après l’assassinat de son ami Jean-Michel Rossi, une autre figure historique du nationalisme corse. Les enquêteurs penchent pour un règlement de comptes entre nationalistes.
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