Francia, José Gaspar Rodríguez
Publié le 15/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Francia, José Gaspar Rodríguez (1766-1840), homme politique paraguayen, « père fondateur « et dictateur du Paraguay (1814-1840).
2 | L’ASCENSION DE FRANCIA |
Né à Asunción, d’un père brésilien et d’une riche Créole paraguayenne, José Gaspar Rodríguez Francia obtient, en 1785, le titre de docteur en théologie à l’université de Córdoba (Argentine). De retour dans sa ville natale, il enseigne au collège royal de San Carlos, puis s’installe comme juriste. Conseiller municipal d’Asunción (1807-1809), il participe en tant que secrétaire à la junte révolutionnaire de 1811, constituée à Buenos Aires contre la domination espagnole.
Lorsque l’indépendance du pays est ratifiée par le Congrès en 1813, Francia rédige la première Constitution du Paraguay. Proclamé consul par le Congrès (1813), dictateur suprême (1814), puis dictateur à vie (1816), il demeure tout-puissant jusqu’à sa mort.
3 | LE DICTATEUR SUPRÊME DU PARAGUAY |
Surnommé el Supremo (« le Suprême «), le docteur Francia applique un programme révolutionnaire « jacobin « : affaiblissement de l’Église, affermissement d’une armée lui étant dévouée autant qu’à l’État. Afin d’affaiblir le pouvoir des élites traditionnelles opposées au régime, il place sous tutelle publique une partie de l’économie, notamment les fermes d’élevage et le commerce. L’autosuffisance, qu’il cherche à atteindre en louant à bas prix les terres de l’État aux paysans, en limitant les échanges internationaux et en encourageant l’industrie, est l’axe privilégié de sa politique.
Son gouvernement paternaliste s’appuie sur une bureaucratie réduite. Malgré l’absence de libertés civiles, il se distingue des autres gouvernements latino-américains de l’époque par sa stabilité, son efficacité et son faible niveau de corruption. À partir de 1817, la non-reconnaissance du Paraguay par l’Argentine conduit à la fermeture de la frontière (1817-1822, 1823-1840) et à l’isolement presque complet du pays. En 1844, quatre ans après la mort du docteur, son neveu Carlos Antonio López accède à son tour au pouvoir.
Tyran liberticide pour les uns, incorruptible homme d’État pour les autres, José Gaspar Rodríguez Francia n’en reste pas moins celui qui a forgé l’indépendance politique et économique du premier État paraguayen. En 1974, inspiré par la complexe personnalité du fondateur-dictateur du Paraguay, l’écrivain Augusto Roa Bastos a publié Moi, le Suprême (Yo el Supremo).
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