Fouquier-Tinville, Antoine Quentin

Fouquier-Tinville, Antoine Quentin (1746-1795), magistrat et homme politique français, accusateur public du Tribunal révolutionnaire durant la Révolution française.

Issu de la petite noblesse picarde, Antoine Quentin Fouquier-Tinville étudie le droit avant de devenir clerc d’un procureur du Châtelet en 1765. En 1773, il en achète la charge et occupe cette fonction pendant dix ans, jusqu’à ce qu’il la revende (probablement pour régler de nombreuses dettes). Révolutionnaire ardent, il devient directeur du jury d'accusation du tribunal criminel de Paris en août 1792, lorsqu’un tribunal criminel extraordinaire est institué pour diligenter le procès des responsables et des coupables de la fusillade des Tuileries du 10 août, jour de la chute de la monarchie. Le 13 mars 1793, trois jours après la création du Tribunal révolutionnaire, il reçoit la charge d’accusateur public de cette nouvelle instance juridique.

Pendant près d'un an et demi, Antoine Fouquier-Tinville exerce avec zèle sa charge. Il fait ainsi exécuter 2 585 personnes qui sont condamnées sans que le droit de parler pour se défendre leur soit accordé. Ses plus illustres victimes sont celles des grands procès de l’automne 1793 (la reine Marie-Antoinette, les Girondins et le prince de sang Philippe Égalité), mais également les révolutionnaires Jacques René Hébert, Georges Danton, Camille Desmoulins et l’artisan de la Terreur dont Fouquier-Tinville est le serviteur, Maximilien de Robespierre lui-même.

Arrêté le 1^er août 1794 (14 thermidor an II) et emprisonné pendant plusieurs mois, Fouquier-Tinville est à son tour victime d’une procédure du Tribunal révolutionnaire. Condamné à mort le 6 mai 1795 (17 floréal an III), après avoir invoqué pour sa défense le fait qu'il n'a été que « la hache de la Révolution «, il meurt le lendemain sur l’échafaud.