Favre, Jules

Favre, Jules (1809-1880), avocat et homme politique français, qui fut l'un des chefs de l'opposition républicaine à l'empereur Napoléon III et l'un des principaux acteurs de la chute du second Empire.

Né à Lyon, Favre s'établit à Paris en 1835, après ses études de droit et fut à plusieurs reprises chargé de défendre les républicains poursuivis par la monarchie de Juillet. Après la révolution de 1848, il fut élu député de Lyon à l'Assemblée constituante (avril 1848) puis à l'Assemblée législative (mai 1849). En décembre 1851, Jules Favre se prononça contre le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. Opposant déterminé du régime impérial, il fut l'un des cinq premiers républicains élus au Corps législatif en 1857.

L'année suivante, sa défense du révolutionnaire italien Felice Orsini, qui avait organisé un attentat contre l'empereur Napoléon III, provoqua un scandale.

Hostile à l'expédition du Mexique (1861) et à la déclaration de guerre à la Prusse (1870), qui marqua le début de la guerre franco-allemande (1870-1871), il prit une part décisive à la journée du 4 septembre 1870, qui proclama la République après la défaite de Sedan. Jules Favre entra alors au côté de Léon Gambetta dans le gouvernement de la Défense nationale, constitué pour poursuivre la guerre contre l'Allemagne.

Chargé des Affaires étrangères, Jules Favre refusa de céder aux exigences de Bismarck lors de l'entrevue de Ferrières en septembre 1870. Mais, après l'échec des négociations de son envoyé, Adolphe Thiers, et le siège de Paris, il fut contraint de signer l'armistice en janvier 1871.

Jules Favre conserva son poste dans le gouvernement constitué par Adolphe Thiers en février 1871, et prit violemment parti contre la Commune. En mai 1871, il dirigea les négociations de paix avec l'Allemagne à Francfort mais, considéré comme trop conciliant, il dut démissionner trois mois après. Il siégea à la Chambres des députés en 1876, puis fut élu au Sénat. Il avait été élu à l'Académie française en 1867.