Devoir de Philosophie

Faut-il douter des données que la conscience nous fournit ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

 

 

La conscience, qu'elle soit perceptive ou réfléchie,  nous apporte diverses données : il peut s'agir d'émotions, de souvenirs, de réflexions, de raison, de perceptions, de désirs, de sentiments. On peut se demander s'il est  nécessaire de douter de ces données provenant de notre conscience? Puis-je croire aux informations que m'envoie ma conscience sur moi même et le monde extérieure? Faut-il douter des données que la conscience nous fournit?

 

Notre conscience peut nous fournir des données « erronées «, confuses. Elle peut nous envoyer de fausses informations sur le monde dans lequel nous vivons, puisque nous pouvons percevoir les choses telles qu'elles ne le sont pas, sous une forme autre qu'habituelle, les objets peuvent paraître différents lorsqu'on les soumet à une situation particulière.

Par exemple, lorsque nous mettons un bâton dans l'eau, la ligne du bâton nous apparaît comme brisée alors qu'en réalité, dans le monde matériel, elle ne l'est pas.

BERGSON, dans Essai sur les données immédiates de la conscience, affirme que la conscience nous échappe par la multiplicités de ses états, c'est à dire que nous ne percevons pas les choses de la même façon dans notre monde « intérieure « (la conscience) qui accepte comme caractéristiques le devenir, la durée, la liberté, le qualitatif, et dans le monde matériel se caractérisant pas l'inertie, l'espace, le quantitatif, la soumission à des lois.

On peut donc douter des données de notre conscience, mais nous allons voir ce n'est pas toujours le cas.

 

Les données de notre conscience constituent notre personnalité. Certaines peuvent être plus ou moins « stockées « dans notre inconscient, nous pouvons alors avoir une affectivité confuse.

Par exemple, si un individu s'est fait mordre par un serpent étant enfant, il se peut qu'il ne se souvienne pas de ce fait, mais qu'il ait tout de même peur des serpents, sans pour autant en connaître l'origine. Il sait qu'il lui est désagréable de voir un serpent, puisque les données de sa conscience lui transmette cette peur.

LEIBNIZ affirme que la conscience est  constituée d'une multitude de perceptions à différents degrés d'intensité : les éléments centraux paraissent clairs, mais les éléments périphériques sont plutôt confus. On peut penser que nous percevons alors des choses et que nous n'en sommes pas réellement conscient. Cela peut être le cas pour les perceptions sensorielles, mais aussi pour l'affectivité, lorsque des désirs ou bien des sentiments nous affectent s'en que nous nous en rendions vraiment compte puisqu'ils sont confus, peu conscients. Nous évitons donc intentionnellement de nous intéresser aux choses qui nous sont désagréables. 

Nous avons vu que la conscience peut fournir des données auxquelles nous pouvons n'avoir aucun doute, et nous allons voir que ce n'est pas seulement le cas dans cette situation.

 

La réflexion permise par la conscience réfléchie, la raison dont les hommes sont dotés, les désirs éprouvés, définissent la personne humaine ainsi que sa conscience morale. Le pouvoir de la conscience serait comme un retour sur soi même, par lequel nous savons que nous agissons, en même temps que nous portons un jugement sur nos actions. Contrôler les données de la conscience serait égale à s'approprier  la liberté.

Par exemple, si j'ai l'habitude de me ronger les ongles, je commets cet acte sans même apercevoir, ces gestes sont devenus habituelles, et ce sont donc des actes non réfléchis. Si je décide de me débarrasser de cette mauvaise conduite, il faut que je me penche sur ma conscience afin de déclencher ma volonté à renoncer à ces actes, étant comme un mécanisme automatique, qui ne me donnerait pas d'autres choix d'actions. Il est nécessaire que ma conscience réfléchie agisse afin de m'approprier ma liberté de mes actes.

Cogito de DESCARTES, « je pense donc je suis « il s'agit d'une idée claire et précise, distinctes de toutes les autres, où l'attention de l'esprit doit être à son maximum, afin de contrôler soi-même ses propres actes, sentiments, émotions, désirs,ce qui revient à  pouvoir porter attention à l'état de conscience de soi-même.

 

Pour conclure, après avoir démontrer que les données de la conscience mérite des doutes, et ensuite avoir avancé des arguments contredisant cela, on peut conclure qu'il n'est pas nécessaire de  douter des données de la conscience puisque se sont ces données qui font partie de notre personnalité, de notre capacité à vivre, et ne peuvent donc pas être fausses.

Liens utiles