Europe, terre d'asile, terre d'exil
Publié le 17/01/2022
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entrouverte, prennent leur envol.
De 700 000 entrées par an dans les années 1980, l'Europe passe à largement plus d'un millionau cours de la décennie suivante, dont près de la moitié en Allemagne.
Sans oublier les clandestins, qui, de plus en plusnombreux, franchissent les frontières au prix de drames répétés (2 000 morts entre 1993 et 2000).
Trois phénomènes presque concomitants vont alors imposer la nécessité d'une politique européenne : la République fédéraleabsorbe l'essentiel des migrations nées de l'implosion du bloc de l'Est en 1989, puis des convulsions balkaniques.
Au mêmemoment, les pays du sud de la communauté s'affirment comme de nouveaux pays d'immigration et doivent se doter de législationset de structures d'accueil.
Enfin, la mondialisation de l'économie induit des mouvements de main-d'oeuvre désormaisindépendants des histoires diplomatiques ou coloniales.
Des Marocains s'installent aux Pays-Bas, des Philippins en Espagne, desIraniens en Suède, des Chinois en France...
Dans ce contexte, l'espace Schengen, conçu à l'origine (1985) comme un espace de libre circulation intérieure, va symboliserplutôt la mise en commun des moyens de lutte contre l'immigration irrégulière dans la « forteresse Europe ».
D'ici à 2004, lesmembres de l'Union, qui font désormais face aux mêmes défis en matière d'intégration et de xénophobie, se sont engagés à bâtirune politique commune en matière d'immigration et d'asile.
La nécessité de répondre aux opinions publiques les pousse à mettreen avant l'unification des systèmes juridiques et policiers.
Le durcissement généralisé des politiques qui se dessine entre pourtant en contradiction non seulement avec la faiblessedémographique du continent, mais aussi avec la pénurie de main-d'oeuvre dont souffrent certains secteurs.
La réduction destensions liées aux phénomènes migratoires suppose l'ébauche de solutions à plus long terme, notamment la définition du type demigrations souhaité en Europe, la prise en compte des liens économiques entre l'Union et les pays d'émigration, notamment dansles politiques d'aide au développement.
Devant la réalité d'une Europe devenue en quelques décennies le premier continentd'immigration du monde, la nécessité de politiques communes s'est imposée.
Elle conduit les citoyens de l'Union à interroger nonseulement l'efficacité de leurs instruments répressifs, mais leur volonté d'ouverture sur le monde et leurs valeurs en matière dedroits de l'homme, de gestion des différences et de place faite à « l'autre ».
PHILIPPE BERNARD Le Monde du 10 juin 2002
CD-ROM L'Histoire au jour le jour © 2002, coédition Le Monde, Emme et IDM - Tous droits réservés.
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