Épidaure
Publié le 31/01/2013
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Épidaure, en grec Epidaurus, ancienne ville de Grèce, sur la côte nord-est du Péloponnèse, dans le golfe Saronique.
Épidaure, où des traces de civilisation achéenne remontent au IIe millénaire av. J.-C., fut occupée par les Doriens vers le XIe siècle av. J.-C. Un régime aristocratique s’y imposa. Au VIIe siècle av. J.-C., la cité fut soumise à des tyrans (Proclès, v. 610 av. J.-C.), puis les aristocrates représentés par le conseil de 160 membres élisant des artynoi (magistrats supérieurs) reprirent le pouvoir. À cette époque, Épidaure devint un centre commercial important qui tenta de s’associer à six autre cités, dont Athènes et Égine, dans une éphémère Amphictyonie de Calaurie, au début du VIe siècle av. J.-C.
Épidaure demeure célèbre pour son sanctuaire dédié à Asclépios (début du IVe siècle av. J.-C.), le dieu grec de la médecine, que fréquentèrent les malades jusqu’à la fin de l’Antiquité. Le temple principal, édifié par Théodoros Ier vers 375, a un plan très simple : un vestibule et le naos (pièce où se trouvait le dieu). Timothéos y réalisa les sculptures des frontons et de la frise. Au temple consacré au dieu guérissant (la statue, dont des reproductions ont été conservées, est celle d’un médecin en train de consulter), différents bâtiments se trouvaient associés dont un petit temple circulaire, la thymélè, œuvre de Polyclète le Jeune (v. 360 av. J.-C.). Probablement inspiré par la Tholos de Delphes, Polyclète y représenta les ordres dorique et corinthien (voir grec, art). Ce temple, que nous supposons consacré aux divinités chtoniennes, recouvrait une tholos plus ancienne dédiée à une divinité-taupe, présente également dans d’autres sanctuaires et souvent associée à Asclépios. Le plafond intérieur fut orné de caissons sculptés et peints par Pausias : la thymélè est l’un des joyaux de l’art hellénistique.
Le bâtiment le plus remarquable du sanctuaire était le théâtre. Également réalisé par Polyclète le Jeune, il domine le sanctuaire comme le fait le stade à Delphes. Il marque l’association de trois consciences dans l’architecture grecque : la conscience du site, du drame et de l’acoustique. Les spectateurs installés sur les gradins les plus éloignés de la scène pouvaient entendre les acteurs chuchoter.
Sur le site actuel, outre un musée des antiquités classiques, le théâtre grec restauré compte 14 000 places assises, d’une acoustique toujours aussi remarquable ; chaque été un festival d’œuvres dramatiques grecques antiques s’y donne.
Une autre cité du même nom, Épidaure Limera, était située sur le littoral oriental de la Laconie (Sparte).