Eisenhower, un diplomate en uniforme
Publié le 17/01/2022
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Le commandement d' " Overlord "
A la conférence du Caire, Churchill ne put faire prévaloir son idée d'une vaste offensive vers les Balkans, contre " le bas-ventremou de l'Axe ".
L'opération principale demeurerait le débarquement sur les côtes françaises.
En décembre, le présidentRoosevelt, de passage à Tunis, annonça à Eisenhower qu'il en prendrait le commandement.
Et dans son allocution radiodiffuséede Noël le président donna pour la première fois au " lieutenant-colonel de l'armée régulière " le titre de " commandant suprêmedes forces expéditionnaires alliées ".
" Vous pénétrerez sur le continent européen, puis, en coordination avec les autres nations alliées, vous entreprendrez desopérations devant vous mener au coeur de l'Allemagne et vous permettre de détruire ses forces armées ".
Telle était la brève directive que reçut de l'état-major interallié le nouveau commandant d' " Overlord ".
Elle supposait, a écritChester Wilmot, " la plus grande opération combinée de l'histoire contre la côte la plus puissamment fortifiée qu'aucune armée aitjamais essayé d'aborder ".
Le maréchal de l'air Tedder, commandant suprême adjoint, chargé de l'aviation stratégique, entra le premier dans la bataille.Sur l'ordre d'Eisenhower, il conduisit, à partir de mars 1944, l'offensive aérienne contre les lignes de communications ennemies.En même temps s'accomplissait un énorme travail de préparation.
Eisenhower, président-directeur général d'une entreprise sansprécédent, sut admirablement le mener à bien.
" Le vent a tourné ! Les hommes libres du monde marchent tous ensemble à la victoire ! ", proclamait l'ordre du jour ducommandant suprême.
La nuit du 5 au 6 juin 1944 fut pour ce chef profondément humain et d'esprit religieux une nuit d'angoisse.Leigh-Mallory ne lui avait-il pas, le 30 mai, représenté comme un " massacre inutile " l'opération aéroportée prévue sur leCotentin ?
Pendant les trois mois qui suivirent le débarquement, Montgomery eut la haute main sur la " coordination tactique ", et, on doitlui reconnaître la paternité du plan qui consistait à attirer dans la région de Caen le maximum de divisions allemandes pour, lemoment venu, permettre à Bradley de " pousser la porte " à l'autre extrémité du front, à Avranches.
Mais ce fut au sens del'organisation d'Eisenhower, " patron " hors de pair, que les Alliés durent d'avoir débarqué, au 2 juillet, un million d'hommes,566 648 tonnes d'approvisionnements et 171 532 véhicules.
Son souriant entêtement brisa la vague de critiques, qui, venuesd'Amérique et de Grande-Bretagne à la fin de juin, accusaient le commandement de piétiner dans la tête de pont normande.
Cefut lui enfin qui, malgré les arguments de Churchill, lança de Lattre et Devers dans une triomphale chevauchée de Provence enAlsace.
Vers la victoire finale
" Maître dans la préparation méthodique de forces en vue d'une bataille rangée, d'une attaque bien réglée ", Eisenhower n'enavait pas moins jusqu'alors été, selon le mot d'un critique britannique.
" un homme d'Etat militaire plutôt qu'un véritable général ".Mais la façon dont Montgomery avait conduit les combats de l'été 1944 avait suscité chez les Américains, et notamment chezBradley, un mécontentement croissant.
En outre, le commandant du groupe d'armées anglo-canadiennes qui fonçaient au nord dela Seine ne pouvait plus assurer la coordination avec les forces de Bradley qui marchaient vers le nord-est et celles de Devers quiremontaient du sud.
Eisenhower décida donc de confier à chacun des trois commandants de groupes d'armées le commandementen chef des forces terrestres dans son secteur.
Il ne dépendraient plus que de lui.
A partir du 31 août 1944 ce fut donc lui quiassuma entièrement la conduite des opérations.
Le 27, Paris, libéré au prix d'en sérieuse entorse à ses plans avait fait à " Ike " unaccueil enthousiaste.
Le 8 septembre, il installa le SHAEF à Versailles.
L'avance alliée avait été bien plus rapide qu'on ne l'avait prévu.
Le ravitaillement ne " suivait " pas.
Le risque était grand de voirles armées victorieuses non seulement arrêtées dans leur élan mais refoulées faute d'essence, de vivres et de munitions.
Il estsignificatif qu'un des succès dont Eisenhower se montra par la suite le plus fier fut d'avoir réussi au prix d'un colossal effortlogistique à empêcher ce désastre.
L'affaire des Ardennes avait à peine freiné la préparation de l'assaut final.
Sa première phase devait être l'anéantissement desforces ennemies sur la rive gauche du Rhin.
Une série d'attaques déclenchées successivement du 8 février au 25 mars 1945 de laRoer à la Sarre y pourvut.
Du 24 mars au 1 er avril, parties de Wesel et de Remagen, les branches d'une immense tenaille se referment sur la Ruhr.
Le 18 avril, trois cent vingt-cinq mille hommes et trente généraux allemands sont prisonniers.
Tandis que lesBritanniques s'emparent de Brême, les forces américaines et la Ire armée française " éclatent " dans toutes les directions..
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