Égypte ancienne, littérature de l'
Publié le 29/01/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Égypte ancienne, littérature de l', littérature de l'Égypte ancienne composée, sur pierre ou sur papyrus, entre la période de l'Ancien Empire (v. 2649-2152 av. J.-C.) et la période gréco-romaine (débutant v. 332 av. J.-C.).
L'Égypte ancienne fut incontestablement une civilisation de l'écrit, où le scribe occupait une place prépondérante, et sa littérature écrite est peut-être la plus ancienne du monde (en outre, certains textes présentent des éléments de mythologie qui semblent avoir fait l'objet d'une tradition orale antérieure). Cette littérature se caractérise par une grande diversité de genres et de thèmes, par la richesse des procédés littéraires qui y sont mis en œuvre (comparaison, métaphore, allitération et calembour) comme par ses fonctions, bien différentes de celles de notre littérature moderne : ni création gratuite ni expression individuelle, elle servait de lien entre le monde divin et le monde humain et véhiculait les valeurs et les idées de la société pharaonique.
2 | DIVERS GENRES LITTÉRAIRES |
La littérature religieuse de l'Égypte ancienne est constituée d'hymnes à la gloire des dieux, de textes mythologiques et magiques, et d'un corpus extensif de textes funèbres, tandis que la littérature séculière regroupe des nouvelles, des textes didactiques connus sous l'appellation de « sagesses «, des poèmes, des textes biographiques, autobiographiques et historiques, des traités scientifiques (notamment de mathématiques et médecine). En marge de la littérature à proprement parler, le volume que représentent les textes juridiques, économiques, administratifs et les correspondances privées, est tout à fait impressionnant.
Les compositions faites sous l'Ancien Empire (v. 2649-2152 av. J.-C.) et le Moyen Empire (v. 2065-1781 av. J.-C.) étaient le fait d'auteurs issus de la classe lettrée des hauts dirigeants, qui avaient essentiellement pour public leurs semblables. Les textes, rédigés à la gloire des dieux et du pharaon, servaient en outre à former les étudiants à la loyauté envers la dynastie régnante, puisque c'est en copiant les textes sur des tablettes ou sur des fragments de poterie que les futures élites apprenaient à lire et à écrire. Les « sagesses « de cette période, sortes de testaments à haute valeur didactique destinés aux générations futures, furent ainsi copiées pendant des centaines d'années par les écoliers du Nouvel Empire (v. 1550-1075 av. J.-C.).
3 | ANCIEN EMPIRE |
La littérature la plus ancienne qui nous soit parvenue est celle des pyramides : il s'agit des textes gravés dans les pyramides des rois et reines de la dernière époque de l'Ancien Empire. Ces inscriptions, qu'on appelle généralement « Textes des pyramides «, sont des contes mythologiques, des hymnes aux dieux ou des évocations de rituels de sacrifices quotidiens, qui avaient pour but d'assurer au souverain la place qui lui revenait dans l'autre monde. Aucun récit ni « Sagesse « datant de l'Ancien Empire ne fut conservé, mais certains manuscrits du Moyen Empire semblent être des copies d'originaux de cette époque. L'un de ces documents, intitulé « Maximes de Ptahhotep «, brosse le portrait de l'administrateur idéal et établit une liste des vertus qui doivent présider aux relations humaines.
4 | PREMIÈRE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE |
Après la dissolution de l'Ancien Empire, les « Textes des pyramides « furent remplacés par de nouvelles incantations, peintes sur des sarcophages. Dans ces « Textes des sarcophages «, les personnages importants de la société égyptienne continuaient à faire le récit, autobiographique et considérablement romancé, de leurs exploits. Des chants funèbres, évoquant l'état incertain des choses en ce monde, datent sans doute de cette première période intermédiaire (v. 2152-2065 av. J.-C.). L'une des plus connues de ces lamentations, « le Dialogue d'un désespéré avec son Ba « (« âme «), est un débat sur le suicide.
5 | MOYEN EMPIRE |
Au Moyen Empire, outre ces « Textes des sarcophages «, la littérature religieuse est représentée par des textes rituels et des hymnes dédiés aux diverses déités de l'Égypte ancienne. L'événement littéraire le plus notable reste l'apparition des stèles (dalles de pierre), inventées par les souverains pour y faire graver leurs hauts faits. C'est de la première période Intermédiaire et du Moyen Empire que datent les plus anciennes « Sagesses « qui nous sont parvenues. Ces testaments, que chaque roi rédigeait pour son successeur afin de lui permettre de tirer une leçon des erreurs de son père, sont la part la plus spécifique de la littérature égyptienne. Ce sont aussi les rares œuvres à porter un nom d'auteur.
Une veine plus populaire fit son apparition sous le Moyen Empire. Ainsi, « la Satire des métiers « dénigre tous les métiers pour mieux vanter la vie facile du scribe. Mais les biographies restent à l'honneur : la célèbre « Histoire de Sinouhé « est la biographie (ou l'autobiographie) d'un dignitaire qui avait fui vers la Syrie à la mort d'Amménémès Ier, et qui y fit fortune. Le merveilleux n'est pas absent de la littérature égyptienne : le « Conte du naufragé « relate par exemple la rencontre d'un naufragé avec un serpent géant sur une île luxuriante.
Les premiers papyrus traitant de sujets médicaux et mathématiques datent également de cette période.
6 | NOUVEL EMPIRE |
Les textes mortuaires du Nouvel Empire, dont le célèbre Livre des morts, étaient couchés sur papyrus pour être placés ensuite dans les tombeaux. Parmi les hymnes les plus célèbres de cette période figurent ceux du règne d'Akhenaton, qui sont dédiés au dieu du Soleil, objet d'un culte monothéiste.
Après la première période du Nouvel Empire, le nombre d'inscriptions historiques augmenta considérablement. Thoumosis III fit graver des textes relatant ses différentes guerres en Syrie sur des stèles (appelées stèles poétiques) et sur les parois du temple de Karnak. Les souverains de la dernière période du Nouvel Empire, en particulier Ramsès II et Ramsès III furent également à l'origine d'un grand nombre de textes gravés relatant leurs faits d'armes ; les récits poétiques et les chroniques célébrant les exploits de Ramsès II lors de la bataille de Qadesh qui l'opposa aux Hittites ont d'ailleurs pu être préservés.
Les textes didactiques, écrits désormais à l'intention des rangs inférieurs de la bureaucratie, préconisaient davantage la contemplation et l'endurance que la poursuite du succès universel.
Parmi les nombreux récits inspirés des mythes figurent « les Querelles d'Horus et de Seth «, (1160 av. J.-C.), « la Légende de la destruction des hommes «, où les hommes échappent à l'anéantissement en enivrant la déesse Hathor et « le Conte des deux frères «, histoire d'un jeune frère trahi par son aîné, tandis que « les Mésaventures d'Ounamon « est une chronique des tribulations d'un émissaire envoyé au Liban. Les premières collections de poèmes amoureux datent probablement de la période qui suivit le règne d'Akhenaton, car il semble que le lyrisme inhérent à ce genre de poèmes était incompatible avec la mentalité des époques précédentes.
7 | DERNIÈRE PÉRIODE |
Les divers genres de la littérature égyptienne issus des siècles qui suivirent et jusqu'à l'ère gréco-romaine sont connus. Il s'agit essentiellement de textes sacrés, de documents historiques et de traités scientifiques (médecine, mathématiques et astronomie). « Les Instructions d'Ankhsheshanqy «, un recueil de maximes pragmatiques dont beaucoup s'apparentent à des proverbes et « l'Enseignement du papyrus Insinger « qui dépeint la sagesse sous les traits de la morale et de la piété, contrastent vivement avec les premières expressions historiques de la croyance en une vie après l'existence terrestre. À cette période persistent aussi les récits d'aventures magiques, tels qu'un cycle de fables animales et mythologiques relatant les exploits du roi légendaire Petubastis.
Les contacts avec la littérature grecque de cette époque sont d'ailleurs manifestes tant dans ce cycle de Petubastis que dans l'existence de textes égyptiens traduits en grec et de textes magiques connus dans les littératures grecque et égyptienne.
C'est de cette époque que date la célèbre pierre de Rosette (196 av J.-C.), gravée de hiéroglyphes à la louange de Ptolémée V, qui permit à Champollion de déchiffrer l'écriture égyptienne, et constitue ainsi le point de départ de l'égyptologie moderne. Voir aussi art de l’Égypte ancienne ; mythologie égyptienne.
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