Douter, est-ce renoncer à la vérité ?
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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puis l'hypothèse prend une toute autre forme : « je pense donc je suis ».
Ainsi le fait même de douter et de penserconstitue l'argument indubitable attestant que le fondement de nos connaissances est la pensée et particulièrementque toute argumentation passe par la conscience d'être.
Tout tient à une expérience de conscience et de penséecar derrière la remise en doute la plus radicale, demeure un sujet pour effectuer l'opération psychique.
Ce douteméthodologique appuie ici une vérité indubitable : l'homme est certain d'exister comme un être conscient.
Voila toutl'enjeu de ce doute qui est provisoire et non définitif à l'inverse des sceptiques.
Ce doute met en jeu la réflexionnécessaire à toute quête de vérité et permet le rejet des opinions et connaissances incertaines.
Le fondement dema connaissance transcende ainsi les croyances que le doute sceptique met en avant sans pour autant les pallier.En effet alors que les croyances admettent pour vrai une affirmation sans preuve ni raison, le doute méthodologiquerejette tout ce qui est incertain pour tendre à une plus grande vérité.
C'est donc une opération de la penséenécessaire pour avoir un jugement fondé.
Mais encore une fois, ce doute qui aboutit à des connaissances au plusprès de la vérité, n'est valable que le temps de l'opération psychique et la vérité qui en ressort considérée commeacquise.
Or, le doute doit être perpétuellement renouvelé, car plus on doute, plus on se rapproche de la vérité.
Ayant maintenant démontré que le doute est indispensable à une pensée structurée et fondée sur desconnaissances vraies, il s'agit de prolonger ces analyses en affirmant que douter c'est se rapprocher au plus près del'universel et de l'absolu.
Le doute ne doit pas être abandonné sitôt que l'on a trouvé ce que l'on cherchait, il doitêtre sans cesse dans chacune de nos réflexions, il doit être nourri pour développer notre esprit critique.
Agir ainsi,c'est considérer la vérité comme complexe.
Sa quête ne peut être menée qu'en confrontant les opinions entre elles,afin de faire évoluer notre pensée et pouvoir ainsi considérer les choses sous des perspectives nouvelles, tendre àune objectivité.
Il est intéressant ici d'exposer la théorie dogmatique en totale opposition avec le doute sceptiqueévoqué plus haut.
Ce courant de pensée est animé par la conviction inébranlable de posséder la vérité, et de celadécoule le rejet de ceux qui pensent différemment.
On parle par exemple du « dogme de la Trinité » chez leschrétiens.
Les adeptes croient et acceptent sans discuter la doctrine qu'il propose.
Cette conviction estévidemment bien loin de la considération du doute comme outil nécessaire à la connaissance que nous évoquionsprécédemment.
Or, comme Platon l'explique dans La caverne de par la métaphore des prisonniers qui vivent dansune illusion complète à cause du soleil et des ombres, connaitre c'est s'arracher à nos croyances, nos opinionssubjectives.
Pour atteindre le vrai, on doit user de la raison car c'est la seule à nous faire accéder à desconnaissances universelles et absolues.
L'intérêt de l'approche dogmatique à ce stade du développement n'est passeulement dans l'opposition des théories marquant l'intérêt du doute ; cette approche nous permet de comprendreque le doute ne doit pas être une finalité à la manière des sceptiques ni un moyen que l'on abandonne dès lors quel'on a trouvé la vérité comme Descartes l'affirme : Le doute doit être un travail constant de l'esprit dans sa quête dusavoir.
Si la pensée se fige sur une connaissance qu'elle considère vraie indéfiniment, c'est alors à ce moment là quel'on dérive sur le dogmatisme.
Le doute méthodique peut, s'il n'est pas renouvelé, déboucher finalement sur uneforme de dogme que l'on s'impose à soi-même, prônant pour vrais des arguments qui ne sont plus jamais remis encause.
Une pensée figée est une pensée qui part de connaissances vraies mais qui perd sa nuance au fil du temps,finissant par stigmatiser la réalité.
Le doute acquière ici une valeur très particulière, il est la conséquence de lathéorie selon laquelle la vérité indubitable ne peut être connue avec exactitude.
Douter, est une actiondéterminante dans le cheminement menant à la connaissance, car finalement plus on remet en cause ce que l'onpourrait appeler des arguments présupposés, plus on se rapproche de la vérité la plus pure.
Douter inlassablementc'est tendre au plus près à la connaissance vraie car c'est un processus de définition constant de la réalité ; onpart d'arguments tous divergents et particuliers, puis le doute exclue peu à peu ceux qui sont incertains et mêmefiables pour rechercher l'absolu.
Toutes les connaissances doivent être le fruit de cette remise en questionpermanente.
Ainsi, douter c'est renoncer à l'idée que l'on peut atteindre une fois pour toutes une vérité indubitable,mais c'est à la fois l'opération de l'esprit qui rend l'homme le plus à même de s'en rapprocher.
Il faut considérer le doute moins comme une finalité, comme le font les sceptiques, que comme le seul processus, laseule opération de l'esprit permettant la recherche même de la vérité.
Assimiler le doute à un acte de suspensiondéfinitive du jugement c'est renoncer à toute philosophie et toute vérité.
Il est donc nécessaire d'accorder au doutecette capacité de rejet des opinions et des connaissances incertaines qui permet par la suite de développer unesprit d'examen du monde qui nous entoure ; il ne faut néanmoins pas considérer la pensée qui en résulte commeabsolue car la vérité est complexe et sa remise en cause constante et méthodique est la façon la plus probante detendre à une vérité pure.
Cette vérité est insaisissable et la considération inébranlable de la posséder à la façon desdogmatique n'a d'autre effet que de s'en éloigner tout autant.
Le doute est ainsi la condition de la vérité..
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