Dissertation gratuite: Peut-on Apprendre à vivre ?
Publié le 21/07/2010
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Intro : Selon Montaigne, il n’existe pas, je cite ‘de sciences (plus) ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie’. Cette citation révèle une certaine contradiction: vivre est une science -or la science suppose l’apprentissage- mais savoir vivre doit aussi être naturel. En effet, aux premiers abords, la vie semble allée de soi : être vivant est un état de faits et non une action. Il semble donc que la vie ne nécessite aucun effort particulier et notamment, aucun effort d’apprentissage. Cpdt, si comme le dit Montaigne, savoir vivre sa vie est une ‘sciences ardue’, c’est qu’il faut ‘Apprendre à vivre’. Cela suppose, par opposition à la première approche, que la vie ne nous ait pas dû, qu’elle ne va pas de soi et que, par conséquent, ‘vivre’ nécessite un effort d’apprentissage. Autrement dit, pour vivre, il faut avoir le mérite d’avoir saisi le sens de la vie. Le verbe ‘Apprendre’ peut désigner le fait de comprendre la vie mais aussi, au sens transitif, le fait de l’enseigner, de donner des leçons de vie. PB : Cette dualité au sein même de la vie qui semble d’un côté allé de soi, de l’autre, nécessiter un apprentissage conduit à se demander si nous avons réellement besoin d’apprendre à vivre. Plan : La vie semble être à première vue une évidence (I), cependant il semble qu’elle nécessite un certain apprentissage (II). Si apprentissage il y a, est t’il véritablement pertinent ? (III) I) La vie : une évidence -Quand un enfant vient au monde, on dit qu’il ‘nait’, c'est-à-dire que son corps prend vie, que c’est le début de sa vie. Or dès la naissance, l’enfant à cette capacité de vivre : sans que personne ne lui ait encore appris quoi que se soit, il respire, son cœur bat, ses organes fonctionnent, permettant ainsi à son corps de se conserver, de vivre. Il semble donc qu’avant même qu’on lui apprenne à marcher, à parler, à jouer, il sache déjà vivre. -De même, au niveau cellulaire, les cellules n’ont pas besoin qu’on leur apprenne à fonctionner, à se reproduire, etc, elles savent d’elle-même et de manière innée le faire. -A un niveau encore inférieur, câd au niveau de l’ADN, on observe le même phénomène : les protéines ne sont que le produit d’une transcription de l’ARN messager. Il ne s’agit pas donc pas d’un apprentissage mais d’une simple transcription de ce qu’on pourrait qualifier d’ordre. ---Le corps tout entier obéit donc à des mécanismes qui lui permettent de rester en vie. Il obéit à la vie, sans avoir à l’apprendre ou même à la comprendre. Tout se passe comme si la vie était innée, comme si elle était une évidence qui ne sert donc à rien d’apprendre. Transition : Cependant, si on revient au niveau organique, on se rend compte, et c’est particulièrement flagrant pour l’espèce humaine, que le bébé sans l’aide de ses parents, de la société, a du mal à se conserver en vie de lui-même comme ci pour acquérir cette capacité, il avait besoin ‘d’apprendre à vivre’. II) la vie : un apprentissage En effet, il semblerait que la vie soit un apprentissage. Nul doute que si on laisse un nouveau né seul, il ne saura pas se protéger du danger, ni même assurer des fonctions primaires tel que se nourrir. Les êtres humains sont particulièrement concerné par cet apprentissage de la vie puisque notre période d’apprentissage est la plus longue. Le chemin qui mène à l’autonomie, à l’indépendance totale se compte en 20ène d’années alors qu’il ne s’étale que sur qq années tout au plus chez les animaux. Mais en quoi consiste cet apprentissage ? -que ce soit par instinct ou par imitation de codes sociaux, les êtres vivants passent pour la plupart par une phase d’apprentissage de la vie. Apprendre à vivre c’est apprendre à apprivoiser l’environnement dans lequel on vit, qui sert de ‘support’ à l’épanouissement de notre vie. Cet environnement englobe l’air qui nous entoure qui suscite des cris à la première respiration d’un nouveau né, ce qui montre la difficulté de cette insertion brutale dans le monde ; ainsi que l’environnement social à savoir l’ensemble des codes et représentations sociales qui permettent d’évoluer dans une société donnée comme par exemple, la langue, l’écriture etc… Enfin s’accommoder de l’environnement dans lequel on vit désigne également le fait de comprendre ce qui est et n’est pas propice à notre vie et apprendre à s’en servir. Autrement dit, apprendre à faire usage de ce qu’on dispose dans le but de conserver le plus longtemps possible notre vie : bien manger, se couvrir quand il fait froid, faire du sport etc… -Apprendre à vivre c’est aussi apprendre la vie, apprendre qu’on est en vie, qu’on est une personne dotée d’une vie qui lui est propre, qui lui appartient. En effet, cette idée, qui semble évidente est en réalité loin de l’être. Lacan met en évidence le fait qu’à la naissance le nouveau né ne prend pas tout de suite conscience qu’il est un individu à part entière étant donné que jusqu’à là il a ‘fait partie’ du corps de sa mère, il était en elle, ne faisait qu’un avec elle. Le stade du miroir désigne précisément le moment où l’enfant, en s’identifiant à son reflet, comprend qu’il ne fait qu’un, qu’il est un tout et qu’il est un individu apparentière, détenteur de sa propre vie. Apprendre à vivre c’est donc d’abord comprendre qu’on est détenteur de la vie. -Enfin, ‘Apprendre à vivre’ est le présupposé de toute philosophie. Il s’agit de donner matière à penser au lecteur pour qu’il puisse de lui-même construire au cours de son cheminement personnel, une philosophie de la vie avec d’apprendre continuellement à vivre ou plutôt à mieux vivre, à vivre pleinement, à faire bon usage de sa vie ou encore à lui trouver un sens, un but. ‘Vivre’ ici n’est donc plus un simple état mais bien une action permanente qui consiste à prendre des décisions concernant sa propre vie à chaque instant. ‘Vivre’ revête ici une certaine vivacité, autrement dit, ‘Vivre’ c’est vivre pleinement. Cette intensité ou du moins cette plénitude de la vie se recherche et s’apprend à tout instant. Transition : Cependant, ce peut-on pas considérer qu’apprendre ce qui est pas définition inné c’est nier l’évidence, la spontanéité, l’intensité de la vie qui ne peut se vivre que dans un pur présent. En effet, l’apprentissage demande du temps, un effort de réflexion qui s’oppose à une action spontanée qui ne prend sens que dans un présent absolu. Doit-on donc craindre qu’ III) à vouloir apprendre à vivre, on en oubli de vivre ? Pour Nietzsche, certains philosophes ont tendance à philosopher pour la philosophie elle-même et au nom d’une vérité absolue. Au lieu de mettre leur philosophie au service de la vie, ils mettent la vie au service de la philosophie. Cet apprentissage de la vie est donc dans ce cas inutile puisqu’il est séparé de la vie elle-même. Nietzsche met donc en garde contre le faite d’oublier de vivre vraiment à force de vouloir apprendre à vivre. Il préconise donc, à l’inverse, que la philosophie soit mise au service de la vie car vivre c’est vivre intensément. La vie, c’est ce qui s’élève et ce qui, je cite, ‘en s’élevant peut se surmonter’. On retrouve donc là l’idée d’une vie qui se veut elle-même, une vie qui est perçue dans son intensité et dans son immédiateté. Ainsi à vouloir apprendre à vivre, on en oubli de vivre vraiment. Un tel apprentissage de la vie est donc sans intérêt puisqu’il aboutit à son contraire, c'est-à-dire : à la négation de la vie elle-même. Pour conclure, il y a une dualité, un paradoxe au sein même de la vie : la vie est un long apprentissage mais elle est aussi évidence, spontanéité, immédiateté de la même façon que vivre peut être considérée comme un état ou comme une action qui vise à décider de vivre, de vivre pleinement. Il faut donc bel et bien apprendre à vivre mais ne pas en oublier pour autant l’immédiateté de la vie. Autrement dit, il faut mettre l’apprentissage au service de la vie et non l’inverse. L’apprentissage de la vie n’est donc pas à séparer de la vie elle-même : il se fait à travers la spontanéité et l’intensité de la vie. Apprendre à vivre ce n’est pas enseigner ou étudier la vie à travers une personne tierce mais, au contraire, laisser la vie nous donner des leçons.
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