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Dissertation de philosophie : LA LIBERTE POLITIQUE SE REDUIT-ELLE AU POUVOIR DE VIVRE LIBREMENT ?

Publié le 22/07/2010

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« Un être, ne se sent obligé que s'il est libre, et chaque obligation, prise à part, implique la liberté « Henri BERGSON  Doit-on conclure de cette phrase que l'homme ne peut-être libre, que lorsqu'il respecte des lois ?. Mais cette liberté, se suffit-elle au simple respect des lois ?. De plus, la liberté politique, est-elle suffisante pour espérer « vivre «, au sens le plus large ?. Cette liberté politique qui est la jouissance des droits politiques : droit de vote, accordés au chaque citoyen dans les pays qui ne sont pas soumis à un pouvoir absolu. Ainsi, on peut se demander, si la liberté politique seule, nous suffit pour « vivre « ?. Notre démarche, nous amènera à définir la liberté politique, puis à démonter que la liberté politique, seule n'est pas suffisante ?.    Dans, le Contrat Social, Rousseau parle d'un état de nature : c'est l'état dans lequel se trouve les hommes lorsqu'ils ne sont soumis a aucune autorité politique, c'est donc un état pré-social, pré-légal. Dans cet état, les hommes sont pleinement libres, nul n'est par nature soumis à l'autorité. Donc, les individus ont toutes les libertés à la seule condition que leur : « liberté s'arrête là où commence celle des autres «. Mais, on peut se poser la question, dans cet état de nature, que ce passe-t-il s'il y a un conflit ? Étant donné que la liberté politique n'existe pas vu que l'État n'existe pas : le conflit se réglera, donc, selon la loi du plus fort. D'où le fait que, les relations d'hommes à hommes sont soumises à la violence, à l'arbitraire car, chacun cherche à tirer un maximum de profits aux dépends d'autrui. Dès lors pour  Rousseau, il n'y a qu'une solution au problème politique : « il faut substituer aux relations d'hommes à hommes (qui sont violentes) la relation du citoyen à la loi «, autrement dit, pour mettre un terme à la violence, il faut substituer la loi à l'homme. Pour vivre en société, il faut trouver une forme d'association où chacun est protégé par la société mais, il faut également que l'individu se sent aussi libre qu'avant son entrée dans la société. Le Contrat Social, libre engagement par lequel l'homme renonce à sa liberté absolue pour se soumettre aux règles instituées par la communauté ; l'homme y trouve en échange une force commune qui défendra ses droits. Le Peuple est alors l'unité des individus associés par ce pacte social et la volonté générale est la volonté du peuple. Cette vie en communauté est alors nommée : République ou État, « [...] cet acte d'association [prend maintenant le nom] de République ou de corps politique «. Même avec l'installation de ce corps politique, il faut mettre en place des lois, c'est-à-dire des règles qui gêneraient la vie en collectivité, qui sera valable pour tous. Aucun individu ne pourra être contre cette réglementation sous peine de ne plus en faire partie. La loi, qui est la même pour tous, est donc une puissance impersonnelle qui doit tout régler. D'où que, « le grand problème politique, c'est de trouver une forme de gouvernement qui met la loi au-dessus de l'homme «. Cette nouvelle idée naît du fait que les individus se réunissent en société n'est pas individualisée (accaparée par des particuliers), mais en tant que loi, elle plane au-dessus des particuliers qui sont tous égaux par rapport à elle. Donc, Rousseau conçoit l'État juste comme une société où chacun aura conscience d'être libre parce qu'il ne doit obéir à aucun homme mais seulement à la Loi. Maintenant, nous allons un avis différent de celui de Rousseau, même si les idées partent du même concept : l'état de nature.

 Hobbes, reprend le concept d'état de nature dans son livre : Léviathan dont une grande partie est consacrée à démontrer la nécessité d'une autorité centrale forte pour éviter le mal de la discorde et la guerre civile. À partir d'une compréhension mécaniste : tout dans la nature est produit par les propriétés mécaniques de la matière, Hobbes postule ce que serait la vie sans gouvernement :'état de nature. Dans cet état, chaque personne aurait un droit ou une licence. Ce qui conduit inévitablement à des conflits, une « guerre de tous contre tous « (bellum omnium contra omnes), et vit donc qui est  « solitaire, pauvre, désagréable, brutale et brève «. Pour échapper à cet état de guerre, les hommes dans l'état de nature adhérer à un contrat social et d'établir une société civile. Selon Hobbes, la société est une population sous une autorité souveraine, à laquelle tous les individus dans cette société cédera leurs droits naturels, dans un souci de protection. C'est pour cela que le souverain doit contrôler les pouvoirs civils, militaires, judiciaires et ecclésiastiques. Tout abus de pouvoir par cette autorité doit être acceptée comme le prix de la paix. De ce processus naît plus qu'un consensus : une unité réelle de tous en une seule et même personne, que l'on appelle « république «. Dès lors, Hobbes peut légitimement refuser tout droit de révolte, car « celui qui se plaint d'un tort commis par le souverain se plaint de ce dont il est lui-même l'auteur «. Après avoir vu les différents avis sur ce qui précède l'état de nature, nous allons voir une définition de la liberté très différente ; de celle vu jusqu'à présent.    Pour Sartre, la liberté n’est pas une propriété de l’homme mais, son être même : « nous sommes condamnés à la liberté «. En effet, l’homme est une conscience (un pour-soi) ; autrement dit, il s’interroge sur l’être et se situant lui-même en dehors de l’être, en s’arrachant à lui, en le néantisant. C’est ce pouvoir de néant que Sartre appelle liberté. Si l’homme s’arrache à l’être, c’est donc que lui-même n’est pas ; en l’homme, l’existence précède l’essence. C’est pourquoi il n’y a pas de nature humaine donnée une fois pour toutes ; l’homme est ce qu’il se fait. L’homme ne cesse de se choisir. Certes l’homme est placé dans des « situations « qu’il n’est pas libre de choisir mais, il demeure profondément libre de leur donner tel sens plutôt que tel autre, de les assumer ou bien de les fuir. Ce n’est pas la situation qui nous confère une liberté où nous prive de celle-ci mais, la réponse que nous lui donnons. C’est ainsi que Sartre pouvait écrire : « Jamais nous n’avons été plus libres que sous l’occupation allemande «. La liberté se définit donc par une conquête, on doit conquérir cette liberté. C'est là le sens de la liberté : elle consiste à choisir entre plusieurs possibilités et à en assumer les conséquences. C'est la raison pour laquelle Sartre lui-même, de son vivant, s'est battu pour des causes politiques et sociales. Penser à ma propre liberté ne suffit jamais. Il me faut décider, même si je puis à tout moment douter, éprouver l'angoisse de me savoir seul à déterminer ce pourquoi je décide, j'agis, je m'engage. Libre, je le suis donc forcément, à moins de refuser de voir que je le suis ; mais alors, je me mens.« L'homme, étant condamné à être libre, porte le poids du monde tout entier sur ses épaules : il est responsable du monde et de lui-même en tant que manière d'être « Certains auteurs, vont encore plus loin dans le concept de liberté, ils parlent même de désobéissance civile comme Thoreau.  Le mouvement d'indépendance des colonies, a permis la théorisation de la désobéissance civile qui fut mise en place par Thoreau dans son essai Resistance to Civil Government . À la suite de son refus de payer la part de l'impôt destiné à financer la guerre contre le Mexique en vue de l'annexion du Texas. Thoreau, à écrit qu'« un homme qui aurait raison contre ses concitoyens constitue déjà une majorité d'un « et, encourageant cet homme à l'action, il ajoute qu'« une minorité n'a aucun pouvoir tant qu'elle s'accorde à la volonté de la majorité «. C'est-à-dire que pour qu'une minorité soit considérée comme telle, selon Thoreau, elle doit être contre l'avis général. Donc, lorsqu'elle s'oppose de toutes ses forces, à cet avis général, l'autorité donc alors, la prendre en compte son avis. Ce qui, nous pose à dire que la désobéissance civile serait donc un outil contre la « dictature de la majorité « qui sévit en démocratie selon Tocqueville. Thoreau, dans son ouvrage essaye, en fait de compte, de nous montrer que la « vraie « liberté politique, n'est pas forcément le fait de respecter la liberté.  Mais, peut-être le fait de dépasser ces lois, c'est-à-dire être hors la loi.    À travers cette dissertation, on passe d'une liberté politique donnée par une autorité formée, après l'état de nature avec les philosophes Rousseau et Hobbes. Jusqu'au fait que Sartre montre que la liberté n'est pas une propriété de l'homme mais, son être même. Puis, on parle de la désobéissance civile avec Thoreau. Tout cela, nous laisse penser que la liberté politique, serait en fait de compte être hors la loi. Alors, on peut se demander si la plus grande liberté politique, est le fait de ne pas respecter la loi et donc de vivre tranquillement ?.

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