Discutez cette opinion de Diderot : « Le goût est le fruit des siècles et des travaux successifs des hommes. »
Publié le 22/02/2012
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Pour comprendre le problème posé par ce sujet, il est indispensable de voir que l'opinion de Diderot s'oppose' au principe essentiel de la doctrine classique. Pour cette doctrine, il existe une raison éternelle et universelle qui ne dépend ni du temps ni des travaux successifs; cette raison dicte les lois du goût qui sont donc, comme elle, éternelles et universelles. A la rigueur, la pensée de Diderot peut s'accorder avec cette doctrine classique. On dira (et c'est ce que font les partisans des modernes dans la Querelle des anciens et des modernes) que la raison n'a pas tout de suite pris conscience d'elle-même, qu'elle n'a pas dégagé tout de suite toutes les lois du goût qui étaient en elle et qu'elle ne les a appliquées qu'instinctivement et imparfaitement. Les travaux successifs des hommes les ont mises en lumière, complétées, fixées. Mais, en réalité, Diderot veut dire (dans ce passage) que le goût n'est pas une chose immuable et que si certains principes très généraux ne changent pas, il peut y avoir des goûts successifs entre lesquels rien ne permet de choisir absolument.
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