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Discours à la nation allemande - Johann Gottlieb Fichte: Huitième discours (extrait)

Publié le 22/02/2012

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discours

Voici donc ce qu'est un peuple, dans l'acception supérieure du terme, telle qu'elle correspond au point de vue qui définit la conception d'un monde spirituel en général : l'ensemble des hommes coexistant en société et se reproduisant, naturellement et spirituellement, sans cesse par eux-mêmes, un ensemble qui est soumis à une certaine loi particulière en vertu de laquelle le divin s'y développe. Le fait de partager une telle soumission à cette loi particulière constitue ce qui, dans le monde éternel, et donc aussi dans le temporel, réunit cette foule en un tout naturel et de part en part identique à soi. Cette loi elle-même peut sans doute, dans son contenu, être comprise dans sa globalité, comme nous l'avons fait pour les Allemands en tant que peuple originel ; elle peut même, si l'on examine les phénomènes qui caractérisent un tel peuple, être saisie encore plus précisément dans maintes de ses autres déterminations ; mais elle ne peut jamais être conçue de manière intégralement transparente par quiconque demeure lui-même soumis sans cesse, inconsciemment, à son influence, bien qu'en général l'on puisse apercevoir clairement qu'une telle loi existe. Cette loi est une dimension supplémentaire par rapport au processus de formation des images sensibles, et qui, dans le phénomène, fusionne immédiatement avec l'autre dimension qui, dans l'originel, dépasse l'image ; et en ce sens, dans le phénomène même, les deux éléments ne doivent dont pas être à nouveau séparés. Cette loi détermine absolument et achève ce que l'on a nommé le caractère national d'un peuple : elle est loi du développement du principe originel du divin. Il en résulte clairement que des hommes qui, comme c'est le cas dans cette manie de l'étranger que nous avons déjà décrite, ne croient aucunement à l'existence d'un principe originel, ni à son développement progressif, mais seulement à un cycle éternel de la vie la plus apparente, et qui, sous l'effet de leurs croyances deviennent semblables à ce qu'ils croient, ne forment nullement un peuple au sens supérieur du terme et, puisqu'en fait ils n'existent même pas à proprement parler, peuvent tout aussi peu posséder un caractère national.

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