Déroulède, Paul
Publié le 17/02/2013
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1 PRÉSENTATION Déroulède, Paul (1846-1914), écrivain et homme politique français qui — inlassable promoteur de la revanche contre l’Allemagne après la défaite de 1871 et ardent nationaliste — est le fondateur de la Ligue des patriotes.
2 DU PATRIOTISME RÉPUBLICAIN… Né à Paris, fils d’un avoué et avocat et neveu du dramaturge Émile Augier, Paul Déroulède abandonne rapidement le barreau pour voyager (notamment en Égypte), s’essayer à l’écriture et fréquenter les milieux théâtraux. Engagé volontaire en juillet 1870 lors de la guerre franco-allemande, il se comporte héroïquement, mais est fait prisonnier après les batailles de Morizon et Bazeilles. Après s’être évadé, il participe à la répression de la Commune de Paris ; puis il quitte l’armée à la suite d’une chute de cheval (1872).
Il profite de cette retraite pour composer les Chants du soldat (1872-1874) qui exaltent l’idée de la revanche contre l’Allemagne et magnifient la « Grande Patronne « (l’armée). D’autres recueils suivent — Chants patriotiques (1879), Marches et Sonneries (1881) — empreints d’un fervent patriotisme républicain et alimente le répertoire des chanteurs revanchards.
Paul Déroulède est alors un partisan de Léon Gambetta contre Jules Ferry, dont il juge la politique coloniale trop peu conquérante. Il préside la Commission d’éducation militaire qui se donne pour tâche, dans le milieu scolaire avant tout, de « développer les forces physiques et morales de la nation «.
3 …AU NATIONALISME La commission ayant perdu ses prérogatives, Paul Déroulède fonde avec Henri Martin la Ligue des patriotes (mai 1882). Ce regroupement apolitique au succès rapide n’est au départ qu’un mouvement civique apolitique soutenu par de nombreux républicains. Mais Paul Déroulède, dont le programme réclame la restitution de l’Alsace-Lorraine et un pouvoir exécutif fort capable de réunir les conditions favorables à la revanche, radicalise son discours jusqu’à entrer dans une mouvance plus nationaliste que patriotique. Dans l’organe de la Ligue, le Drapeau, Paul Déroulède lance ses philippiques et s’évertue à promouvoir un discours aux tonalités de plus en plus antiparlementaires et « caporalisantes «.
La campagne électorale du général Boulanger lui donne l’occasion d’éprouver les forces de la Ligue (qui en devient le fer de lance) et d’exalter l’idée d’un régime autoritaire salvateur pour la France. La dissolution du mouvement pour entrave à la loi sur les associations ne désarme pourtant pas Déroulède. Élu député de la Charente en 1889, il multiplie les attaques contre un régime qu’il accuse de corruption (l’affaire de Panamá lui offre un solide argument). En 1893 cependant, il démissionne et se retire en Charente.
4 L’ÂME DE L’INTRANSIGEANCE REVANCHARDE En 1898, profitant de l’affaire Dreyfus, Paul Déroulède, qui est un des chefs de file des antidreyfusards, rebondit en refondant la Ligue. Il y attire de grands noms (notamment Maurice Barrès et Henri Rochefort) et se fait réélire député. Passé sur une ligne politique proprement nationaliste, non seulement germanophobe mais teintée de xénophobie, il n’abandonne pas l’espoir d’un coup d’État permettant d’instaurer un régime plébiscitaire, autoritaire et revanchard. La puissante agitation de rue qu’organise la Ligue lui donne l’illusion d’une possible victoire.
Le 23 février 1899, lors des obsèques du président Félix Faure, il tente d’entraîner vers l’Élysée une troupe commandée par le général Roget. Arrêté, il est condamné à dix ans de bannissement et s’exile à Saint-Sébastien, en Espagne. Grâce à l’amnistie de 1905, Paul Déroulède rentre en France. Jusqu’à sa mort, il s’occupe d’une Ligue déclinante et défend l’idée de « la revanche « — ou l’inamovible pivot d’une idéologie en plein mouvement.
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