de Guérison, c’étaient de belles demeures réservées
Publié le 29/03/2014
Extrait du document
de Guérison, c’étaient de belles demeures réservées aux soins des grands malades, mais elles étaient à présent préparées pour recevoir les hommes blessés au combat ou les mourants. Elles s’élevaient non loin de la porte de la Citadelle, dans le sixième cercle, près de son mur sud, et elles étaient entourées d’un jardin et d’un gazon planté d’arbres, seul endroit de ce genre dans la Cité. Là demeuraient les quelques femmes autorisées à rester à Minas Tirith en raison de leurs aptitudes aux soins ou au service des guérisseurs.
Mais au moment où Gandalf et ses compagnons arrivaient avec la civière à l’entrée principale des Maisons, ils entendirent, venant du champ qui précédait la Porte, un grand cri, lequel s’élevant aigu et perçant dans le ciel alla mourir dans le vent. Si terrible était ce cri que tous s’immobilisèrent, et pourtant, quand il fut passé, leurs coeurs furent gonflés d’un espoir tel qu’ils n’en avaient plus connu depuis que l’obscurité était venue de l’Est, et il leur sembla que la lumière se faisait plus claire et que le soleil perçait les nuages.
Mais le visage de Gandalf était grave et triste, et, ordonnant à Beregond et à Pippin de transporter Faramir dans les Maisons de Guérison, il monta aux murs voisins, et là, il se tint dans le soleil nouveau, telle une figure sculptée en blanc, et il regarda au-dehors. Et il saisit dans la vision qui lui était offerte tout ce qui s’était passé, et quand Éomer quitta le front de sa troupe et se tint auprès de ceux qui gisaient sur-le-champ de bataille, il soupira, il s’enveloppa de nouveau dans son manteau et il descendit des murs. Et, quand ils ressortirent, Beregond et Pippin le trouvèrent plongé dans ses pensées devant l’entrée des Maisons.
Ils le regardèrent, et il resta un moment silencieux. Il finit cependant par parler. « Mes amis, dit-il, et vous autres habitants de cette cité et des terres de l’ouest ! Des événements d’une grande tristesse et d’un grand renom se sont déroulés. Allons-nous pleurer ou nous réjouir ? Contre toute espérance, le Capitaine de nos ennemis a été détruit, et vous avez entendu l’écho de son ultime désespoir. Mais il n’est pas parti sans infliger l’affliction et des pertes sévères. Et cela, j’aurais pu le prévenir, sans la démence de Denethor. Tant l’atteinte de notre Ennemi s’est étendue ! Hélas, mais je perçois maintenant comment sa volonté a pu pénétrer jusqu’au coeur même de la Cité.
« Bien que les Intendants s’imaginassent que c’était un secret connu d’eux seuls, j’avais depuis longtemps deviné qu’ici, dans la Tour Blanche, était conservée l’une au moins des Sept Pierres de Vision. Du temps de sa sagesse, Denethor n’eut pas la présomption de s’en servir, ni de défier Sauron, connaissant les limites de sa propre force. Mais sa sagesse défaillit, et je crains qu’avec la croissance du péril qui menaçait son royaume il n’ait regardé dans la Pierre et qu’il n’ait été abusé : beaucoup trop souvent, je suppose, depuis le départ de Boromir. Il était trop grand pour être soumis à la volonté de la Puissance Ténébreuse, mais il n’en voyait pas moins uniquement ce que cette puissance lui permettait de voir. La connaissance qu’il obtenait lui fut souvent utile, sans doute, mais la vision de la grande force de Mordor qui lui fut montrée nourrit le désespoir de son coeur au point de détruire sa raison. «
« Je comprends maintenant ce qui me paraissait si étrange ! s’écria Pippin, frissonnant de ses souvenirs. Le Seigneur a quitté la pièce où était étendu Faramir, et ce fut seulement à son retour que je constatai son changement : il était vieux et brisé. «
« Ce fut dans l’heure même où Faramir fut apporté à la Tour que nombre d’entre nous virent une étrange lumière dans la chambre haute, dit Beregond. Mais nous avions déjà vu cette lumière, et on a longtemps murmuré dans la Cité que le Seigneur luttait parfois en pensée avec son Ennemi. «
« Hélas ! mes suppositions sont donc exactes, dit Gandalf. La volonté de Sauron a ainsi pénétré dans Minas Tirith, et c’est ainsi que j’ai été retenu ici. Et je serai encore contraint de rester, car j’aurai bientôt d’autres charges, en plus de Faramir. «
« Il me faut maintenant descendre à la rencontre de ceux qui arrivent. J’ai eu, sur le champ de bataille, une vision qui me point le coeur, et il se peut qu’une affliction plus grande soit encore à venir. Venez avec moi, Pippin ! Mais vous, Beregond, vous devriez retourner à la Citadelle et dire là au chef de la Garde ce qui s’est passé. Il sera de son devoir, je le crains, de vous mettre à pied, mais dites-lui que, si je puis lui donner un conseil, il devrait vous envoyer aux Maisons de Guérison pour y être le garde et le serviteur de votre capitaine et vous trouver à son côté quand il se réveillera si jamais cela doit être. Car c’est par vous qu’il a été sauvé du feu. Allez maintenant ! Je serai bientôt de retour. «
Là-dessus, il se détourna pour se diriger avec Pippin vers le bas de la Cité. Et, comme ils pressaient le pas, le vent amena une pluie grise, tous les feux s’affaiblirent, et une grande fumée s’éleva devant eux.
CHAPITRE HUIT
LES MAISONS DE GUÉRISON
Quand ils approchèrent de la Porte en ruine de Minas Tirith, un brouillard de larmes et de fatigue voilait les
yeux de Merry. Il prêta peu d’attention à la dévastation et au massacre qui se voyaient partout. Il y avait du feu,
de la fumée et de la puanteur dans l’air, car de nombreux engins avaient été brûlés ou jetés dans les fosses à feu,
et beaucoup de tués aussi, tandis que de-ci de-là gisaient de nombreux cadavres des grands monstres suderons,
à demi calcinés, brisés par les jets de pierres ou tués d’une flèche décochée dans l’oeil par les vaillants archers de
Morthond. La pluie avait cessé depuis un moment, et le soleil brillait dans le ciel, mais toute la ville basse était
encore enveloppée de la fumée âcre des feux qui couvaient.
Des hommes s’activaient déjà à dégager un chemin au travers des épaves laissées par la bataille, et alors
sortirent de la Porte d’autres hommes, porteurs de civières. Ils déposèrent doucement Eowyn sur des coussins
moelleux, mais le corps du roi, ils le couvrirent d’un grand drap d’or et ils portèrent devant lui des torches, dont
les flammes, pâles à la lumière du soleil, vacillaient dans le vent.
C’est ainsi que Théoden et Eowyn entrèrent dans la Cité de Gondor, et tous ceux qui les voyaient se
découvraient et s’inclinaient, ils passèrent à travers les cendres et la fumée du cercle brûlé et poursuivirent leur
chemin en montant le long des rues de pierre. L’ascension parut à Merry durer un siècle, voyage dénué de sens
dans un détestable rêve, continuant sans cesse jusqu’à quelque vague fin que la mémoire ne pourrait saisir.
Les lumières des torches clignotèrent lentement et s’éteignirent, et il marchait dans l’obscurité, et il pensait :
« Ceci est un tunnel menant à un tombeau, là, nous demeurerons à jamais. « Mais soudain dans son rêve tomba
une voix vivante : « Ah, Merry ! Je te trouve enfin, Dieu merci ! «
Il leva la tête, et le brouillard qu’il avait devant les yeux s’éclaircit légèrement. C’était Pippin ! Ils étaient face
à face dans une ruelle étroite qui, à part eux-mêmes, était vide. Il se frotta les yeux.
« Où est le roi ? demanda-t-il. Et Eowyn ? « Puis il trébucha et s’assit sur le pas d’une porte, et il se remit à
pleurer.
« Ils sont montés à la Citadelle, dit Pippin. Tu as dû dormir debout et prendre le mauvais tournant. Quand
nous avons découvert que tu n’étais pas avec eux, Gandalf m’a envoyé à ta recherche. Pauvre vieux Merry ! Que
je suis content de te revoir ! Mais tu es épuisé, et je ne veux pas te tracasser par des parlotes. Mais, dis-moi, es-tu
blessé ? «
« Non, dit Merry. Enfin… non, je ne crois pas. Mais je ne puis me servir de mon bras droit, Pippin, depuis
que je l’ai frappé. Et mon épée a brûlé tout du long comme un bout de bois. «
Le visage de Pippin refléta son inquiétude. « Eh bien, tu ferais mieux de venir avec moi le plus vite possible,
dit-il. Je voudrais pouvoir te porter. Tu n’es pas en état de marcher plus loin. Ils n’auraient pas dû te laisser
marcher du tout, mais il faut leur pardonner. Il s’est passé tant de choses terribles dans la Cité, Merry, qu’on
peut ne pas faire attention à un pauvre et unique hobbit rentrant de la bataille. «
« Ce n’est pas toujours un malheur de passer inaperçu, dit Merry. Cela vient de m’arriver auprès de… non,
non, je ne peux pas en parler. Aide-moi, Pippin. Tout redevient noir, et mon bras est si froid ! «
« Appuie-toi sur moi, Merry mon gars ! dit Pippin. Allons ! Pied à pied. Ce n’est pas loin. «
« Tu vas m’enterrer ? « demanda Merry.
« Non, certes ! dit Pippin, s’efforçant de paraître gai, bien qu’il eût le coeur déchiré de crainte et de pitié.
Non, nous allons aux Maisons de Guérison. «
Ils sortirent de la ruelle qui courait entre de hautes maisons et le mur extérieur du quatrième cercle, et ils
regagnèrent la rue principale, grimpant jusqu’à la Citadelle. Ils allaient pas à pas, tandis que Merry vacillait,
murmurant comme un somnambule.
« Je ne pourrai jamais le faire parvenir jusque-là, pensa Pippin. N’y a-t-il personne pour m’aider ? Je ne
puis le laisser ici. « Juste alors, à sa surprise, un garçon arriva en courant derrière eux, et il reconnut au passage
Bergil, le fils de Beregond.
« Salut, Bergil ! cria-t-il. Où allez-vous ? Heureux de vous revoir, et toujours en vie ! «
« Je porte des messages urgents pour les Guérisseurs, dit Bergil. Je ne puis m’attarder. «
« Non ! répondit Pippin. Mais dites leur là-haut que j’ai un hobbit malade, un perian, attention ! venu du
champ de bataille. Je ne crois pas qu’il puisse parcourir cette distance à pied. Si Mithrandir est là, il sera
heureux de ce message. « Bergil reprit sa course.
« Je ferais mieux d’attendre ici «, pensa Pippin. Il laissa donc Merry glisser doucement sur le sol dans un
carré de soleil, puis il s’assit à côté de lui et posa la tête de son cousin dans son giron. Il tâta doucement le corps et les membres et prit les mains de Merry dans les siennes. La droite était glacée au toucher.
Gandalf ne tarda pas à venir lui-même à leur recherche. Il se pencha sur Merry et lui caressa le front, puis il le souleva avec précaution. « Il aurait dû être porté dans cette Cité avec honneur, dit-il. Il a bien répondu à ma confiance, car si Elrond n’avait pas cédé à mes instances, aucun de vous ne serait parti, et alors, les maux de ce jour eussent été bien pires. « Il soupira. « Cependant, voici encore une charge sur mes bras, alors que tout ce temps la bataille est en balance. «
Ainsi Faramir, Eowyn et Meriadoc furent-ils enfin étendus sur des lits dans les Maisons de Guérison, et là, ils furent bien soignés. Car, si le savoir avait depuis quelque temps perdu sa plénitude d’autrefois, la médecine de Gondor était encore sagace et habile à la guérison des blessures et des contusions, comme des maladies auxquelles les mortels étaient sujets à l’est de la Mer. Hormis seulement la vieillesse. Pour elle, ils n’avaient trouvé aucune cure, en fait, l’étendue de leur vie avait à présent diminué jusqu’à ne plus guère excéder celle des autres hommes, et ceux qui, parmi eux, dépassaient le compte de quatre-vingts ans avec vigueur étaient devenus peu nombreux, hormis dans certaines maisons d’un sang plus pur. Mais à présent leur art et leur savoir étaient mis en défaut : car nombreux étaient ceux qui étaient atteints d’une maladie inguérissable, et ils l’appelaient l’Ombre Noire, car elle venait des Nazgûl. Ceux qui en étaient frappés tombaient lentement dans un rêve toujours plus profond, puis ils passaient au silence et à un froid mortel, et succombaient. Et il parut à ceux qui soignaient les malades que cette maladie avait gravement attaqué le Semi-Homme et la Dame de Rohan. Par moment, toutefois, comme la matinée se poursuivait lentement, ils parlaient, murmurant dans leurs rêves, et les observateurs prêtaient une oreille attentive à tout ce qu’ils disaient, dans l’espoir d’apprendre peut-être quelque chose qui leur permît de comprendre la nature du mal. Mais bientôt ils commencèrent à sombrer dans les ténèbres, et, comme le soleil passait à l’ouest, une ombre grise envahit leurs visages. Mais Faramir brûlait d’une fièvre qui ne se relâchait pas.
Gandalf allait de l’un à l’autre plein de sollicitude, et on lui rapportait tout ce que les veilleurs pouvaient entendre. Et ainsi s’écoula la journée, tandis que la grande bataille continuait de se dérouler au dehors avec des espoirs changeants et d’étranges nouvelles, mais Gandalf attendait et veillait toujours sans sortir, jusqu’à ce qu’enfin le rouge coucher du soleil emplît tout le ciel et que la lumière tombât par les fenêtres sur les visages gris des malades. Il sembla alors à ceux qui se tenaient auprès d’eux que, dans l’embrasement, les figures rougissaient doucement comme par un retour de la santé, mais ce n’était qu’un semblant d’espoir.
Alors, une vieille femme, Ioreth, la plus âgée de celles qui servaient dans cette maison, regardant le beau visage de Faramir, pleura, car tous l’aimaient. Et elle dit : « Hélas ! s’il devait mourir. Pût-il y avoir à Gondor des rois, comme il en fut autrefois, à ce qu’on dit. Car il est dit selon l’ancienne tradition : Les mains du roi sont celles d’un guérisseur. Et ainsi pouvait-on toujours connaître le roi légitime. «
Et Gandalf, qui était auprès d’elle, dit : « Les hommes pourront longtemps se rappeler vos paroles, Ioreth. Car il y a en elles de l’espoir. Il se peut qu’un roi soit en fait revenu à Gondor, ou n’avez-vous pas entendu les étranges nouvelles qui sont arrivées à la Cité ? «
« J’ai été trop occupée à droite et à gauche pour prêter l’oreille à tous les cris et les rumeurs, répondit-elle. Tout ce que j’espère, c’est que ces démons meurtriers n’entreront pas dans cette Maison pour tourmenter les malades. «
Gandalf sortit alors en hâte, déjà le feu du ciel s’éteignait, et les collines s’estompaient, tandis que le crépuscule d’un gris de cendre s’étendait sur les champs.
À présent, comme le soleil descendait, Aragorn, Eomer et Imrahil approchaient de la Cité avec leurs capitaines et leurs chevaliers, et quand ils furent devant la Porte, Aragorn dit :
« Voyez le Soleil qui se couche dans un grand incendie ! C’est le signe de la fin et de la chute de bien des choses, et d’un changement dans les fortunes du monde. Mais cette Cité et ce royaume sont restés à la charge des Intendants durant maintes longues années, et je crains, en y entrant sans en être prié, que ne s’élèvent le doute et la discussion, ce qui ne se devrait pas tant que cette guerre est en cours. Je n’entrerai pas et je ne ferai valoir aucune revendication avant que l’on ait vu qui de nous ou du Mordor l’emportera. Les hommes dresseront ma tente sur le terrain et j’attendrai ici la bienvenue du Seigneur de la Cité. «
Mais Eomer dit : « Vous avez déjà levé la bannière des Rois et montré les marques de la Maison d’Elendil. Souffririez-vous qu’elles soient défiées ? «
« Non, répondit Aragorn. Mais j’estime que le temps n’est pas mûr, et je n’ai aucun désir de lutte, hormis contre l’Ennemi et ses serviteurs. «
Et le Prince Imrahil dit : « Vos paroles sont sages, seigneur, si un parent du seigneur Denethor peut vous donner un avis en cette matière. Il a une forte volonté et il est fier, mais il est âgé, et son humeur a été étrange depuis que son fils a été abattu. Je n’aimerais cependant pas vous voir rester comme un mendiant à la porte. «
«
CHAPITRE HUIT
LES MAISONS DE GUÉRISON
Quand ils approchèrent de la Porte en ruine de Minas Tirith, un brouillard de larmes et de fatigue voilait les
yeux de Merry.
Il prêta peu d’attention à la dévastation et au massacre qui se voyaient partout.
Il y avait du feu,
de la fumée et de la puanteur dans l’air, car de nombreux engins avaient été brûlés ou jetés dans les fosses à feu,
et beaucoup de tués aussi, tand is que de-ci de- là gisaient de nombreux cadavres des grands monstres suderons,
à demi calcinés, brisés par les jets de pierres ou tués d’une flèche décochée dans l’œil par les vaillants archers de
Morthond.
La pluie avait cessé depuis un moment, et le sole il brillait dans le ciel, mais toute la ville basse était
encore enveloppée de la fumée âcre des feux qui couvaient.
Des hommes s’activaient déjà à dégager un chemin au travers des épaves laissées par la bataille, et alors
sortirent de la Porte d’autres ho mmes, porteurs de civières.
Ils déposèrent doucement Eowyn sur des coussins
moelleux, mais le corps du roi, ils le couvrirent d’un grand drap d’or et ils portèrent devant lui des torches, dont
les flammes, pâles à la lumière du soleil, vacillaient dans le vent.
C’est ainsi que Théoden et Eowyn entrèrent dans la Cité de Gondor, et tous ceux qui les voyaient se
découvraient et s’inclinaient, ils passèrent à travers les cendres et la fumée du cercle brûlé et poursuivirent leur
chemin en montant le long des rue s de pierre.
L’ascension parut à Merry durer un siècle, voyage dénué de sens
dans un détestable rêve, continuant sans cesse jusqu’à quelque vague fin que la mémoire ne pourrait saisir.
Les lumières des torches clignotèrent lentement et s’éteignirent, et il marchait dans l’obscurité, et il pensait :
« Ceci est un tunnel menant à un tombeau, là, nous demeurerons à jamais.
» Mais soudain dans son rêve tomba
une voix vivante : « Ah, Merry ! Je te trouve enfin, Dieu merci ! »
Il leva la tête, et le brouillard qu ’il avait devant les yeux s’éclaircit légèrement.
C’était Pippin ! Ils étaient face
à face dans une ruelle étroite qui, à part eux -mêmes, était vide.
Il se frotta les yeux.
« Où est le roi ? demanda-t- il.
Et Eowyn ? » Puis il trébucha et s’assit sur le pas d’une porte, et il se remit à
pleurer.
« Ils sont montés à la Citadelle, dit Pippin.
Tu as dû dormir debout et prendre le mauvais tournant.
Quand
nous avons découvert que tu n’étais pas avec eux, Gandalf m’a envoyé à ta recherche.
Pauvre vieux Merry ! Que
je suis content de te revoir ! Mais tu es épuisé, et je ne veux pas te tracasser par des parlotes.
Mais, dis -moi, es - tu
blessé ? »
« Non, dit Merry.
Enfin… non, je ne crois pas.
Mais je ne puis me servir de mon bras droit, Pippin, depuis
que je l’ai frapp é.
Et mon épée a brûlé tout du long comme un bout de bois.
»
Le visage de Pippin refléta son inquiétude.
« Eh bien, tu ferais mieux de venir avec moi le plus vite possible,
dit -il.
Je voudrais pouvoir te porter.
Tu n’es pas en état de marcher plus loin.
I ls n’auraient pas dû te laisser
marcher du tout, mais il faut leur pardonner.
Il s’est passé tant de choses terribles dans la Cité, Merry, qu’on
peut ne pas faire attention à un pauvre et unique hobbit rentrant de la bataille. »
« Ce n’ est pas toujours un malheur de passer inaperçu, dit Merry.
Cela vient de m’arriver auprès de… non,
non, je ne peux pas en parler.
Aide - moi, Pippin.
Tout redevient noir, et mon bras est si froid ! »
« Appuie -toi sur moi, Merry mon gars ! dit Pippin.
Allons ! Pied à pied.
Ce n’est pas loin.
»
« Tu vas m’enterrer ? » demanda Merry.
« Non, certes ! dit Pippin, s’efforçant de paraître gai, bien qu’il eût le cœur déchiré de crainte et de pitié.
Non, nous allons aux Maisons de Guérison. »
Ils sortirent de la ruell e qui courait entre de hautes maisons et le mur extérieur du quatrième cercle, et ils
regagnèrent la rue principale, grimpant jusqu’à la Citadelle.
Ils allaient pas à pas, tandis que Merry vacillait,
murmurant comme un somnambule.
« Je ne pourrai jamais le faire parvenir jusque-là, pensa Pippin.
N’y a -t- il personne pour m’aider ? Je ne
puis le laisser ici. » Juste alors, à sa surprise, un garçon arriva en courant derrière eux, et il reconnut au passage
Bergil, le fils de Beregond.
« Salut, Bergil ! cria -t- il.
Où allez -vous ? Heureux de vous revoir, et toujours en vie ! »
« Je porte des messages urgents pour les Guérisseurs, dit Bergil.
Je ne puis m’attarder.
»
« Non ! répondit Pippin.
Mais dites leur là -haut que j’ai un hobbit malade, un perian , attention ! venu du
champ de bataille.
Je ne crois pas qu’il puisse parcourir cette distance à pied.
Si Mithrandir est là, il sera
heureux de ce message. » Bergil reprit sa course.
« Je ferais mieux d’attendre ici », pensa Pippin.
Il laissa donc Merry glisser doucemen t sur le sol dans un.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- PAYS DE LOIRE Nantes, les belles demeures du XVIIIe siècle.
- L'une des plus belles demeures du xve siècle.
- DANSE A TRAVERS LES DEMEURES DES OMBRES (La )
- BELLES IMAGES (Les). Simone de Beauvoir (résumé)
- BELLES FILLES COIFFÉES DE CASQUES Kâlmân Sândor (résumé)