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Dans quelle mesure le roman les Liaisons dangereuses remettent elles en question la société ?

Publié le 16/09/2006

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question

 

 

 

I. Une critique réelle …

 

Dès la préface, l’auteur livre deux informations essentielles :

o Les lettres qui composent le roman sont réelles. Laclos ne se serait contenté que d’en travailler l’agencement général. Prétention à la réalité.

o Il prétend faire œuvre de moraliste. Dénoncer les mœurs des libertins pour en prévenir leurs futures victimes.

Dénonciation de l’éducation lacunaire réservée aux jeunes filles. Il s’inscrit en ce sens dans la lignée des Lumières (semblant d’éducation délivrée à Cécile dans un couvent). Sans défense devant la société, elles ne peuvent que devenir des victimes de manipulateurs. En conséquence, les femmes deviennent des victimes (Cécile), se retirent de la société (Madame de Rosemonde) ou rusent (Madame de Merteuil) pour parvenir à trouver une place qui leur conviendrait davantage. (cf. les trois essais de l’auteur sur l’éducation des femmes)

Dénonciation d’une société basée uniquement sur les apparences. Un tel schéma  général des valeurs permet aux libertins d’agir et de manipuler à leur guise. Tant qu’ils n’apparaissent pas pour ce qu’ils sont réellement, ils peuvent faire ce qu’ils veulent à côté. Valmont tient par-dessus tout à sa réputation.

Dénonciation d’une morale traditionnelle jugée inefficace. Les représentants de cette dernière (Présidente de Tourvel, le Père Anselme) sous tous bernés. Parmi les grands absents, les parents de Cécile.

Dénonciation du libertinage. 

o Les mariages arrangés encourageaient la pratique du libertinage (très répandu au 18ème). Nombreuses aventures de la Marquise de Merteuil, de Gercourt …

o Les libertins se livrent à une manipulation générale de leurs contemporains pour leur seul plaisir personnel (interception de courrier, )

A la fin du roman, les libertins Valmont, à l’occasion d’un duel, et la Marquise de Merteuil, retirée de la société, meurent réellement ou symboliquement. Le libertinage semble perdant.

 

II. … à la portée limitée 

 

Hypocrisie perceptible dès la préface du rédacteur : les personnages décrits dans le roman  ne peuvent appartenir au 18ème. Une telle affirmation réduit la portée du roman si ce dernier est situé à une autre époque.

La morale traditionnelle n’en sort pas grandie : aucun de ses représentants n’a su faire face aux manipulations des libertins. La Présidente de Tourvel a cédé aux avances de Valmont.

Les libertins sont les véritables héros de l’œuvre :

o La lecture du roman situe le lecteur du côté des libertins qui apparaissent à leur avantage. L’auteur les met en connivence avec le lecteur.

o La chute finale des libertins est due à une guerre déclarée entre Valmont et la marquise de Merteuil et non suite à l’intervention d’un représentant de la morale traditionnelle.

o Au final, la Marquise de Merteuil parviendra à faire échouer le mariage de Cécile (qui retournera au couvent) et de Gercourt.

La portée limitée de sa critique met également en lumière une des motivations premières de l’auteur : accéder à la reconnaissance, notamment littéraire, par le biais d’un sujet à scandale.

 

La critique de la société de son temps est l’occasion pour Laclos de dénoncer les faiblesses de cette dernière. Une critique cependant atténuée par l’absence de réponses proposées et la volonté d’accéder à la gloire littéraire.

 

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